Intelligence Artificielle, un atout pour l’agriculture en Afrique

Romaric Nebnoma Tiendrebeogo fait partie des agriculteurs africains qui voient leurs rendements s’améliorer grâce à de nouveaux outils d’intelligence artificielle.

Lorsqu’il constate qu’une plante se porte mal, il suffit à l’agriculteur burkinabé de la prendre en photo à l’aide d’une application pour smartphone. Il pourra alors déterminer quels bioagresseurs, maladies ou autres facteurs risquent de compromettre sa récolte. Développée par PlantVillage à l’université Penn State, l’application utilise l’intelligence artificielle pour comparer les photos prises par les agriculteurs à celles de plus de 100 000 plantes et maladies enregistrées dans une banque de données.

PlantVillage est un laboratoire d’innovation qui s’inscrit dans le cadre de l’initiative Feed the Future de l’Agence américaine de développement international (USAID) et qui se spécialise dans les menaces actuelles et émergentes pesant sur les cultures.

L’appli aide les agriculteurs à produire des cultures saines et à bien choisir les pesticides et les engrais, une bonne affaire pour leur chiffre d’affaires et pour l’environnement.

Romaric explique que les agriculteurs se servent de cette appli pour toute une gamme de cultures, notamment les choux, le manioc, le maïs, l’oignon, les tomates, le gombo et les agrumes. Une enquête menée auprès d’une centaine de cultivateurs a révélé une augmentation des rendements pouvant aller jusqu’à 30 %.

« Au Burkina Faso, où l’agriculture joue un rôle central, l’adoption de cette technologie pourrait non seulement accroître la productivité agricole, mais aussi renforcer la résilience de notre système alimentaire », estime Romaric, qui forme d’autres agriculteurs à l’utilisation de l’application mise au point par PlantVillage.

L’accroissement de la productivité agricole revêt une importance vitale en Afrique, où plus de 280 millions de personnes ne mangent pas à leur faim. À l’échelle mondiale, l’augmentation de la population, qui devrait atteindre 10 milliards de personnes d’ici à 2050, pourrait entraîner une hausse de 50% de la demande alimentaire. Parallèlement, l’aggravation des inondations et de la sécheresse menace la production agricole dans le monde entier.

Depuis 2021, les États-Unis ont investi 17,5 milliards de dollars pour faire face aux situations d’urgence alimentaire et améliorer la production alimentaire dans le monde. En Afrique et au Brésil, le gouvernement américain s’emploie avec des partenaires à adapter les cultures afin qu’elles résistent au changement climatique et à améliorer la qualité des sols.

En outre, le secteur privé et des universités américaines planchent eux aussi sur la question de l’amélioration de la sécurité alimentaire mondiale, et l’IA tient une place croissante dans leurs activités. La Fondation Bill & Melinda Gates a ainsi récemment investi 30 millions de dollars dans l’application des innovations de l’IA aux défis qui se posent en Afrique en matière de santé et de développement.

« Les IA peuvent aider à développer de meilleures semences en fonction des conditions locales, conseiller les agriculteurs sur les meilleures semences à planter en fonction du sol et des conditions météorologiques de leur région, et contribuer au développement de médicaments et de vaccins pour le bétail », souligne Bill Gates.

Des chercheurs de l’université d’Albany, dans l’État de New York, se sont associés à l’organisation à but non lucratif AGRI-WEB, basée à Accra, pour aider les agriculteurs ghanéens à utiliser l’IA* afin de mieux anticiper les rendements de leurs récoltes, ce qui leur donne plus de chances d’augmenter leurs bénéfices et de créer un approvisionnement alimentaire plus fiable.

PlantVillage a distribué 53 smartphones à des agriculteurs du Malawi, et le labo d’innovation en forme d’autres à l’utilisation de son appli en Éthiopie, au Ghana, au Kenya, au Mozambique, en Ouganda et en Tanzanie ainsi qu’au Burkina Faso. En dehors de l’Afrique, le groupe dispense la même formation au Honduras et au Népal.


Outre sa fonction de diagnostic par IA, la technologie de PlantVillage fournit des prévisions météorologiques, ce qui aide les agriculteurs à prendre de bonnes décisions. Le laboratoire de recherche a également fourni des semences exemptes de maladies aux cultivateurs de bananes.

En Afrique, PlantVillage fait appel à des jeunes qui sont chargés de former les agriculteurs de leur village à l’utilisation de l’appli et au suivi des données sur les cultures afin de favoriser la détection précoce des menaces pesant sur les récoltes.

Les données recueillies par les agriculteurs, ainsi que leurs observations, enrichissent la base de données de l’application, et les agriculteurs d’autres villages en profitent aussi. « L’Afrique connaît actuellement trois problèmes majeurs : l’insécurité alimentaire, le changement climatique et le chômage des jeunes », note David Hughes, qui a créé l’outil d’IA. PlantVillage s’attaque à « ces trois problèmes en même temps ».

Source : https://share.america.gov/fr/lia-un-plus-pour-lagriculture-en-afrique/?utm_source=cision&utm_medium=referral

Source : 24 HEURES AU BENIN

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