Ils étaient les ouvriers de première heure. Là où les partis politiques d’envergure ont hésité à soutenir le candidat Patrice Talon en 2016, les Coordinations communales de campagne (Ccc) et Coordinations de campagne d’arrondissement (Cca) ont mouillé le maillot pour faire passer au second tour le chantre de la Rupture. Ce n’est qu’à partir de cet instant que Patrice Talon est perçu, aux yeux de l’opinion publique, comme prochain président du Bénin. La plupart des partis politiques d’alors et les candidats non admis au second tour n’avaient d’autres choix que de miser sur le cheval gagnant. Mais que reste-t-il du combat des Ccc et Cca aujourd’hui ?

 

Au fur et à mesure que le règne de Talon tire à sa fin, ils donnent de la voix sans pour autant atteindre les oreilles de qui de droit. Qui aurait pu imaginer en 2016 que les Ccc et Cca seraient presque là aujourd’hui à mendier une place de choix au sein des partis politiques nés de la réforme du système partisan ? C’est pourtant le cas, après 7 ans de pouvoir de la Rupture.

En effet, dans le cadre de la journée de réflexion sur les sept ans de gouvernance du Président Patrice Talon, dimanche 7 mai 2023 à Cotonou, le Collectif des coordinations communales de campagne (Ccc) et Coordinations de campagne d’arrondissement (Cca) du Littoral affiche son mécontentement et fait savoir ses attentes. Selon le bilan de cette journée, il ressort « d’une lecture combinée des différentes feuilles de dépouillement, que la base a déploré la non prise en compte des conséquences sociales de certaines réformes qui ont causé assez de dommages à la population. Ils ont parlé entre autres des cas de licenciement sans mesures alternatives. Sur la réforme du système partisan, la base a salué le courage du chef de l’Etat. Cette réforme n’est malheureusement pas respectée comme cela se doit ». Selon Gildas Boko, un des membres du comité d’organisation, les Ccc et les Cca veulent faire des propositions pour être plus considérées au sein des partis politiques de la mouvance comme des acteurs majeurs. A cet effet, ils voudraient attirer l’attention du chef de l’Etat sur leur devenir dans les partis politiques de la mouvance.

Il est clair que le mécontentement est là, visible. D’ailleurs, ce n’est pas la première fois qu’ils estiment avoir été laissés pour compte. Mais que faire face au silence pesant de celui-là qui est censé se souvenir de leur bataille ? Aller dans l’Opposition, ne serait pas une bonne option. Ils voient ce que vivent les vrais opposants. Ne sachant pas non plus de quoi 2026 sera fait, ils n’ont autre choix que de s’accrocher, de se résigner malgré tout le tort qu’ils subissent depuis 7 ans. C’est la lecture qu’on peut faire de leur récente sortie.

 

M.M

Source : Matin Libre

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