Bénin-Sénégal : la révolution du football par la jeunesse

Bien sûr que le match nul (1-1) de ce Samedi 17 Juin ne nous garantit pas une qualification pour « Côte d’Ivoire 2024 « . Surtout après la victoire (2-0) du Mozambique au Rwanda, qui nous oblige à une victoire en terre mozambicaine, pour la dernière journée de qualification. Mais il nous ouvre de belles perspectives pour l’avenir. Surtout quand on analyse les contours et le contenu du match face au Sénégal, détenteur de la Coupe d’Afrique des Nations et meilleure équipe africaine aux classements CAF et FIFA . Avec, comme chef de file , le meilleur footballeur africain de ces deux dernières années aux classements CAF et FIFA. Et, mieux encore , deuxième du Ballon d’Or Européen qui classe les meilleurs joueurs mondiaux de l’année . Sans compter toute cette pléthore de titulaires dans les grands clubs européens.

Le culot de Gernot Rohr
Face à cette armada sénégalaise, le sélectionneur GERNOT ROHR a eu le culot de présenter la plus jeune sélection « A » de l’histoire du football béninois. Avec un seul joueur trentenaire (le capitaine Khaled Adénon ) au coup d’envoi . Et un autre sur le banc des reservistes (le légendaire Stéphane Sességnon )
A l’opposé , trois jeunes de moins de 20 ans , issus de l’effectif de la sélection nationale de leur catégorie , dans le onze entrant . Avec trois autres sur le banc des réservistes .
C’était un gros risque que beaucoup considéraient comme une folie .

Mais le Franco-allemand avait mis en place son plan pour la sélection des joueurs.
Plutôt que de privilégier les voyages pour sillonner l’Europe comme le faisaient ses prédécesseurs, il a choisi de prêter une très grande attention aux joueurs locaux. Pour ce faire, il a choisi d’assister à différents matchs du championnat national avec son adjoint Moussa Latoundji. Et en déléguant à certaines personnes de sa confiance, la mission d’aller observer certains joueurs qu’il avait détectés, pour lui confirmer ou infirmer ses premières impressions.

Après un récapitulatif intelligent et au regard de ses objectifs pour se donner une chance de se qualifier, mais surtout dans la perspective de la CAN 2026, il a choisi de rajeunir l’effectif. Il est ainsi basé sur ceux des plus qualifiés des sélections « A » précédentes, auxquels il a ajouté certains des plus prometteurs de la sélection U20 qui avait fait des prestations convaincantes en phase finale de leur catégorie en Egypte, sous la houlette du coach Mathias Déguénon.
Ce merveilleux cocktail a abouti à la belle prestation de nos représentants qui ont mené la vie dure au Sénégal. Jusqu’à lui arracher ses deux premiers points, depuis le début des matchs de la poule commune. Avec, comme nec plus ultra , le superbe but du jeune Moumouni (19 ans ), sociétaire de « Ayema » , l’un des clubs les plus performants du championnat national.

Reconnaître les bienfaits de l’Etat

Pour en arriver à ce que GERNOT ROHR implique autant les joueurs locaux dans la sélection nationale, il y a des préalables très favorables. Au nombre desquels la construction de 22 stades engazonnés, pour respecter la règle numéro 1 des lois de l’arbitrage.
Cette unicité de la surface, sur laquelle se déroulent les compétitions , a permis d’améliorer les fondamentaux . Dont la maîtrise technique individuelle qui rejaillit sur le collectif pour une meilleure maîtrise de la circulation du ballon .
Si l’on y ajoute les avantages financiers , matériels et organisationnels qui découlent de l’incitation des sociétés d’État à s’impliquer dans la gestion des clubs de football , et la manne financière que l’État , lui-même , octroie aux différentes Associations sportives et aux clubs , les initiés et ceux qui se donnent la peine d’y réfléchir s’aperçoivent que la voie est tracée pour un avenir meilleur de toutes les disciplines sportives au Bénin.
Cette importance fondamentale de l’état des terrains n’est pas très perceptible par la majorité de la population pour laquelle, seuls les résultats comptent .

Mais , sans qu’elle ne s’en rende compte , la progression et la qualité des résultats victorieux s’imposeront à elle .
C’est la loi du progrès !
Béchir Mahamat