Conclaves des nouveaux députés en prélude à leur installation : La contradiction, le socle de la 9ème législature

Ces dernières années, les législatures passent et se ressemblent. Si la 8ème a échappé à ce constat en raison de sa configuration, il faut croire que la 9ème qui sera installée à partir du dimanche 12 février prochain ne ressemblera pas à la précédente. Et pour cause !

Le verdict des législatives du 8 janvier dernier est connu. L’Union Progressiste le Renouveau s’en sort avec 53 sièges, le Bloc républicain et Les Démocrates avec 28 sièges chacun. Si les deux premiers partis soutiennent les actions du chef de l’Etat, le troisième trouve ses marques du côté de l’opposition. Après quatre années d’absence au parlement, années au cours desquelles seuls les partis soutenant les actions du chef de l’Etat ont siégé, l’opposition revient au-devant de la scène. Très tôt, au regard des perspectives politiques qui s’annoncent, notamment la présidentielle de 2026, les chapelles politiques ont commencé par affûter les armes.

Les trois formations politiques représentées à l’Assemblée nationale ont pris la mesure des choses et n’ont pas tardé à annoncer les couleurs. Le Bloc républicain l’a fait en réunissant ses élus pour des échanges sur le cahier de charges qui sera celui de ses représentants. Dans la foulée, l’Union progressiste le renouveau a initié la même démarche avec ses représentants. Cette rencontre qui s’est tenue au lendemain du malheureux accident de Dassa a permis à Joseph Djogbénou de situer sa troupe sur les tenants et aboutissants de cette législature. « Ce drame nous situe sur le fait que si d’autres ne doivent pas périr dans ces conditions, cela dépendra en grande partie de nous, de notre détermination politique à œuvrer au sein de l’Assemblée nationale à doter le pays avec le gouvernement, avec les autres acteurs publics, des textes pertinents et à œuvrer pour que la mise en œuvre soit tout aussi effective ».

Quelques jours plus tard, le parti Les Démocrates est entré en scène avec une particularité. Au lieu de quelques heures de discussion, c’est plutôt à une retraite de 72h que les élus ont été conviés. A la manette pour diriger les travaux, Boni Yayi en personne. A priori, après s’être investi dans la campagne électorale, l’ex chef de l’Etat veut continuer à faire route avec les élus de son parti. Après avoir introduit le module inaugural de cette formation, il a exhorté les nouveaux élus à rester fidèles à leurs mandants tout au long de la législature. Même en minorité, ce parti pourra valablement prendre part aux débats, exprimer sa position et donner ainsi corps à la contradiction qui a vraiment manqué au cours de la 8ème législature.

En réalité, depuis la première législature, les Béninois sont habitués à l’expression de plusieurs sensibilités à l’Assemblée nationale et cela permet à chacun de se situer. Mais ces quatre dernières années, ils ont été sevrés de cette richesse démocratique. La simple présence de l’opposition dans le temple de la démocratie suffit pour que les postures et les tons changent. Il en sera de même lors de l’étude des projets et propositions de lois en commission comme en plénière. Tout cela ne se fera plus entre partisans du chef de l’Etat. Même si les voix des contempteurs du gouvernement ne seront pas décisives, elles permettront tout au moins de mieux éclairer l’opinion et cela obligera les soutiens du chef de l’Etat à mieux peaufiner leurs arguments et stratégies. Comme quoi, la meilleure chose qui soit arrivée à la démocratie béninoise ces dernières années, c’est le retour remarquable de l’opposition à l’Assemblée nationale.

Source : Fraternité

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