Blanchiment de capitaux, financement du terrorisme… au Bénin: L’immobilier pour servir d’indice

Sous la Rupture, on a l’impression qu’en autant de Conseil de ministres, il y a mise en place d’Autorité, ou d’agence. La dernière trouvaille, c’est la désignation de l’Autorité de Contrôle et de Supervision du secteur immobilier en matière de lutte contre le blanchiment de capitaux, le financement du terrorisme et la prolifération des armes de destruction massive. C’est au Conseil des ministres du mardi 31 octobre 2023 que la décision a été prise de mettre en place une nouvelle Autorité pour contrôler et superviser le secteur immobilier au Bénin afin de prévenir le blanchiment de capitaux, le financement du terrorisme et la prolifération des armes de destruction massive.

 

Du coup, il se pose des questions. A quoi doit-on s’attendre sur le terrain ?  En premier lieu, la lecture du document renvoie à une nouvelle orientation en matière de lutte contre le blanchiment de capitaux, le financement du terrorisme et autre. Désormais donc, il est à craindre que l’immobilier du contribuable soit un indicateur pour aller fouiller dans ses comptes, savoir d’où il tire ses revenus. On pourrait assister à un débarquement des membres de l’Autorité mise en place dans des résidences privées, du simple fait que la résidence en question est d’un standing donné, pour tenter de voir l’origine de la fortune qui a servi à construire un tel bâtiment.

En effet, à Cotonou, comme dans les villes périphériques, les immeubles sortent de terre à une vitesse vertigineuse. L’Etat, à défaut d’avoir le contrôle sur les rentrées et sorties d’argent de tout béninois, pourrait s’intéresser à l’immobilier, savoir qui est propriétaire de quoi et d’où viennent les ressources. A priori, cela ne devrait pas poser de problème pour celui qui n’a rien à se reprocher et dont la traçabilité des comptes est établie. Le problème, c’est quand la politique va s’en mêler.

Des gens sont déjà en prison alors que l’opinion émet des réserves sur leur culpabilité.  Des gens qui, entre-temps criaient faire confiance à la justice ont dû s’exiler parce que justement, compte tenu de leur conviction politique, ils n’ont aucune garantie que justice leur sera rendue. Comment ne pas trouver, le cas échéant, dans la mise en place de l’Autorité de Contrôle et de Supervision du secteur immobilier en matière de lutte contre le blanchiment de capitaux, le financement du terrorisme et la prolifération des armes de destruction massive, une autre épée de Damoclès qui plane sur la tête de tout critique du pouvoir ? Qui peut donner la garantie du contraire ?

 

M.M

Source : Matin Libre

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