Intervention militaire au Niger: Le Bénin, une posture d’obligation ?

(Cette guerre, elle n’aura pas lieu, selon Ousmane Batoko)

Alors que beaucoup reprochent au gouvernement béninois d’opter pour une intervention militaire dans un pays voisin et frère comme le Niger, l’ancien Président de la Cour suprême, Ousmane Batoko appréhende autrement la posture du Bénin. A l’en croire, il s’agit bien d’une posture d’obligation vis-à-vis des engagements pris au sein de la Cedeao. Toutefois, il se dit convaincu que l’option d’une intervention militaire relèvera bientôt du passé…

 

Tout en déplorant le fait que les différentes réactions aient ciblé le Président de la République du Bénin comme étant au cœur de l’option d’une intervention militaire au Niger, l’ancien président de la Cour suprême du Bénin estime qu’on ne peut nullement en vouloir au Président béninois, Patrice Talon. Selon ses propos sur Peace Fm, ce dernier appartient à un collectif de Chefs d’Etat ayant pris des engagements et l’évidence est que le Président béninois ne peut se soustraire auxdits engagements.

S’il y a un pays qui a intérêt à ce qu’il n’y ait pas de coup d’Etat au Niger, c’est bien le Bénin qui se révèle être l’un des pays les plus affectés si non le plus affecté par les sanctions de la Cedeao, admet-il pour montrer combien le Bénin devrait s’opposer aux sanctions de la Cedeao. Mais le Bénin se serait retrouvé dans une situation contraignante et il faut condamner fermement les coups d’Etat dans la sous-région. “Ce n’est pas de gaité de cœur que le Bénin se trouve dans la posture qu’est la sienne aujourd’hui“ a-t-il fait observer. Et de rassurer “je crois qu’on a déjà mis une croix rouge sur la guerre, c’est une guerre qui n’aura pas lieu“.

Pour certains observateurs, le Président de la République du Bénin, Patrice Talon ainsi que ses pairs de la Cedeao se retrouvent confrontés à une autre réalité : l’opinion publique s’oppose à toute intervention militaire, privilégiant la voie du dialogue. Au Bénin, la quasi-totalité des voix qui se sont élevées ont condamné la position du Chef de l’Etat. Toute chose qui, visiblement, place le chantre de la Rupture dans un véritable dilemme : écouter les appels au dialogue des béninois et reculer ou foncer aux côtés de la Cedeao pour une intervention militaire au Niger.

Patrice Talon va-t-il reconsidérer sa position face aux appels au dialogue des populations béninoises ou restera-t-il campé sur sa position qui n’est autre que celle de la Cedeao ? Telle est la question qui taraude les esprits désormais. Pour plusieurs béninois, l’option d’une intervention militaire contre un pays voisin et frère ne répond à aucune logique même s’il faut condamner fermement le putsch perpétré contre le président nigérien, Mohamed Bazoum.

A.B

Source : Matin Libre

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