Le rwandais Pascal Nyamulinda est désormais le Directeur général de l’Agence nationale d’identification des personnes (Anip). Sa nomination a été actée, lors de la séance hebdomadaire du conseil des ministres d’hier, mercredi 22 février 2023. Depuis, la polémique enfle sur les réseaux sociaux.

 

Ce n’est pourtant pas la première fois qu’expatrié est promu Directeur général d’une structure étatique. C’est devenu chose courante au Bénin depuis le vote de la loi portant régime général des collaborateurs extérieurs de l’Etat, un texte qui, en 2017, a suscité un tollé dans le rang des centrales et confédérations syndicales.  Mais avant, juste après son élection, à l’occasion de sa première visite en France, Patrice Talon avait déclaré, devant le président français François Hollande, que le Bénin est comme un désert de compétences. On comprend dès lors que le vote de la loi portant régime général des collaborateurs extérieurs devrait permettre au régime de la Rupture de promouvoir à des postes stratégiques des personnes de nationalités diverses. C’est ainsi que des expatriés ont été nommés à la tête de sociétés et agences d’Etat, Port de Cotonou, Sbee, Anatt… On peut en déduire que la nomination d’un expatrié n’est pas le problème. En plus, c’est une fierté nationale quand il arrive qu’un Béninois soit nommé à un poste de responsabilité dans un pays étranger. On ne peut donc pas s’offusquer du fait qu’un étranger soit promu à la tête d’une société ou d’une agence étatique au Bénin.  Mais pourquoi la nomination de Pascal Nyamulinda, ancien maire de Kigali, ne passe pas ?

Ce qui crée la polémique ici, c’est le fait qu’il soit le Directeur général de l’Anip, une structure qui manipule les données personnelles des Béninois, pilote l’état civil et la liste électorale de toute la nation. La polémique nait donc du fait que les données personnelles des Béninois soient confiées à un étranger. « Donc ma carte d’identité nationale va être signée d’un expatrié. Et bientôt mon passeport aussi ? », peut-on lire sur la page Facebook d’un célèbre journaliste. Comme lui, les réactions sont nombreuses et la plupart fustigent ce choix qui vient d’opérer le chef de l’Etat à la tête d’un instrument aussi sensible que peut l’être l’Anip. La polémique enfle et le gouvernement est attendu sur la question.

M.M

Source : Matin Libre

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