Après un financement de 28 milliards de la Boad : Vallée de l’Ouémé : l’ultime opportunité de développement


La Vallée de l’Ouémé ou la vallée de l’illusion ? Pour une énième fois encore, cette zone agricole du Bénin a bénéficié d’un financement de la Boad de 28 milliards de Francs, à l’occasion de sa 136è session ordinaire le 26 juin 2023 à Abidjan. Ce faisant, le financement ira au « Développement des Infrastructures Agricoles et Désenclavement de la Basse et Moyenne Vallée de l’Ouémé”. Ces 28 milliards viennent s’ajouter à des centaines de milliards de francs CFA déjà débloqués depuis plusieurs années par le gouvernement béninois et d’autres institutions financières régionales et internationales. Mais au regard du bilan, les fruits ne tiennent pas la promesse des fleurs. Les résultats en terme d’impact sur l’économie du pays sont à ce jour, insignifiants. Pourtant, on s’est toujours vanté d’avoir l’une des vallées les plus riches d’Afrique. D’après les plus avertis, c’est un réservoir des espèces fauniques et floristiques grâce aux réseaux hydrographiques qui l’alimentent et on y rencontre la diversité biologique maintenue de manière participative avec les communautés locales. Mais jusqu’ici, c’est encore le statu quo. A l’analyse, plusieurs motifs expliquent cette baisse de performance. En effet, cette vallée, d’une superficie de 4.770 km² et qui abrite plus de 1,4 millions d’habitants, est confrontée à différents problèmes, dont le manque d’aménagement et de drainage de ses terres, les difficultés d’approvisionnement en intrants, l’insuffisance des équipements de labour et d’après récoltes, l’enclavement des zones de production et autres. A cela s’ajoute l’absence de politique bien définie pour procéder à une valorisation globale, mais progressive de l’espace. Ensuite, la détermination de la politique idéale pour tirer de la vallée le maximum de profit n’est pas la seule étape dans le processus. Il est tout aussi important de dénicher par tous les moyens, les ressources nécessaires pour la mise en œuvre du plan défini. Certes, le gouvernement du Bénin a mis en place un Fond National pour le Développement de l’Agriculture (FNDA), mais il faut bien plus dans le cas d’espèce. Pour être précis, il est impérieux de disposer d’un fond destiné spécialement à financer les projets qui s’inscrivent dans le but de valoriser la vallée. D’ailleurs, loin des discours, le gouvernement de la rupture doit réformer le système éducatif afin de produire des citoyens amoureux des activités champêtres et touristiques. La preuve, au lieu d’être sur le terrain et dans les champs, la plupart des ingénieurs agronomes sont devenus bureaucrates. Ces pratiques inhibent les efforts du gouvernement et des bailleurs. En principe avec cette vallée, le Bénin devait être le grenier de la sous-région à défaut d’être celui de l’Afrique.

Revaloriser la vallée !

C’est dire donc qu’avec le financement du développement de la vallée de l’Ouémé par la Boad, notamment le projet de développement des infrastructures agricoles et désenclavement de la basse et moyenne vallée de l’Ouémé, le Bénin n’a plus d’excuse de ne pas donner à la vallée ses lettres de noblesse et tirer tout le potentiel dont elle regorge. Pour rappel, en termes d’atouts, la Vallée de l’Ouémé devrait être non seulement un véritable aimant touristique mais aussi, un réservoir agroalimentaire. Raison de plus pour le gouvernement de valoriser davantage la vallée de l’Ouémé et ceci, tout simplement en explorant les bonnes pistes et en prenant les bonnes résolutions. Seulement, le temps presse car, avec la guerre en Ukraine, la crise alimentaire n’est qu’une question de peu de temps et une vallée de l’Ouémé qui tourne à plein régime est la plus belle opportunité pour le Bénin de se mettre à l’abri. Alors, pourvu qu’il en soit ainsi.

Source : Fraternité

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