African Parks attire l’attention sur les liens entre parcs et recherche scientifique

Étudiants, Docteurs, Doctorants en ressources naturelles ainsi qu’un public diversifié ont interagi avec les experts sur le Panel scientifique intitulé « Parcs nationaux du Bénin et recherche scientifique : Quelle dynamique face aux enjeux réels de développement ? ». La rencontre s’est déroulée, vendredi 25 août 2023, à l’Université d’Abomey-Calavi pour ceux qui ont effectué le déplacement et par vidéoconférence pour plusieurs autres participants.

Près de 2 heures et demie d’échanges axés sur une présentation-débat, des questions -réponses, ont permis, vendredi 25 août 2023, aux panélistes, Prof. Brice SINSIN, Ancien Recteur de l’Université d’Abomey-Calavi, Directeur du Laboratoire d’Ecologie Appliquée, Dr El-HADJ ISSA Azizou, Ancien Ministre de l’Agriculture, Ancien directeur général des eaux et forêts et Ancien Directeur du Parc national W-Bénin, Ancien Député à l’Assemblée nationale et Hugues AKPONA, Directeur Régional Afrique de l’Ouest d’African Parks, de faire la lumière sur des problématiques majeures en lien avec la conservation dans les aires protégées en général et les parcs nationaux en particulier.

Les panélistes et le public cible constitué d’étudiants, Docteurs, Doctorants en ressources naturelles et autres invités ont, entre autres, fait l’état des lieux sur comment la recherche scientifique a accompagné la dynamique du secteur de la conservation au fil du temps ; montré en quoi une gestion de la conservation axée sur les nouvelles orientations de recherche scientifique peut-elle interférer avec les enjeux de développement.

Selon le Prof. Brice SINSIN, lorsqu’on parle de Parcs nationaux, ce n’est pas uniquement la végétation. « C’est tout ce qui concerne l’écologie, la vie aux alentours des aires protégées, les relations qui existent entre les populations, le mode d’utilisation des terres que sont les aires protégées, (…) les projets d’aménagement qui permettraient aussi d’avoir quelques ressources ».

Sur le même sujet, Dr El-HADJ ISSA Azizou a souligné que les parcs nationaux occupent une place importante dans la marche du Bénin vers le développement durable tant souhaité.

Les deux universitaires s’accordent sur le fait que la gestion des aires protégées repose sur la recherche scientifique. Ceci passe à travers la publication d’articles scientifiques, des questionnements, les accords de collaboration, des projets de développement, l’appui à la formation.

« Toute décision qui devrait se prendre au niveau des parcs devrait être justifiée par des bases scientifiques solides », a indiqué Hugues AKPONA. La recherche permet de « répondre à un certain nombre de questionnements complexes, à certaines incertitudes, que ça soit sur la faune, les écosystèmes ou sur des problématiques sociales importantes qui devraient aider à prendre de meilleures décisions de gestion », précise le Directeur Régional Afrique de l’Ouest d’African Parks.

L’approche de l’organisation internationale, African Parks en matière d’intégration de la recherche dans la gestion des parcs et les actions menées dans le cadre de la promotion des espèces rares présentes dans les parcs Pendjari et W-Bénin ont été abordées sur le Panel scientifique « Parcs nationaux du Bénin et recherche scientifique : Quelle dynamique face aux enjeux réels de développement ? ».

African Parks a opté pour une gestion adaptative axée sur une forte capacité d’observation des tendances dans les aires protégées.

Les panélistes ont proposé des pistes de solution pour une collaboration entre les parcs nationaux du Bénin et la recherche afin de faire face aux enjeux de développement.

Selon le Directeur Régional Afrique de l’Ouest de African Parks, sur l’ensemble du complexe W-Arly-Pendjari, seuls les parcs du Bénin sont gérés. Cela positionne le Bénin comme acteur majeur dans le « processus de résurrection de la conservation » au niveau du complexe WAP, s’est réjoui Hugues Akpona.

Dr El-HADJ ISSA Azizou recommande la mise en place d’un Conseil scientifique permanent, la production de mémoires sur les Parcs nationaux, l’implication des acteurs politiques à travers la création d’un Conseil d’orientation ou de validation et la mise en place de stratégies impliquant toutes les parties couches socio-professionnelles.

Prof Brice SINSIN a plaidé pour le financement durable des aires protégées.

Pour Hugues AKPONA, la conservation est une problématique transversale qui engage tous les acteurs. C’est pourquoi il plaide pour une approche holistique de la recherche, des modèles de gestion intégrant tous les facteurs de dégradation.

La Pendjari et W, étant des complexes à cheval entre plusieurs pays (Bénin, Niger, Burkina Faso), de nombreux défis restent à relever selon les panélistes. Il s’agit notamment du défi sécuritaire, de mouvements migratoires potentiels.

Le panel scientifique s’inscrit dans le cadre de la série d’activités de l’initiative La Nuit des Parcs Nationaux d’African Parks.

La Nuit des Parcs Nationaux entend mettre en lumière les grandes avancées en matière de conservation des parcs nationaux de la Pendjari et du W-Bénin, deux réserves de la biodiversité situées dans le nord du Bénin et partagées avec le Burkina Faso et le Niger.

L’initiative vise également à amener les Béninois à renouer les liens avec leur patrimoine naturel.

Soutenue par le Ministre du Cadre de vie et des transports en charge du développement durable, la Nuit des Parcs Nationaux a été lancée le 25 juillet dernier.

Téléthon, Séjour-découverte dans les parcs de la Pendjari et du W-Bénin ; Sessions témoignages ; Fitness, séances de Don de sang ; Soirée de Gala au cours de laquelle des distinctions seront remises à des acteurs de la conservation, sont entre autres, les activités prévues.

Comment soutenir la conservation de la biodiversité à travers l’initiative La Nuit des Parcs nationaux ?

– Virement : BJ062 01001 110409376003 60 (Ecobank)
– Mtn : *880*41*404142*Montant#

Celtiis : *889*6*APN01*montant*code secret #
– Moov : *855*4*1*98468*montant#

Lien : https://me.fedapay.com/don-parcs-nationaux


Les fonds collectés serviront au financement des activités de conservation et d’appui au développement communautaire. Il s’agit de la vaccination du bétail autour des parcs en soutien aux éleveurs ; la prise en charge des salaires des enseignants communautaires recrutés dans certaines écoles riveraines ; la réfection des écoles et cantines et la construction de points d’eau potables, l’indemnisation des victimes des conflits homme/faune dans les localités riveraines des parcs ; des activités génératrices de revenus mises en œuvre par les membres des communautés riveraines des parcs organisés en Coopératives, notamment, la pêche, l’apiculture, la transformation des fruits de baobab et la production des huiles végétales (neem et balanites).

Marc MENSAH

Source : 24 Heures au Bénin

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