Citoyenneté et devoirs patriotiques: L’Iajp et ses partenaires engagent la jeunesse à la culture

L’Institut des artisans de justice et de paix a organisé au Centre de recherche et de formation, Le Chant d’oiseau (Iajp/Co) à Cotonou, un atelier de réflexion et de formation. Cette assise organisée en collaboration avec la fondation Konrad Adenauer et l’Université d’Abomey-Calavi (Uac) a réuni un nombre important d’étudiants, de jeunes, de personnalités religieuses et universitaires autour du thème : « Citoyenneté et devoirs patriotiques : les jeunes s’engagent dans la cité ». C’était mercredi 04 octobre 2023.

A l’Institut des artisans de justice et de paix, la tradition est respectée. Depuis huit années, il reste, avec la bénédiction de la Conférence épiscopale du Bénin (Ceb), fidèle à la tenue de son atelier universitaire axé sur la formation humaine intégrale. Une formation grâce à laquelle l’homme développe une conscience citoyenne responsable qui promeut les valeurs citoyennes et le développement durable.

Et, aux dires du directeur de l’Iajp, Abbé Eric Aguenounon, le thème du présent atelier qui porte sur ‘’Citoyenneté et devoirs patriotiques : les jeunes s’engagent dans la cité’’, « nous ouvre à une perspective d’auto-détermination à l’accomplissement de soi et de la nation toute entière… Il nous faut repenser notre éducation, notre système éducatif. Il faudra surtout inventer et développer un nouveau modèle éducatif basé sur le patriotisme, l’amour pour le pays et l’engagement citoyen. Il faudrait également que la détermination à défendre et à œuvrer comme de vrais patriotes nous habite et nous domine ». Cet atelier, selon ses propos, apparait comme une démarche réflexive scientifique d’analyse et de recherche d’approches de solutions aux problèmes cruciaux qui freinent le développement et l’implication véritable des jeunes dans les politiques publiques. « Le présent atelier cherchera à mûrir les réflexions et à mettre au goût du jour, les stratégies pour motiver les jeunes à s’engager avec foi et détermination à la culture du patriotisme », fait savoir Abbé Eric Aguenounon.

En réalité, laisse-t-il entendre, la jeunesse est un facteur clé de la démocratie et de développement de toute nation. Elle reste « le fer de lance de tout développement qui se veut durable et la force motrice de toute démocratie qui entend être viable ». D’autant plus que 60% de la population de l’Afrique est âgée de moins de 25 ans, selon des études menées sur le dividende démographique de l’Afrique, révèle Abbé Eric, la portée d’action de cette jeunesse est prodigieuse lorsque entrant en résonnance avec la fibre patriotique qui est la sienne, elle décide de s’engager au prix de sa vie pour que bougent les choses au sommet de l’Etat et que vive la nation. Pour l’homme, combien veine serait toute tentative de tenir la jeunesse en marge des processus socio-politiques ! Et d’estimer que la conscience citoyenne des jeunes doit déborder l’arène politique et s’étendre à une culture du travail bien fait, du travail créatif, du travail collectif afin d’être vectrice du développement de chacun et par ricochet de tout le pays.

Des partenaires en phase

Dans sa quête de stratégies pour motiver les jeunes à s’engager avec foi et détermination à la culture du patriotisme, l’Iajp a le soutien de partenaires dont la KAS et l’Uac. Aux dires du représentant de la Kas, Théodore Goly, la fondation est en phase avec la thématique de l’atelier ‘’Citoyenneté et devoirs patriotiques : les jeunes s’engagent dans la cité’’. « La promotion de la citoyenneté et des valeurs patriotiques est assez importante pour la Kas», confie-t-il. Mieux, le Bénin, signifie-t-il, est une nation qui est riche de sa jeunesse. « Une jeunesse dynamique qui a besoin de pleinement jouer son rôle dans l’instauration d’un Etat fort, prospère et démocratique. C’est pourquoi, il est important d’encadrer cette jeunesse pour l’amener à jouer pleinement son rôle », poursuit Théodore Goly. Ceci, d’autant plus que, va renchérir le Recteur honoraire de l’Uac, Maxime Da-Cruz, une société sans des personnes engagées est une société sans boussole. « Nous n’avons pas d’avenir sans une jeunesse qui travaille, sans une jeunesse qui met la réflexion, l’engagement au cœur de tout ce qu’elle fait ». Dans la même veine et procédant à l’ouverture officielle de l’atelier, Monseigneur Aristide Gonssalo, Evêque en charge de la commission Justice et paix au sein de la Conférence épiscopale du Bénin, a déclaré qu’« il est plus que jamais crucial de former la jeunesse afin de muscler sa fibre patriotique et d’aiguiser son sens du bien commun ». Aussi, soutient-il, la citoyenneté doit être éclairée par la lumière de la raison et la force de la conscience.

Pour approfondir les échanges sur le thème, un panel était au menu de cet atelier : ‘’Quelles approches pour une jeunesse au service de la nation ?’’ animé par le Professeur Anatole Lalèyè, Albin Feliho et Marietta Gonroudobou. Deux communications ont été également présentées. Elles portent respectivement sur ‘’l’Etat et la motivation de la jeunesse à un engagement citoyen’’; ‘’Patriotisme et devoirs patriotiques: redonner confiance à la jeunesse pour un engagement citoyen productif’’, respectivement présentées par le Professeur Dodji Hyppolyte Amouzouvi, professeur titulaire de sociologie anthropologie à l’Uac et le Professeur Albert Honlonkou, professeur d’économie et directeur de l’Ecole nationale d’économie appliquée et de management (Eneam).

Cyrience Fifonsi KOUGNANDE