Des acteurs du 7e art explorent les pistes pour l’essor du cinéma béninois

Les défis et les perspectives du cinéma béninois ont été au centre d’une conférence débat, jeudi 25 avril 2024 au Palais des Congrès de Cotonou. C’est à l’occasion des rencontres intellectuelles organisées dans le cadre de la 2e édition du Festival International des Arts du Bénin.

« La création cinématographique au Bénin : A quand l’avènement d’une véritable industrie ? », c’est le thème qui a réuni les cinéastes, passionnés du 7e art et les étudiants dans la salle bleue du Palais des Congrès de Cotonou. La réalisatrice Kismath Baguiri, le directeur de Production de A+ Bénin Olivier Medjigbodo et le réalisateur, cinéaste Claude Balogoun ont fait l’état des lieux du cinéma béninois. Selon les panélistes, le cinéma béninois n’est pas dans un très bon état. « La santé du secteur est en convalescence parce que nous constatons qu’il n’y a pas un mouvement effectif des productions dans le pays malgré qu’on ait des acteurs talentueux », a relevé le directeur de Production de A+ Bénin Olivier Medjigbodo. Pour le cinéaste Claude Balagoun, « le cinéma béninois si on le compare à ce qui se faisait il y a 20, voire 30 ans, on pourrait dire que ça évolue parce qui il y a des problèmes relevés qui ont été résolus notamment la formation ». A l’en croire plusieurs écoles forment aujourd’hui dans le secteur du cinéma pour que nous ayons des techniciens de qualité. « Mais, ce n’est pas encore ça parce que ce qu’on appelle industrie cinématographique n’est pas encore installée », a affirmé le cinéaste Claude Balogoun. La réalisatrice Kismath Baguiri a souligné plusieurs autres défis qui entravent le développement de l’industrie cinématographique béninoise. Elle cite entre autres le manque de salles de cinéma, le financement des projets cinématographiques, le manque de production etc.

« Il y a certes des hommes bien formés mais actuellement il n’y a pas de production de qualité. En tant que diffuseur, si je sors de l’argent pour acheter une production, il faut que je m’assure que la production va être aimer par le public et que les annonceurs soient intéressés pour qu’il y ait retour sur investissement », a souligné le directeur de production de A+. Aujourd’hui à A+ Bénin, informe-t-il, nous sommes en train de travailler pour que d’ici 2 ans, au moins 70 % de toutes les productions soient béninoises.

Les panélistes ont aussi opiné sur les actions à mener pour une industrie cinématographique authentique, dynamique et prospère au Bénin. Selon les panélistes, il faut aussi une mise à jour de la formation. « Les étudiants sortent des écoles mais ne pratiquent pas. La formation doit se poursuivre en stage, sur des productions alors qu’il n’y en a pas beaucoup », a relevé le cinéaste Claude Balagoun. Pour lui, la structuration du secteur pose problème. Il a insisté sur la responsabilité de l’Etat. « Il faut une volonté politique (…) Tel le coton est rentable pour une Nation, le cinéma est aussi rentable. Les gens sont curieux de regarder tous les jours des images de leur pays. Investissez et vous avez gagnez », a ajouté le cinéaste. La réalisatrice Kismath Baguiri a noté la nécessité d’installer un marché de la cinématographie au Bénin pour accueillir les productions. A en croire le directeur de Production de A+ Bénin, il faudrait renforcer les collaborations locales et internationales et encourager l’achat des production locales. Les panélistes ont aussi exhorté les acteurs du secteur à faire leur travail avec passion, persévérance et loyauté.

Akpédjé Ayosso

Source : 24 HEURES AU BENIN

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