Mali, au Burkina et Guinée: Patrice Talon, le joker panafricaniste de la CEDEAO ?

La crise politique qui traverse l’Afrique de l’Ouest, avec des situations tendues au Mali, au Burkina Faso et en Guinée, a amené la Communauté Économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) à choisir un nouveau médiateur après l’échec des pressions et de ce que ces pays considèrent comme de l’intimidation. Patrice Talon, président du Bénin et adepte d’un discours d’autodétermination que certains qualifient à tort ou à raison de panafricaniste, a été désigné pour cette mission délicate. Le choix de Talon s’est imposé pour plusieurs raisons, dont une est de prévenir un renforcement des tensions entre les régimes militaires en place et des figures influentes de la CEDEAO, telles que Alassane Ouattara, Macky Sall ou encore Nana Akufo Addo.

Pour certains observateurs et certains internautes, Patrice Talon est le seul démocratiquement élu proche idéologique des régimes militaires en place. Il faut dire que son discours sur LCI, notamment sa position envers Wagner avait séduit bon nombre d’internautes. Ses discours reflètent un esprit d’indépendance vis-à-vis des influences extérieures, notamment occidentales, et notamment de la France. Même s’il n’adopte pas une position radicale, il semble avoir bonne presse dans certains milieux. Pour preuve, il fait partie des rares présidents reçus par Ibrahim Traoré du Burkina Faso. Cette position lui confère une certaine immunité contre les critiques que ces régimes ont adressées à la CEDEAO, souvent perçue comme une entité lourde et alignée sur les positions françaises.

Le 16 février 2023, une étape significative s’est produite lorsque Patrice Talon s’est rendu à Ouagadougou pour discuter avec le président de la transition du Burkina Faso, le capitaine Ibrahim Traoré. Cette visite a permis de renforcer les liens entre les deux pays, mais aussi d’apporter une réponse aux défis posés par les récents bouleversements politiques qui ont conduit à la suspension des principaux acteurs politiques de Ouagadougou, Bamako et Conakry par la CEDEAO.

L’échec des poids lourds de la CEDEAO

Au sein de la CEDEAO, on ne peut que constater l’échec cuisant des politiques adoptées par les poids lourds de la région envers les nouveaux leaders militaires. Rejetés en bloc, ces derniers n’ont pas pu faire fléchir les pouvoirs militaires avec leurs sanctions. Bien au contraire ils ont réussi à faire détester encore plus l’institution que représente la CEDEAO. Ces présidents ne s’attendaient pas à un tel soutien massif des populations envers les autorités du Mali et n’ont eu d’autre choix que de retirer des sanctions qui mettaient également à mal certains pays comme le Sénégal.

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Source : La Nouvelle Tribune

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