Contre la cherté de la vie : Du monde annoncé dans les rues demain

Pas de marche sans autorisation préalable, prévient le préfet Orounla

“Les formalités administratives ont été bel et bien accomplies“, selon les confédérations syndicales

La marche de protestation des centrales syndicales aura bel et bien lieu. Et ceci, malgré le communiqué du Préfet du Littoral, exigeant des initiateurs de la marche, une autorisation de manifestation. Dans une déclaration rendue publique tardivement ce jeudi, 25 avril 2024, les Secrétaires généraux de la Confédération des syndicats autonomes du Bénin (Csa-Bénin), la Confédération générale des travailleurs du Bénin (Cgtb) et l’Union nationale des syndicats des travailleurs du Bénin (Unstb) ont rassuré de la tenue effective de ladite marche de protestation contre la cherté de la vie.

Les confédérations syndicales démentent tout report de la marche pacifique de protestation contre la cherté de la vie. En effet, dans un communiqué rendu publique ce jeudi, 25 avril 2024, le préfet du département du Littoral, Alain Orounla a invité les confédérations syndicales, initiatrices de la marche à se conformer aux textes en vigueur en “formulant à l’endroit des autorités compétentes, une demande d’autorisation en bonne et due forme et ce, dans le délai règlementaire“. Si l’autorité préfectorale confirme avoir reçu une correspondance portant en objet “déclaration de marche publique pacifique“, elle exige cependant, une autorisation au préalable.

De la ruse, estiment les confédérations syndicales notamment la Csa-Bénin, la Cgtb et l’Unstb dans une déclaration. “Les Organisations initiatrices informent l’ensemble de l’opinion publique et les travailleurs que les formalités administratives ont été bel et bien accomplies auprès de la mairie de Cotonou, de la Préfecture de Cotonou, de la Police républicaine à travers la Direction départementale de la Police républicaine du Littoral et le Commissariat central de la ville de Cotonou“ répliquent les Secrétaires généraux des centrales et confédérations syndicales. Elles confirment d’ailleurs la tenue effective de la manifestation prévue ce samedi, 27 avril 2024. “Elles précisent par la même occasion que l’état de droit ne saurait être à géométrie variable et tributaire de la ruse funeste des maitres du moment“, dénoncent les confédérations syndicales.

Notons que dans la même journée de ce jeudi, 25 avril 2024, les trois confédérations syndicales ont été conviées à une séance d’échanges avec le gouvernement. Au cours de la séance présidée par le ministre d’Etat, Abdoulaye Bio Tchané, le gouvernement a exposé aux syndicalistes, les mesures prises contre la cherté de la vie tout en annonçant l’ouverture des négociations sur les différents points de revendication. Si la démarche a été saluée par les partenaires sociaux, elle n’empêchera visiblement pas la tenue de la marche de protestation projetée pour ce samedi, 27 avril 2024.

Du monde annoncé dans les rues de Cotonou…

Une forte mobilisation des populations s’annonce quant à la marche pacifique de protestation contre la cherté de la vie, initiée par trois centrales syndicales notamment la Confédération des syndicats autonomes du Bénin (Csa-Bénin), la Confédération générale des travailleurs du Bénin (Cgtb) et l’Union nationale des syndicats des travailleurs du Bénin (Unstb). Une initiée qui a reçu l’adhésion de plusieurs autres organisations dont la Confédération des organisations syndicales indépendantes (Cosi-Bénin).  Les appels à la mobilisation se multiplient et pour beaucoup, nul doute qu’il y aura du monde dans les rues ce samedi, 27 avril 2024 à Cotonou. Pour le secrétaire général de la Csa-Bénin, Anselme Amoussou, il y a un ras-le-bol qui doit être exprimé. Intervenant sur l’émission « Libre tribune » de radio Planète, Anselme Amoussou, secrétaire général de la Csa-Bénin a évoqué la nécessité pour les travailleurs, les populations béninoises de se faire entendre. Ceci, pour exiger du gouvernement, des mesures urgentes face à la flambée des prix des denrées alimentaires et la cherté de la vie.

« Il y a un mal-être social général, il y a un mal-être individuel du citoyen, de la citoyenne de notre pays », a laissé entendre le leader syndical. A l’en croire, il est de la responsabilité des syndicats de faire entendre la voix des travailleurs, les cris de détresse des populations. Ceci, dans l’optique d’aider le gouvernement à prendre des décisions qui s’imposent.  ‘Il y a un ras-le-bol qui doit s’exprimer », a-t-il poursuivi. Il y a quelques jours, la Confédération des organisations syndicales indépendantes (Cosi-Bénin) a décidé de se joindre à la grande marche de protestation contre la cherté de la vie.

Dans une déclaration, le Secrétaire général de la Cosi-Bénin, Noël Chadaré appelle à une forte mobilisation des militants et de la population pour battre le macadam à travers la ville de Cotonou pour protester contre la cherté de la vie. Noël Chadaré a estimé qu’au regard de la pertinence des sujets qui font l’objet de ladite marche notamment la cherté de la vie, les violences policières, les conditions sociales des travailleurs et des populations, la confédération doit y prendre part. “La Cosi-Bénin sonne la mobilisation générale des travailleurs, invite tous les militants de la Cosi-Bénin à se joindre à cette marche. La Cosi-Bénin se rallie aux autres organisations syndicales qui ont fait cette option“ a déclaré Noël Chadaré.

Selon le syndicaliste, la Cosi sera bien aux côtés des autres centrales syndicales pour dénoncer ce qui ne va pas dans le pays, revendiquer de façon pacifique. “Nous invitons tous les travailleurs, militants de la Cosi-Bénin par-delà les clivages, par-delà les chapelles syndicales, nous les invitons car ici, il s’agit des intérêts communs“ a-t-il laissé entendre. Les militants de la Cosi sont donc invités à se mobiliser massivement pour se joindre à la marche.  “Il y a des choses qui ne vont pas dans le pays. La misère est là, il faut que le gouvernement puisse comprendre qu’il y a une situation de ras-le-bol. Et le ras-le-bol général nous amène à prendre la rue pour dire que nous ne sommes pas d’accord“ a déclaré Noël Chadaré. Selon Anselme Amoussou, il importe que le gouvernement privilégie le dialogue afin de trouver de façon consensuelle, la meilleure approche de gouvernance pour le bonheur des populations.

Les populations sont donc invitées à sortir massivement pour battre le macadam à travers la ville de Cotonou afin de réclamer une amélioration de la gouvernance, une amélioration des conditions de travail et de vie. Notons que le rassemblement est prévu à la Bourse du travail à Cotonou à partir de 07 heure du matin. De la Bourse du travail, les manifestants mettront le cap sur le grand carrefour de l’Avenue Steinmetz puis le carrefour Saint Michel avant de prendre par le grand carrefour de Tokpa pour revenir par le carrefour Marina et échouer à la place de l’Etoile rouge où sera lue, la déclaration.

A.B

L’article Contre la cherté de la vie : Du monde annoncé dans les rues demain est apparu en premier sur Matin Libre.