Entretien avec Armandine Meyiha, étudiante coiffeuse : « Entre les études et la coiffure, je choisirais sans doute la coiffure »

Armandine Meyiha est étudiante en troisième année à la Faculté des sciences humaines et sociales (Fashs) option : sociologie- anthropologie à l’Université d’Abomey-Calavi. Passionnée des arts, elle s’est inscrite dans la plus vieille institution universitaire, l’Ensemble artistique et culturel des étudiants du Bénin en abrégé EACE pour suivre une formation en coiffure. A ce jour, elle exerce ce métier sans contrainte. Dans cette interview qu’elle nous a accordée, elle nous plonge dans le monde de sa passion et plus encore.

Comment vous êtes-vous lancé dans cette formation de coiffure ?

J’ai entendu parler de l’EACE, une institution du campus qui forme les étudiants dans plusieurs secteurs d’activités comme la coiffure, la couture, la danse, la musique, etc. et lorsqu’ils ont lancé une vague de recrutements, j’ai décidé d’y prendre part. C’est ainsi que je me suis inscrite dans la ‘’Section Coiffure ».

Vous venez de dire que l’EACE forme les étudiants dans plusieurs secteurs. Dites-nous ce qui vous a motivé à choisir la coiffure au lieu de la couture par exemple ?

Il faut dire que la coiffure est pour moi une passion depuis fort longtemps. J’aimais tresser les amies, j’aimais m’amuser avec les cheveux de mes sœurs. Je me trouvais toujours capable en ce métier de coiffure.

Depuis quand avez-vous commencé cette aventure ?

J’ai commencé cette formation il y a de cela un an. J’ai également eu à faire quelques mois de stage dans un centre de formation de coiffure de la place.

Comment arrivez-vous à concilier les études et la coiffure ?

À l’EACE, nous faisons nos répétitions les mercredi et vendredi de 7 h à 13 h. À part ces jours, tout artiste doit avoir son jour de permanence, c’est-à-dire un jour où vous êtes appelé à uniquement suivre la formation dans votre section. Moi mon jour de permanence est le jeudi. Donc lundi, mardi je suis en amphi pour suivre les cours. Pareil pour mercredi et vendredi à partir de 13 heures. Il faut avouer que quels que soient les empêchements qui me seront présentés, je n’ai pas le droit de manquer l’EACE les jeudis.

Et si vos examens sont programmés pour un jeudi, comment vous arrangés vous ?

Quand il s’agit de composition, nos responsables de l’EACE n’hésitent pas à nous accorder la permission quand nous en demandons. Et il faut ajouter que quand nous avons des travaux pratiques à faire dans le cadre de cours, ils nous accordent également des permissions.

Êtes-vous fière de cette formation en coiffure ?

Je suis plus que fière. Je le suis tellement car cette formation me nourrit.

Vous n’avez pas fini la formation, mais comment se fait-il qu’elle vous nourrît déjà ?

Mes camarades d’amphi savent que je fais la coiffure du coup, à chaque moment qu’elles ont besoin de faire des tresses, elles me contactent.

Sont-elles souvent satisfaites des modèles de tresse que vous leur faites ?

Evidemment !

Est ce qu’il vous est déjà arrivé une fois de les tresser gratuitement ?

Non, je ne tresse jamais gratuitement, elles payent toujours la prestation. Elles peuvent ne pas payer le prix normal qu’il faut mais elles payent au moins quelque chose.

Combien gagnez-vous au minimum de façon journalière ?

Je préfère garder ça pour moi-même. Ce que vous devez savoir, c’est que je ne me plains pas.

Parlez-nous de vos difficultés dans la formation.

Difficulté ? Je n’en rencontre pas trop. Je suppose tout problème rencontré dans la formation comme une formation.

S’il vous arrivait de choisir entre la coiffure et les études en sociologie, que feriez-vous ?

Je n’ai jamais souhaité travailler pour le compte d’une autre personne. Si faire le choix entre les deux me sera imposé, je choisirais sans doute la coiffure.

Quelles sont vos visions pour la coiffure ?
Après mon diplôme en coiffure, j’envisage ouvrir un centre de formation en coiffure.

Quelle différence faites-vous entre centre de formation en coiffure et atelier de coiffure ?

Le centre de formation en coiffure est un lieu qui donne de savoir à toute personne désireuse. C’est en quelque sorte un lieu de formation, une école. L’atelier de coiffure est un endroit où on tresse des gens, on recrute des apprentis et autres.

Un appel à l’endroit de vos camarades étudiantes qui se méfient d’entreprendre ?

Je leur dirai juste qu’entreprendre est une bonne chose. On y gagne beaucoup quand on se donne à fond. Quelle que soient les critiques, les provocations des gens, il ne faut jamais avoir peur de se lancer dans l’entrepreneuriat.

Votre mot de la fin

Merci beaucoup à vous pour cette opportunité.

Réalisation : Irène DOTCHE & Mahussé Barnabé AISSI (Colls.)

Source : Fraternité

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