Fréquents SOS de femmes détenues avec leurs bébés dans les hôpitaux : La planification des naissances : la solution


Ils sont coutumiers du fait. Lorsque les ménages qui ont du mal à joindre les deux bouts en viennent à procréer, ils se signalent la plupart du temps dans les centres de santé par leur incapacité à régler les factures. Pour les contraindre à payer, parfois au péril de la santé de la mère et du nouveau-né, les responsables des maternités les maintiennent sur place pendant des jours, voire des semaines et des mois, dans des conditions déplorables. Au bout du rouleau, les SOS aidant, ils sont finalement autorisés à rentrer chez eux, après un séjour forcé à l’hôpital qui s’apparente à un calvaire. Inutile d’évoquer le suivi des grossesses. Faute de moyens, la parturiente fait l’effort de s’aventurer une seule fois dans le bureau d’une sage-femme et la prochaine visite se passe en salle d’accouchement. Le hic est que quelque temps après, les mêmes personnes se signalent dans les mêmes conditions, comme si elles n’avaient pas appris la leçon.

Le récent cas de quatre femmes ayant accouché et qui ont été retenues à l’hôpital de Mènontin à Cotonou pour défaut de paiement des factures n’est qu’un exemple parmi des milliers. Que dire de la solidarité nationale qui ne se manifeste pas toujours comme le souhaiteraient les personnes dans le besoin ? C’est une question de moyens et l’enveloppe allouée à cette cause n’est pas extensible. D’autres priorités et préoccupations attendent de trouver des solutions. Soit. Mais le spectacle de femmes délivrées, donc encore fragiles, exposées aux intempéries avec leurs nourrissons n’honore pas notre pays. Des mécanismes peuvent être institués pour épargner ces femmes qui viennent d’accoucher et qui se retrouveraient dans le cas de factures impayées et leur permettre de bénéficier au nom de la solidarité nationale, d’un meilleur traitement.

Si l’enfant est toujours considéré au Bénin comme une richesse, il est quand même de bon ton que les couples se préparent pour l’accueillir dans des conditions matérielles acceptables. Mais, force est de constater que dans la majorité des cas, les enfants naissent dans une certaine précarité. Sans la pitance du quotidien obtenue au prix de durs labeurs, d’innombrables familles ne peuvent se nourrir, encore moins se vêtir, se loger, se soigner et instruire les plus jeunes. Aujourd’hui plus qu’hier, faire des enfants est synonyme d’avoir les moyens requis pour s’en occuper avec dignité jusqu’à l’âge adulte. Certes, les ménages pauvres ont aussi le droit de procréer, mais ils se doivent d’être responsables dans la planification des naissances.

Percevant déjà les impacts des naissances incontrôlées sur les politiques publiques, Patrice Talon a donné le ton. En août 2022, à Paris, il avait déjà manifesté son intention d’opérer une réforme, une autre encore, sur les naissances. Celle-ci devrait se faire de manière douce avec « la pédagogie et des mesures incitatives ». Sa motivation est toute simple : « La taille d’une population et sa jeunesse peuvent être un atout, [mais] son augmentation trop rapide est un frein pour son développement [puisque] quand dans un pays, la demande en matière d’éducation, de santé et de l’emploi croît beaucoup trop vite que l’investissement et l’offre dans ces trois domaines, le pays s’appauvrit ». Quelques mois plus tard, précisément en août 2023, il a remis le même sujet sur le tapis, toujours dans la capitale française. Pour que cette réforme envisagée soit partagée par le plus grand nombre, le Conseil des ministres annonce d’ores et déjà des assises nationales sur la croissance démographique. Un début de solution à un fait de société que les populations ne considèrent pas encore comme un problème.

Source : Fraternité

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