Loi sur la Santé Sexuelle et Reproductive (SSR) encadrant l’avortement au Bénin: Ipas documente le processus de modification

Voulant faire du cas béninois une boussole dans la sous-région, l’organisation internationale Ipas Afrique francophone met au point un document qui retrace le processus de modification de la loi sur la santé sexuelle et reproductive au Bénin. Les acteurs impliqués dans son élaboration ont amélioré l’ébauche lors d’un atelier tenu ce jeudi 4 mai 2023 à Bénin royal hôtel à Cotonou.

 

Avec la prise du décret d’application le 12 avril dernier, l’encadrement légal de l’avortement est définitivement acté au Bénin. Le processus ayant conduit au vote de la loi N°2021-12 modifiant et complétant la loi N°2003-03 du 3 mars 2003 relative à la loi sur la santé sexuelle et à la reproduction en République du Bénin intéresse bien d’autres pays. C’est alors que l’idée de documenter le processus de modification est né chez Ipas, une organisation militant pour la justice reproductive dans le monde. Le projet de disposer d’un document de capitalisation s’est exprimé et un consultant expert, Médecin- Epidémiologiste a été commis par Ipas Afrique Francophone pour produire le rapport du document de capitalisation, dont l’atelier de validation s’est déroulé ce jeudi. A l’ouverture des travaux, l’objectif de l’initiative a été clarifié par Merveille Ayihounton, Program Associate de Ipas Afrique francophone. Il s’agit de « promouvoir le partage d’expériences sur le processus de changement de loi SSR encadrant l’avortement au Bénin avec d’autres pays de la région en s’inspirant du document de capitalisation du processus de modification de loi du Bénin réalisé en faveur de l’Avortement sécurisé

. Une trentaine d’acteurs provenant de divers organismes internationaux, ministères sectoriels et de la société civile militant pour les questions de droits à la santé sexuelle et reproductive (DSSR) ont pris part à l’atelier de validation. La rencontre a été rehaussée par la présence du député Orden Alladatin, président de la commission des lois de la huitième législature de l’Assemblée nationale et acteur majeur de l’encadrement légal de l’avortement au Bénin. Une présentation des grandes phases du rapport par le consultant aux participants a annoncé les travaux de g groupes constitués pour la circonstance afin de recueillir les observations et commentaires pertinentes.

Satisfaction des parties prenantes

« Ce document reflète tout ce qui s’est passé depuis qu’on a commencé à parler d’avortement sécurisé au Bénin », témoigne Laurence Monteiro, présidente de l’Association Béninoise des Sages-femmes. Tout comme elle, les autres acteurs trouvent pertinente l’idée de Ipas de documenter le processus d’encadrement légal de l’interruption volontaire de grossesse. Ils apprécient cet atelier inclusif au cours duquel l’honorable Orden Alladatin a également formulé ses propositions afin d’améliorer le document.

Le consultant Dr Raphaël Totongnon est satisfait des apports des acteurs. « Ils ont apporté beaucoup d’améliorations qualitatives, des reformulations, des amendements et même des suppressions dont nous avons pris très bien compte », a-t-il déclaré. Pour la suite, « nous allons améliorer la qualité de ce document, et le remettre à nouveau au commanditaire », poursuit-il. Les partenaires pourront s’en servir pour produire des articles, des bulletins, et de « petites solutions scientifiques » à destination des acteurs des SSR.

Quant au Dr Serge Kitihoun, directeur des services médicaux et paramédicaux à l’Agence Béninoise pour la Promotion de la famille (ABPF), il pense que beaucoup de choses se font en Afrique surtout francophone sans qu’aucune trace ne soit laissée pour la postérité. Alors, selon lui, ce travail diligenté par Ipas Afrique Francophone servira de référence pour le Bénin et de boussole pour les autres pays.

Il faut rappeler que l’avortement clandestin est la troisième cause de décès maternel au Bénin. La modification de la loi N°2003-03 vient donc réduire le drame et faciliter l’accès légal des femmes à ce soin de santé, selon le gynécologue obstétricien. Son aboutissement est d’abord le fait d’une volonté politique appuyée par l’engagement d’organismes comme Ipas.

 

E.M. L

Source : Matin Libre

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