L’une des insatisfactions relevées après l’élection des membres du Bureau de la 9e législature, c’est la faible représentativité de la gent féminine. Une femme sur 7, dans un Parlement qui en compte 29.

 

Alors qu’elles étaient, au départ de la 8e législature, 2 femmes dans le bureau, avant l’élection de Mariam Chabi Talata au poste de Vice-présidente du Bénin, le nombre de femme s’est rétréci, à l’heure où la réforme de la discrimination positive octroie d’office 24 sièges aux femmes sur les 109 que compte désormais le parlement. Avec la démission du ministre Salimane Karimou, 29 femmes composent la 9e législature, une première dans l’histoire. Cette dynamique devrait se refléter dans la composition du Bureau de l’Assemblée nationale. Mais hélas ! Une fois encore, la femme est reléguée au second plan. A première vue, on pourrait dire que les trois partis politiques portent tous la responsabilité. Mais à y voir de près, la responsabilité en incombe beaucoup plus à l’Union progressiste le Renouveau (Up-R). Le parti que dirige Joseph Djogbénou compte 4 membres sur les 7 qui composent le bureau de la 9e législature. 4 membres dont aucune femme. Le président, le 1er questeur et les deux secrétaires parlementaires sont tous de l’Up-R. Alors, comment comprendre que ce soit le Bloc républicain qui compte 2 membres qui a pu réserver un poste à la gent féminine ?

Dans son discours, le président du groupe parlementaire « Les Démocrates », Nourénou Atchadé, a salué fortement la réforme qui octroie d’office une place aux femmes par circonscription électorale. C’est d’ailleurs la seule réforme que le parti d’opposition trouve bonne, dans toutes les lois votées par la 8e législature. D’aucuns ont dit que, conformément à cette reconnaissance, si le parti Les Démocrates était sincère, il allait proposer une femme pour occuper le seul siège qui lui a été concédé. Mais comment incriminer le parti d’opposition lorsque qu’à côté, l’Up-R s’octroie 4 postes sans proposer aucune femme ?

Des antécédents avec l’Up-R

Ce n’est pas la seule fois qu’on a l’impression que l’Up-R ne fait pas de la promotion du genre son cheval de bataille. A l’élection du bureau de la 8e législature, l’Up-R s’était aussi octroyé 4 postes dont celui de la 1ère vice-présidence occupé par Mariam Chabi Talata. Mais quand en 2021, celle-ci a été élue vice-présidente du Bénin, c’est un homme que l’Up-R a ramené dans le bureau, Dakpè Sossou. De 2 postes pour la gent féminine au départ, le bureau de l’Assemblée nationale, 8e législature, s’est retrouvé avec un seul poste pour les femmes, celui de la 1ère secrétaire parlementaire, occupé par Sofiath Schanou du Br. Pourtant, il aurait juste fallu que l’Up-R fasse remplacer Mariam Chabi Talata par une autre femme. Et ce n’est pas tout. Quand on consulte la liste de l’Up-R aux législatives du 08 janvier 2023, toutes les femmes Up-R élues l’ont été parce qu’elles étaient positionnées au titre de postes exclusivement réservés à la gent féminine. A la différence du Br et du parti Les Démocrates, aucune femme Up-R n’a été élue parce qu’elle était 1ère, 2e ou 3e titulaire sur la liste du parti, en dehors du poste réservé.

Tout ceci mis en ensemble, n’a-t-on pas des raisons de penser que l’Up-R ne fait pas de la promotion du genre une priorité ?

M.M

Source : Matin Libre

Laisser un commentaire

Au quotidien

avril 2024
L M M J V S D
1234567
891011121314
15161718192021
22232425262728
2930  

Archives