Promotion de hauts cadres à des fonctions politiques: Topanou-Sossa : surprenante coïncidence !

Tous deux Enseignants du supérieur, à la Faculté de droit et des sciences politiques de l’Université d’Abomey-Calavi, le destin de Victor Prudent Topanou et Dorothée Cossi Sossa se croise sur le terrain politique notamment sous le pouvoir de la Rupture que dirige le président Patrice Talon, chef de l’État. Une coïncidence qui surprend et laisse libre cours aux commentaires.

L’acte 1 qui a mis les deux universitaires sous les feux des projecteurs, fut le dialogue politique initié par Patrice Talon et qui s’est déroulé les 10, 11 et 12 octobre 2019 au Palais des congrès à Cotonou. L’on se souvient que le professeur Dorothée Sossa en était le Facilitateur tandis que son collègue Victor Topanou, le Rapporteur général. C’est d’ailleurs ce dernier qui, à la clôture des assises, a présenté au chef de l’Etat les recommandations et « doléances » faites par les participants.
Acte 2, dans le prolongement de ce dialogue politique, le président Patrice Talon a missionné un comité d’experts de neuf membres afin qu’il puisse s’inspirer de l’esprit et de la lettre des recommandations issues du Dialogue politique pour traduire en langage technique les vœux de la classe politique exprimés lors de ces assises. À ce niveau aussi, Dorothée Sossa et Victor Topanou étaient tous deux dans le comité. Mais le professeur Sossa en était le coordonnateur, et c’est lui qui a remis officiellement le fruit des réflexions dudit comité au Chef de l’Etat. En gros, c’est de ces travaux que le Parlement est parvenu à réviser la Constitution béninoise, la charte des partis politiques, le code électoral et a adopté la loi sur le financement public des partis politiques.

L’acte 3 est venu 4 ans après le dialogue politique national. Contre toute attente, alors qu’on ne le savait pas membre du parti politique de la Mouvance présidentielle, Union Progressiste Le Renouveau, le critique d’alors au pouvoir de Patrice Talon, est positionné sur la liste pour les élections législatives du 8 janvier 2023. Tête de la liste dans la sixième circonscription électorale, Victor Topanou que les médias ont annoncé en vain à la tête de la Cour suprême, à la Cour constitutionnelle ou comme ministre Garde des Sceaux, est élu député à l’Assemblée nationale. Là aussi, il n’aura ni le perchoir, ni la présidence de la commission des lois, postes pour lesquels beaucoup de Béninois ont pronostiqué comme militant en sa faveur.

Acte 4. Entre l’élection voire l’installation au Parlement de Victor Topanou, Rapporteur général du dialogue politique national d’octobre 2019 au Bénin, et la désignation depuis hier, lundi 22 mai 2023 du professeur Dorothée Sossa à la Cour constitutionnelle, il n’y a eu que quelques trois mois. Le Facilitateur du Dialogue politique national et coordonnateur du comité alors mis en place à cet effet, sera installé comme l’un des sept sages de la Haute juridiction en juin prochain. Soit dans quelques jours.

Au regard de la succession et de la coïncidence des faits, n’est-on pas en droit de s’interroger ? L’eau a certes coulé sous le pont entre 2019 et 2023, mais de façon empirique, l’on ne peut analyser la promotion de ces éminences grises à ces fonctions politiques sans la prise en considération de certains faits/actes immédiats ou lointains. Peut-être une façon pour le pouvoir de la Rupture et son chef de démontrer à l’opinion publique qu’ils ne sont pas ingrats face à la prestation de ces universitaires à ce rendez-vous politique décisif, il y a quatre ans.

 

W.B

Source : Matin Libre

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