Exposition vernissage des œuvres de Nathanaël Vodounhè à l’IFB: Le sacré africain vu sous un angle hygiénique (De monumentales fresques captivent l’attention)

L’artiste peintre sculpteur Nathanaël Vodounhè est en exposition depuis, jeudi 05 octobre 2023 à l’Institut français de Cotonou (Ifb). Au travers de différentes fresques exposées, l’artiste contemporain permet aux visiteurs de découvrir l’expression d’une diversité culturelle africaine charriant, beauté, amour, rites et énigme.

 

Les fresques présentées au public sont d’une taille monumentale et le développement des idées qu’elles contiennent vont avec. Le brillant artiste peintre et sculpteur, Nathanaël Vodounhè, dans sa démarche figurative empoignée par un abstrait expressif à peine voilé, a voulu mettre en relief les valeurs culturelles du Bénin et de l’Afrique vues dans une immensité absolue. Sur les différents tableaux, les couleurs psalmodient la thématique choisie par l’artiste. « C’est l’idée d’abord qui m’amène vers le médium que j’ai choisi.

Donc, quand j’ai eu envie d’explorer la culture et de faire une recherche sur l’importance de la culture dans la vie d’un être humain ou d’un peuple si vous voulez, je me suis dit qu’il faut le faire sur des toiles afin de mieux rendre visible ce que je veux dire » retrace Nathanaël Vodounhè pour dévoiler la conviction qui sous-tend sa création qui ne manque pas de retenir l’attention. La démarche artistique est bien simple, une technique de miroir ressortie en pointillés sur du figuratif, le tout harmonisé avec de la peinture à eau, du charbon et d’autre pigments faisant rejaillir une esthétique captivante, suscitant la curiosité. A travers chaque tableau, l’artiste suggère au visiteur la grandeur de l’âme, aussi bien du continent africain que des citoyens qui l’habitent.

A cela, il annexe la puissance du sacré dépouillé de toute souillure. Conçues sous formes de série, les fresques évoquent dans leur ensemble l’enchantement et le mystère qui entoure les composantes de la vénération des dieux du panthéon Vodoun en Afrique. En témoignent le coq, les perles, la jarre trouée au feu ainsi que le bidon d’huile rouge qu’on peut admirer avec émerveillement sur les différentes toiles. Un ensemble de détails qui désignent avec aisance le champ lexical du sacré. En vrai, l’artiste à travers cette exposition, s’est investi à ressortir le sacré dans un mélange de couleurs vivantes interrogeant la croyance et la philosophie africaine.

Au-delà de la pluralité des richesses culturelles  africaines que représentent les pointillés, selon l’artiste, les toiles, par rapprochement, laissent également entrevoir ces pointillés comme étant la représentation de la variole qui n’est rien d’autre que la maladie liée à la divinité Sakpata, l’entité mère de la galaxie des divinités d’Afrique qui gouvernent la terre. Ce qui vient accentuer l’aspect du sacré que Nathanaël Vodounhè a tenté de suggérer en restant très regardant sur la beauté dans la perspective d’inverser la tendance qui fait croire à l’opinion que l’univers du sacré en Afrique rime avec l’absence quasi-totale de l’hygiène.

Teddy GANDIGBE               

Source : Matin Libre

Laisser un commentaire

Au quotidien

avril 2024
L M M J V S D
1234567
891011121314
15161718192021
22232425262728
2930  

Archives