Échanger des idées pour développer l’enseignement professionnel dans le monde

De retour en Égypte après avoir visité des community colleges aux États-Unis, Jean Thomas a introduit des changements sur le campus où il travaille.

Le vice-président de l’université technologique de Beni Suef chargé des affaires académiques souhaitait élargir les services aux étudiants, assouplir le programme d’études et consulter les employeurs locaux sur leurs besoins en matière de main-d’œuvre.


« En actualisant notre programme d’études avec l’aide d’experts, nous pouvons déterminer les connaissances que nos diplômés doivent posséder et les compétences qu’ils doivent acquérir, a expliqué M. Thomas à ShareAmerica. C’est ce qui aidera nos étudiants à décrocher des emplois intéressants. »

Il prévoit également de proposer des cours dans les domaines de l’agriculture, de la santé et du tourisme.

Échanger des idées avec les établissements aux États-Unis

Ces idées lui sont venues lors de sa participation à un programme du département d’État, le Community College Administrator Program (CCAP), qui offre aux administrateurs d’universités l’occasion de visiter des community colleges aux États-Unis et de rencontrer leurs homologues.


Le programme en question, le Community College Administrator Program (CCAP), montre comment les community colleges contribuent à la croissance économique en préparant les étudiants à la vie active. Pendant six semaines, les administrateurs d’établissements d’enseignement supérieur partagent leurs idées sur la manière de répondre au mieux aux besoins des étudiants.

Plus de 150 administrateurs ont participé à 15 échanges depuis le début du programme en 2014. Les pays participants sont l’Afrique du Sud, le Brésil, la Colombie, l’Égypte, l’Équateur, la Grenade, l’Inde, l’Indonésie, le Pakistan, le Pérou, les Philippines, Sainte-Lucie, le Suriname et l’Ukraine.

Des participants du Mexique sont attendus à l’automne 2023. Des éducateurs sud-africains se rendront aux États-Unis au cours de la prochaine année universitaire dans le cadre d’une visite de suivi, dans le prolongement d’un programme tenu en 2019.

Jeffrey Milligan, directeur du programme à l’Université d’État de la Floride, a cité trois aspects uniques des community colleges américains :

Les étudiants définissent leur propre programme d’études.

Ces établissements jouissent d’une autonomie locale.

Ils forment des partenariats avec les employeurs de la région.

« Ils sont impressionnés par la mobilité des étudiants américains », fait observer M. Milligan à propos des participants au programme. « On peut commencer dans un community college et aller jusqu’au bout de ses ambitions et de son talent. Ensuite, on peut s’inscrire à l’université ou aller travailler. C’est ce qui les étonne le plus. »

Les administrateurs américains, ajoute-t-il, partagent leurs idées sur ce qui fait le succès de l’enseignement professionnel, en se gardant toutefois de dispenser des conseils directs.

Se rapprocher des employeurs

Vilma Fuentes, co-directrice du programme au Santa Fe College de Gainesville, en Floride, note que les community colleges américains adaptent leurs programmes d’études au marché du travail régional. Par exemple, les établissements de Miami et d’Orlando se concentrent sur le tourisme, tandis qu’un établissement de Gainesville propose des formations dans les domaines du bâtiment et de la médecine.

Les participants au CCAP sont frappés par l’importance accordée aux aménagements pour les personnes en situation de handicap, qu’il s’agisse de l’accès aux bâtiments pour les personnes en fauteuil roulant ou de la mise à disposition d’un.e interprète en langue des signes à la demande de ne serait-ce qu’un étudiant, ajoute-t-elle.

Michelle Charles, secrétaire permanente du département de l’Éducation de Sainte-Lucie, a visité des community colleges en Floride en 2021. Le moment tombait à pic puisque des plans sont en cours pour convertir le Sir Arthur Lewis Community College de Sainte-Lucie en université.

« Cela nous a donné l’occasion de structurer nos offres (techniques et professionnelles) dans la perspective du 21e siècle afin de mieux aligner nos programmes et nos cours sur le marché local et mondial », analyse-t-elle.

Proposer un modèle en Ukraine

Deux cohortes d’administrateurs d’établissements ukrainiens ont participé au CCAP, en 2016 et 2018.

Lyubov Shumska, directrice de la faculté de gestion du pétrole, du gaz et des ressources naturelles de l’Université technique nationale de Poltava, indique que les observations tirées de la visite des community colleges en Floride ont servi de modèle pour mettre en relation les étudiants et des employeurs potentiels.


Hanna Shchutska, directrice du Collège professionnel des sciences appliquées de Kyiv, a participé au CCAP en 2016. À son retour en Ukraine, elle a fait de l’élargissement des possibilités offertes aux personnes handicapées une priorité.

Oleg Kukline, directeur du Collège d’État de commerce de Tcherkassy, explique que les étudiants font des stages en entreprise avant d’être embauchés, lorsque leurs études touchent à leur fin.

« Aujourd’hui, nous nous concentrons dans toute la mesure du possible sur la convergence de nos programmes universitaires avec les besoins des entreprises locales », insiste-t-il.

Source : https://share.america.gov/fr/echanger-des-idees-pour-developper-lenseignement-professionnel-dans-le-monde/?utm_source=cision&utm_medium=referral

Source : 24 Heures au Bénin

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