Libération des détenus et retour des exilés: Avant 2026, test grandeur nature pour Houndété

Alea jacta est ! Nommé chef de file de l’opposition, c’est à l’œuvre que sera désormais jugé, le président du parti Les Démocrates, Eric Houndété. Déjà, à l’entame, on peut reconnaître que quelque chose a changé, si on se confère à l’ère Paul Hounkpè. Eric Houndété a montré la différence en allant rencontrer Patrice Talon. Il était porteur de plusieurs doléances dont la nomination du chef de file de l’opposition qu’il incarne désormais, après les résultats des législatives de 2021. Quelques semaines seulement, après son tête-à-tête avec le chef de l’Etat, les choses ont bougé et sa nomination est actée. Qu’il vous souvienne qu’il aura fallu plus d’un, après les résultats des communales et municipales de 2020, avant qu’il ne soit pris le décret nommant Paul Hounkpè chef de file de l’opposition. Au Palais de la Marina, Eric Houndété a décliné sa feuille de route. Il a porté la voix des producteurs de soja et de cajou qui grognent contre le prix de cession de leurs produits, fixé par le gouvernement, et l’interdiction à eux faite de ne point vendre leurs produits dans les pays de la sous région. Mais le sujet récurrent sur le tapis depuis les élections exclusives de 2019 et la présidentielle de 2021, c’est la libération des détenus et le retour des exilés politiques. C’est sur ce chantier, que le chef de file de l’opposition est le plus attendu. Dès sa nomination et ce jusqu’en 2026, c’est une course contre la montre que doit se livrer Eric Houndété pour qu’une issue heureuse soit trouvée à cette question préjudicielle. Lorsqu’il l‘a évoquée, la réponse du chef de l’Etat ne présage d’aucun espoir. Avant Eric Houndété, les anciens présidents Nicéphore Soglo et Boni Yayi étaient porteurs de la même doléance au Palais de la Marina. Mais la réponse est la même, il s’agit d’une question judiciaire.  Alors que l’opinion publique est convaincue que seule une solution politique pourra sortir les détenus de prison et faire revenir les exilés au bercail, ce genre de réponse ne laisse aucune place à une sortie de crise, espoir que nourrit tout un peuple depuis 3 ans. La preuve, rien n’a bougé jusque-là.

Dans sa peau de chef de file de l’opposition, Houndété y arrivera-t-il là où Boni Yayi et Nicéphore Soglo n’ont pas eu gain de cause ? Plus que les autres, c’est lui qui sera désormais dans le feu de l’action. Mais de quelle arme dispose-t-il pour faire peser la balance de son côté, quand on sait qu’entre le groupe parlementaire Les Démocrates et les deux blocs de la Mouvance à l’Assemblée nationale, les clashs sont fréquents ? Par quel bout Houndété va-t-il s’y prendre ? En dehors des possibilités à l’interne, va-t-il explorer la médiation sur le plan régional, comme ce fut le cas de l’ancien exilé devenu président de la République ?

M.M

Source : Matin Libre

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