Les explications de Raymond Adékambi dans le dossier AGETIP-Bénin

Le président directeur général de l’Agence d’exécution des travaux d’intérêt public (AGETIP-Bénin), Raymond Adékambi a comparu lundi 11 mars 2024 dans le dossier présumé de détournement de fonds pour lequel il est poursuivi à la Cour de répression des infractions économiques et du terrorisme (CRIET). Face aux juges de la juridiction spéciale, le manager général de l’agence est resté droit dans ses bottes comme aux audiences précédentes.

Raymond Adékambi, PDG de AGETIP-Bénin était encore à la barre lundi 11 mars 2024 devant les juges de la CRIET. Pendant cette 4e audience qui a duré plusieurs heures, il s’est expliqué, preuves à l’appui, sur les accusations de détournement de fonds publics qui pèsent sur lui.

Ici, l’on reproche au PDG d’avoir détourné des fonds publics mis à la disposition de AGETIP-Bénin par la BOAD. Pour les conseils du prévenu, il s’agit de fausses allégations. C’est dans le cadre de la gestion des ressources financières, et pour assurer le maintien et la continuité des activités, que l’Agence procède souvent à des avances, sur des fonds mis à sa disposition pour régler certaines dépenses. Les fonds en cause dans le dossier ont été utilisés pour le règlement des entreprises, le fonctionnement de l’Agence (Impôts et salaires), et pour la réalisation des projets de l’État. Le rapport, validé par le Conseil d’administration sortant, et approuvé par les actionnaires au cours d’une Assemblée générale ordinaire le 29 septembre 2023, renseigne mieux sur l’utilisation de ces fonds au niveau de l’Agence qui avait plus de 8 milliards de francs CFA de créances.

Plus de 8 milliards de FCFA de créances

La crise financière qu’a connue l’AGETIP-Bénin selon les déclarations à la barre, s’explique par le défaut de règlement par l’État et les collectivités locales, de leurs dettes vis-à-vis de l’Agence. L’Agence béninoise d’électrification rurale et de maîtrise d’énergie (Aberme), reste devoir 100 millions de FCFA ; le ministère de l’Enseignement secondaire, 250 millions ; l’ex-Agence Foncière de l’Habitat (AFH), 500 000 millions de FCFA suite à la réalisation des logements économiques de Lokossa ; et les mairies de Tori-Bossito et D’Adjarra environ 400 millions dans le cadre des conventions de partenariat entre lesdites communes pour le lotissement. A tout ceci s’ajoute une dette de 6,5 milliards de l’Etat suite à la résiliation par l’État lui-même, du partenariat public- privé entre la mairie de Parakou et l’Agence pour l’exploitation du parking Kikparé de Parakou (PKP), et une autre de 1,05 milliards à la suite de la non-continuation par la mairie de Cotonou de la mise en œuvre du projet de construction de parking de la ville.

Toutes ces dettes ne sont pas encore réglées malgré les nombreuses lettres de relance et autres contacts avec les institutions de l’État et les collectivités locales.

Suivant les explications du PDG de l’AGETIP-Bénin, la résiliation du PPP a impacté l’agence ; ce qui a entraîné l’arrêt total de tous les paiements des engagements vis-à-vis de la banque BSIC ; avec comme conséquence directe, l’accumulation énorme des intérêts et agios sur les impayés générés par le non-respect des engagements de remboursement des prêts et le grand risque de dénonciation de la convention de compte courant avec la déchéance à terme et la procédure de recouvrement forcé engagé avec tous les moyens.

Avant l’arrêt des activités sur le parking de Parakou du fait du partenaire public, le parking générait mensuellement 30 millions de FCFA, ce qui permettait de faire face aux échéances bancaires. Le manque à gagner causé par cette résiliation unilatérale s’élève aujourd’hui à plus d’un milliard de FCFA, a expliqué Raymond Adékambi.

L’Agence selon le résident directeur général, a dû négocier avec la banque pour payer des sommes forfaitaires afin d’éviter la procédure de recouvrement forcé entraînant de facto la faillite de l’entreprise. Pour faire face à cette situation, il a rappelé la tenue d’une réunion tripartite à Parakou avec BSIC et la mairie, le 18 juillet 2023. La mairie au cours de cette assise, a reconnu explicitement les sommes dues et a promis de mettre un nouveau dispositif pour le remboursement non seulement de la banque, mais aussi de l’AGÉTIP-Bénin. Le montant reconnu pour l’AGETIP BENIN, est estimé à près de 2 milliards de FCFA.

Devant les juges de la CRIET, Raymond Adékambi a reconnu avoir autorisé ces types de virement au nom de l’AGÉTIP-Bénin. L’impact aujourd’hui, permet de maintenir le personnel, et de décrocher de nouveaux marchés dont le montant du dernier est de 10 milliards de FCFA au Bénin, et 5 milliards au Congo.

Des actes de déclaration d’utilité publique de terrains

Les actes de déclaration d’utilité publique des terrains de l’AGETIP-Bénin à Togbin (2,5 ha), Glo Djigbé (10 ha) et Anavié auraient fait perdre à l’Agence, plus de 2,5 milliards de FCFA. Pour lui, lorsqu’on parle de détournement de fonds publics, on doit se référer à toutes les avances faites, reconnues et validées par l’Assemblée générale ordinaire des actionnaires de l’AGETIP-Bénin du 29 septembre 2023, à travers des résolutions, et le quitus donné aux administrateurs et au PDG. Le plaignant, Léonard Kédoté, actionnaire à 11%, qui cherche à prendre le contrôle de l’agence selon l’accusé, a participé à l’Assemblée générale et a voté sans réserve toutes les résolutions.

Source : 24 HEURES AU BENIN

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