Guéné, commune de Malanville: A la découverte des femmes décortiqueuses d’arachide

Guéné est un arrondissement situé dans la commune de Malanville, département de l’Alibori au Bénin. Il est placé sous la juridiction administrative de la commune de Malanville. Considéré comme une ville de transhumance et de l’agriculture, elle dispose d’un marché qui s’anime chaque semaine et permet aux femmes de se suffire grâce au commerce. Outre l’animation du marché, certaines femmes s’adonnent à l’activité de décorticage de l’arachide ou borozo en langue locale. Bien qu’elle soit une activité ancestrale et génératrice de revenus, elle a ses revers que nous découvrons ici avec l’association Anfani de Guéné.

 

 La poussière en abondance, les tas de coques d’arachide, les bruits assourdissants de machine, chacun se masque comme il peut, des éternuements à gauche et à droite, des enfants non protégés et exposés aux intempéries. Telle est la description que nous vous livrons de l’espace de travail des femmes décortiqueuses d’arachide de l’association Anfani.

Cette association est composée de près d’une cinquantaine de femmes dirigée par Mekanrangou Adiza, la présidente. Elle nous rappelle la genèse de cette association. « Tout a commencé un jour à la main, ensuite nous avons eu une petite machine manuelle que nous décortiquons avec de l’arachide, même jusqu’à présent, nous avons les vestiges de cette machine. Par la suite, nous avons eu écho d’une nouvelle machine qui est mécanique, c’est celle que nous utilisons maintenant. Que voulons-nous ? Si ce n’est que de l’amélioration dans ce secteur. En l’utilisant, nous dépensons moins d’énergie que par le passé. Mais notre besoin est loin d’être comblé. Il y a des machines plus performantes que celle-ci et nous rêvons d’en avoir. Par le passé, avec la machine manuelle, c’est nous qui trions après que la machine ait cassé les coques et maintenant cette machine mécanique fait en même temps la cassure et le tri ».

De la main nue à la machine manuelle pour celle mécanique, les femmes retrouvent un soulagement. Mekanrangou Adiza, la présidente, clarifie « c’est vrai que l’arrivée de cette machine mécanique nous a donné un ouf de soulagement mais il reste encore à faire car il y a des machines plus performantes que celle-ci. Le comble, nous sommes tellement nombreuses et toutes autour d’une seule machine. Avec celle dont nous parlons, on dépense moins d’énergie pour gagner beaucoup ».

Mekanrangou Adiza, la présidente de l’association Anfani nous parle de l’amour qu’elles ont pour ce travail : « nous aimons ce travail seulement que la force n’y est pas. Nous dépensons plus sur la seule machine que nous avons, malgré nous, sur notre santé, la santé de nos enfants et surtout aussi leur éducation ».

Une fois le décorticage fait, les arachides sont envoyées un peu partout dans le pays. Mekanrangou Adiza la présidente de l’association Anfani nous en parle « quand nous décortiquons nous envoyons à Malanville, à Cotonou et ainsi de suite, même dans le Nigéria. Nous travaillons à la chaine ici, les cultivateurs nous apportent l’arachide, les manœuvres sont là pour travailler au décorticage, au tri et à la mise en sac et nous leur donnons parfois un peu d’argent ou un peu d’arachide en retour. Voilà un peu notre fonctionnement ».

Elle ne manque pas de souligner les difficultés qu’elles rencontrent avant de lancer un appel. « Nous tombons régulièrement malades, compte tenu de la poussière que projettent nos machines. Nous aimons vraiment ce travail mais nous avons peu de moyens. Parfois, nous sommes tellement submergés par le travail et nous dormons ici. Nous lançons un appel à l’endroit des autorités pour nous venir en aide en matière de matériel et aussi des masques de protection, de conseils et des orientations. Nous lançons vraiment un cri de cœur ».

Fayçal DRAMANE (Stag.)

Source : Matin Libre

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