La stratégie du Bénin dans la lutte contre le terrorisme

Depuis les premières intrusions des individus armés non identifiés dans les régions du nord, l’armée béninoise ne cesse de mettre en œuvre ses stratégies pour assurer la sécurité des populations et faire face à la menace.

Repousser loin des frontières béninoises les individus armés. C’est l’objectif des Forces de Défense et de Sécurité (FDS) béninoises. Pour le gouvernement de Patrice Talon, le Bénin ne peut pas laisser les terroristes séjourner à côté des frontières béninoises. Depuis les premières attaques terroristes contre l’armée béninoise entre le 30 novembre et le 2 décembre 2021 respectivement à Mékrou et à Porga, plusieurs actions sont mises en œuvre par le gouvernement béninois. Le Bénin a déjà enregistré une vingtaine d’incursions.

« Les terroristes ne disposent pas de bases dans le pays », a confié le Chef d’état-major de l’armée de terre, le général Abou Issa au Journal du Dimanche (JDD). A l’en croire, « le nord du Bénin est une zone de transit vers le Nigéria, où ils (terroristes, ndlr) vont vendre des troupeaux volés ou de l’essence de contrebande et s’approvisionner en arme ». Selon l’état-major, entre 2021 et avril 2023, il y a eu 22 soldats tués et 42 blessés pour 52 individus armés non identifiés tués et 72 interpellés.

Les actions du gouvernement béninois passent par l’acquisition des équipements modernes et adaptés au contexte (drones, hélicoptères etc.). L’armée dispose désormais d’un l’hélicoptère de combat, des véhicules blindés chinois et autres. Des investissements massifs sont également faits dans la construction de nouvelles bases et de dizaines de positions avancées fortifiées. Des fortins d’une capacité d’accueil de 200 soldats devraient être construits d’ici mars 2024 dans et aux abords des parcs W et de la Pendjari selon le Journal du Dimanche. L’effectif au sein des forces armées s’accroît avec de nouvelles recrues. Le Conseil des ministres du mercredi 12 avril 2023 a autorisé le recrutement à titre exceptionnel et de formation de 5000 jeunes gens pour constituer un groupement de projection des Forces armées béninoises, au titre des années 2023 et 2024. Ce Groupement de projection aura entre autres pour mission « de mener des opérations de sécurisation destinées à préserver l’intégrité du territoire national ». Le Bénin est soutenu dans sa stratégie de riposte par plusieurs pays dont la France et les Etats-Unis. Récemment, le Bénin et le Rwanda ont renforcé leur coopération à travers la signature d’un accord militaire en vue de faire face à la menace terroriste dans le Nord-Bénin.

Intégration de la dimension civilo-militaire

Après les attaques des 1er et 2 mai derniers dans l’arrondissement de Kaobagou, (commune de Kérou) ayant fait des morts, le gouvernement a débloqué une somme d’environ 20 millions de Francs CFA au profit des blessés et familles des victimes. Les populations sont aussi invitées à collaborer avec les forces de l’ordre.

Depuis février, le Bénin a investi toute la bande frontalière avec le Burkina Faso au-delà de Koualou du côté burkinabè. Les soldats béninois patrouillent tout le long de la bande frontalière avec le Burkina Faso en blindés et avec des troupes d’infanterie. Pour Kars de Bruijne, chercheur à l’institut des relations internationales de Clingendael, aux Pays-Bas, la réponse n’est pas que militaire. Il soutient que le gouvernement béninois et ses partenaires doivent à côté de la réponse militaire, travailler plus sérieusement sur les tensions locales sous-jacentes parmi lesquelles le conflit entre agriculteurs et éleveurs.

Selon le porte-parole du gouvernement béninois rapporté par JDD, le Bénin a intégré désormais la dimension civilo-militaire dans sa stratégie. Plusieurs programmes et travaux d’infrastructures sont en cours pour développer le nord du Bénin.

Akpédjé Ayosso

Source : 24 Heures au Bénin

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