Adhésion aux groupes extrémistes violents: La quête d’un emploi, la principale raison, selon le Pnud

Le Programme des Nations unies pour le développement (Pnud) a publié un nouveau rapport sur l’extrémisme violent avec un accent particulier sur les raisons motivant l’adhésion des jeunes et femmes aux groupes extrémistes violents. Dans un communiqué de presse, le Pnud révèle que la quête d’un emploi meilleur, reste la principale raison. Lire le communiqué de presse !

 

 

    COMMUNIQUÉ DE PRESSE

 

L’espoir de trouver de meilleurs emplois remplace l’idéologie religieuse considérée jusque-là comme principal moteur d’adhésion aux groupes extrémistes violents en Afrique subsaharienne

 

Les conclusions du nouveau rapport du Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD) remettent en question les hypothèses traditionnelles sur ce qui pousse les gens à l’extrémisme violent tout en soulignant la nécessité d’adopter des approches préventives axées sur le développement au-delà des réponses sécuritaires

 

New York, 7 février 2023 –

 

L’espoir de trouver du travail est le principal facteur, qui pousse les hommes et les femmes à rejoindre des groupes extrémistes violents en nette croissance en Afrique subsaharienne, selon un nouveau rapport publié aujourd’hui par le Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD).

Sur près de 2 200 personnes interrogées, 25 % des recrues volontaires ont mentionné le manque d’opportunité d’emploi comme principale raison de leur adhésion aux groupes extrémistes violents soit une augmentation de 92 % par rapport aux conclusions d’une étude sans précédent du PNUD de 2017. 40 % ont déclaré avoir eu un besoin urgent de moyens de subsistance au moment de leur recrutement.

 

Le nouveau rapport sur les chemins de l’extrémisme en Afrique : les voies de recrutement et de désengagement révèle que la religion constitue la troisième raison d’adhésion, citée par 17 % des personnes interrogées, soit une diminution de 57% par rapport aux résultats de l’étude de 2017. 

 

En outre, près de la moitié (50%) des personnes interrogées ont mentionné un événement déclencheur spécifique les poussant à rejoindre des groupes extrémistes violents avec un pourcentage frappant de 71 % évoquant des violations des droits humains, souvent commises par les forces de sécurité de l’État, comme « leur point de basculement ».

 

« L’Afrique subsaharienne est devenue le nouvel épicentre mondial de l’extrémisme violent enregistrant 48% des décès dus au terrorisme dans le monde en 2021. Cette poussée de l’extrémisme violent a non seulement un impact négatif sur la vie, la sécurité et la paix, mais aussi risque d’annihiler les gains en matière de développement durement acquis pour les générations à venir. Les réponses antiterroristes axées sur la sécurité sont souvent coûteuses et peu efficaces. Malheureusement, les investissements dans des approches préventives de l’extrémisme violent sont terriblement insuffisants. Le contrat social entre les États et leurs citoyens mérite d’être redynamisé pour s’attaquer aux causes profondes de l’extrémisme violent », a déclaré Achim Steiner, Administrateur du PNUD.

Le rapport Sur les chemins de l’extrémisme en Afrique : les voies de recrutement et de désengagement s’appuie sur des entretiens réalisés auprès de 2 200 personnes dans huit (8) pays : Burkina Faso, Cameroun, Tchad, Mali, Niger, Nigéria, Somalie et Soudan. Plus de 1 000 personnes interrogées sont d’anciens membres de groupes extrémistes violents, à la fois des recrues volontaires et forcées.

 

« L’étude montre que ceux ou celles, qui décident de se désengager de l’extrémisme violent sont moins susceptibles d’y retourner et de recruter d’autres volontaires. C’est pourquoi il est très important d’investir dans des mesures incitatives, qui favorisent le désengagement. Les communautés locales jouent un rôle central dans le soutien des voies durables de sortie de l’extrémisme violent, parallèlement aux programmes d’amnistie mis en place par les gouvernements nationaux », a déclaré Nirina Kiplagat, Conseillère régionale du PNUD pour la prévention de l’extrémisme violent en Afrique.

 

Pour contrer et prévenir l’extrémisme violent, le rapport recommande un investissement plus important dans les services sociaux de base, y compris la protection de l’enfance, l’éducation, les moyens de subsistance de qualité ; et un investissement dans le renforcement des capacités des jeunes hommes et femmes. Il appelle également à intensifier les programmes visant à la sortie des recrues et à investir dans les services de réadaptation et de réintégration à base communautaire.

 

Parmi la série des trois rapports sur la prévention de l’extrémisme violent publié par le PNUD figure celui intitulé : « Dynamique de l’extrémisme violent en Afrique : écosystèmes de conflit, écologie politique et propagation du proto-État », qui analyse les dernières dynamiques de groupes extrémistes violents en Afrique subsaharienne et fait des recommandations pour des actions préventives et spécifiques de développement.

 

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A propos du Rapport

Le nouveau rapport « Sur les chemins de l’extrémisme en Afrique : les voies de recrutement et de désengagement », s’appuie sur l’étude sans précédent du PNUD réalisée en 2017 intitulée Sur les chemins de l’extrémisme en Afrique : moteurs, dynamiques et éléments déclencheurs.

 

Source : Matin Libre

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