Inondation à Akpakpa : Un lac artificiel à PK10, une aubaine à controverses pour des habitants


Akpakpa PK10. Sur une distance de plus de 3 Kilomètres, l’eau a fait son lit au bord de la route inter-Etats Cotonou – Lagos. « Je vis ici avec mes parents depuis 10 ans et chaque année, cette place est toujours inondée », affirme Jean, un jeune garçon du quartier âgé de 10 ans. L’air serein, le petit enfant garde un hameçon à la main. Il pêche du poisson. « Dans ces eaux d’inondation, on fait la pêche car elles produisent du poisson », a révélé l’interlocuteur. C’est ainsi que les eaux d’inondations sont transformées en lac artificiel et les habitants en profitent pour y pêcher afin de garnir leur plat ou faire de la vente. Jean affirme quant à lui, qu’il ne pêche pas pour les besoins de commerce mais plutôt pour une consommation domestique. À quelques mètres du petit garçon, se trouve un groupe de pêcheurs qui par contre destinent leurs moissons à la vente. Ils jettent leurs filets à l’eau et le ressortent avec à l’intérieur des quantités importantes de poissons. « En temps de pluie, la place est inondée mais nous arrivons à en tirer profit. Trouver du poisson de mer en temps de pluie est un peu difficile, mais ici nous nous en approvisionnions très facilement et nous le vendons cher ; nous arrivons à en tirer un bénéfice assez conséquent », dit Jacques l’un des pêcheurs présents sur la place.

Diverses appréciations de la situation


En dehors de la pêche qui demeure un atout important pour ces populations lors des saisons pluvieuses, les conducteurs de taxi-moto y trouvent aussi leurs comptes. « Je me sers de ces eaux pour laver ma moto. Je préfère le faire ici que de l’envoyer dans un lavage auto car, cela me permet de faire des économies », affirme un ‘’Zémidjan » occupé à nettoyer sa moto qu’il a garée à l’intérieur de la flaque d’eau. Comme lui, beaucoup d’autres ‘’Zémidjan » profitent du lac artificiel pour faire le lavage de leur engin. Ariette est une vendeuse d’essence frelaté installée au bord de cet étang. Elle n’en profite pas et fustige la situation en appelant les autorités à agir pour mettre fin à ces eaux d’inondations qui, pour elle, sont sources de maladies à cause des moustiques et du manque d’hygiène. Plutôt courroucée, elle ne peut s’empêcher de faire un triste constat : « Depuis des années, aucune autorité n’a mis les pieds ici pour ne serait-ce que constater les dégâts causés par les pluies. C’est quand même bizarre ». Néanmoins, elle est rassurée qu’en dépit du désintérêt des autorités compétentes, après la saison pluvieuse, toute l’eau finira par disparaître. Ainsi, même si la plupart des riverains en tirent profit, il n’empêche que ce cours d’eau artificielle à Pk10 reste une tache noire non seulement sur le plan environnemental mais aussi pour la santé des riverains.

Ultancia HODONOU et Adeshola ZAKARI (Stags)

Source : Fraternité

Laisser un commentaire

Au quotidien

avril 2024
L M M J V S D
1234567
891011121314
15161718192021
22232425262728
2930  

Archives