Flambée du prix de l’essence de contrebande: Shadiya Assouman se prononce…

(La disparaition du secteur informel, le souhait de la ministre du commerce)

Dans son intervention sur Bip radio ce lundi, 19 juin 2023, la ministre de l’industrie et du commerce, Shadiya Assouman s’est prononcé sur la suppression de la subvention sur l’essence par le président nigérian. Toute chose qui a entrainé la hausse du prix de l’essence de contrebande. Alors que les stations peinent à satisfaire les usagers, l’autorité ministérielle estime qu’il n’y a pas pénurie d’essence. A l’en croire, le vœu le plus ardent du gouvernement reste la disparition du secteur informel. Lire son intervention !

Avez-vous été surprise par la mesure de suppression de subvention sur l’essence par le nouveau président élu du Nigéria ?

Je n’étais pas si surprise…A toutes les échéances électorales, nous avons toujours eu cette mesure qui est annoncée. Je n’ai pas vu d’acte signé par rapport à cette annonce-là mais l’annonce a été prononcée par le Président en exercice, donc on attend la mise en œuvre.

Est-ce que vous dites que le président nigérian a rendu service aux pays qui luttent contre l’essence de la contrebande ?

Je n’irai pas jusqu’à dire ça parce que ce n’est pas un service qui était rendu aux pays de la sous-région. C’est une politique  et nous, nous avons notre politique d’approvisionnement et de distribution d’hydrocarbures qui ne dépendait pas de la mesure ou de la politique du Nigéria. Puisque chaque pays essaie d’approvisionner la population. Aujourd’hui, on le dit, nous assistons à une spéculation pour le moment puisque l’incertitude a créé automatiquement une spéculation. Nous assistons aujourd’hui à une spéculation sur les prix, nous attendons de voir la suite. Dire que c’est un service, je ne saurai pas juger tout de suite mais ce que moi je sais est que nous, on prend les dispositions pour pouvoir être indépendant en terme de distribution et d’approvisionnement de la population.

Est-ce qu’à terme, ça ne va pas tuer le secteur informel ?

Je ne sais pas si ça va tuer mais nous, c’est ce qu’on souhaite, c’est ce qu’on a toujours souhaité à travers nos textes, notre politique d’hydrocarbures. Ce n’est pas que le Bénin d’ailleurs puis qu’aujourd’hui, c’est quand même un fléau qui va au-delà du Bénin… Je pense que c’est un peu trop tôt.

Vous avez parlé de la spéculation, est-ce que c‘est la seule répercussion aujourd’hui sur le Bénin ? Est-ce qu’il n’y a pas rupture, pénurie ?

On ne peut pas parler de pénurie parce que nous avons aujourd’hui du stock pour l’essence. On n’a pas du tout de pénurie. Ça, je suis formelle là-dessus, nous n’avons pas de pénurie. A l’heure où on vous parle, nous avons du stock et les stations sont approvisionnées.

La demande a augmenté quand même. Est-ce qu’on augmente le stock en quelques jours ?

Tu sais un peu comment on approvisionne la côte…Les bateaux sont souvent sur la côte, qui approvisionnent…Nous, on n’était déjà approvisionné pour notre mois. Nous avons une demande qui a quadruplé en quelques jours. Donc, les pétroliers sont tout de suite approvisionnés. Cette semaine, nous avons donc eu un autre approvisionnement d’essence. Ce n’est pas au moment où on l’a annoncé…Là actuellement, on a de l’essence et de façon très confortable, nous avons du stock.

Est-ce que toutes les stations-services du Bénin sont approvisionnées.

Je ne peux pas vous le certifier mais la plupart des stations sont approvisionnées. Sur les 400, on sait qu’au moins 75%  sont approvisionnées en essence. Il y arrive de ne pas en avoir le même jour. C’est-à-dire quand je dis approvisionner en essence, ils ne sont pas tous approvisionnés en essence en même temps puisque vous savez que nos dépôts sont côtiers…

Combien de tonnes ou de litres le Bénin consomme par an…

En essence, habituellement, nous sommes à dix mille tonnes, mensuel. Depuis l’annonce, on a fait 5000 tonnes la semaine…

Avec cette situation, est-ce que nous sommes à l’abri d’une augmentation du prix à la pompe ?

De façon mathématique, on devrait se dire non, il fallait qu’on augmente mais de façon très formelle, le Président de la République a demandé à ce que nous continuons de subventionner l’essence parce qu’il faut savoir qu’aujourd’hui, déjà, l’essence est subventionnée, ça fait trois ans que l’essence est subventionnée. Nous subventionnons l’essence et le gasoil. Le Président de la République a donné des instructions formelles pour ne pas qu’on augmente les prix.

Est-ce que les vendeurs d’essence du secteur informel vous ont saisi ?

On a eu effectivement quelques échanges. Oui, ils ne nous ont pas saisi mais ils font partie du marché…Nous avons une annonce, c’est vrai, il faut vraiment attendre la mise en œuvre réelle.

Vous allez faire quelque chose pour ces vendeurs d’essence du secteur informel ou vous allez les laisser mourir?

La force de notre continent, c’est l’adaptation…On ne va pas les laisser mourir, on ne veut pas qu’ils meurent. C’est mon vœu depuis que je suis là, c’est de voir ce secteur informel disparaitre, notre souhait, c’est de voir ce secteur informel se transformer en formel et on les accompagnera…

Transcription : Aziz BADAROU (Source : Bip Radio)

Source : Matin Libre

Laisser un commentaire

Au quotidien

avril 2024
L M M J V S D
1234567
891011121314
15161718192021
22232425262728
2930  

Archives