Dernier mandat de Talon: L’électricité échappe de plus en plus à la Rupture

Depuis quelques mois, les coupures d’électricité au Bénin sont redevenues quasi quotidiennes. Si malgré tous les efforts annoncés par le gouvernement dans le secteur, ce phénomène peine à être circonscrit, il est de bon ton d’affirmer que l’électricité sous ce dernier mandat de Patrice Talon devient de plus en plus un gros os dans sa gorge.

 De 0 en 2016, le Bénin est passé à 150 Mégawatts voire plus ! C’est ce slogan qui a toujours résonné du côté des affidés du pouvoir en place, lorsqu’il s’agit de défendre la vision de Patrice Talon, quant à la production énergétique. Enfin, devrait-on dire. Puisqu’avec ces chiffres, il est évident que le pays devrait sortir de sa léthargie énergétique. Au-delà même de ces idées avancées çà et là, un charme et une envie de communication excessive étaient constatées dans l’option, pour déifier le chantre de la Rupture, dans ce sens. Mieux, Patrice Talon lui-même, ne manquait pas d’occasions pour convaincre les investisseurs, quant à la disponibilité de l’énergie électrique sous son régime. « Nous avons fini de régler les problèmes d’infrastructures portuaire, aéroportuaire, routière et énergétique (…) Investir au Bénin aujourd’hui, venir vers le Bénin, vous avez de l’électricité de qualité et avec possibilité d’une convention sur le prix. On peut vous vendre l’électricité moins chère qu’en Chine », avait même évoqué Patrice Talon en septembre 2022, lors d’un échange avec des investisseurs français. Si au cours de son premier quinquennat, l’énergie est restée relativement disponible, rien ne présage de cela pour son second et dernier mandat. Autrement, depuis quelques jours, cet optimiste, quoique béat du régime en place, se transforme de plus en plus en un doute cartésien. Pour preuve, il ne se passe plus de jours sans que les Béninois n’observent de coupure du courant électrique, est-on tenté de dire. Parfois, c’est tout le pays qui est concerné. S’il y a quelques jours, l’on a lié ce drame qui a toujours été un calvaire pour les Béninois à un effacement de ce que fournissent le Nigeria et le Ghana au pays, à quoi peut-on donc lier ces coupures à n’en plus finir qui, des fois, durent plus d’une heure ? Difficile de répondre, du moins, avec conviction. Jean Claude Houssou, Ministre de l’énergie récemment sorti du gouvernement, n’a certainement pu combler les attentes, en garantissant une disponibilité sans ménagement, de l’énergie électrique. Lui qui est pourtant une compétence importée malgré qu’il soit béninois. Désormais qu’il a cédé le portefeuille à Samou Adambi et Édouard Dahomé, les regards sont tournés vers eux. Ceci, pour que le secteur se porte mieux. Sinon, cette incapacité patente de rendre l’énergie électrique disponible, malgré cette autosatisfaction, commence par être une grosse tâche noire que laisse la Rupture. Encore qu’il n’aura pas d’excuse pour elle ; elle qui a battu campagne sur cette tare de la gouvernance de Boni Yayi en 2016.

M.M