Niger/Probable intervention militaire de la Cedeao: L’opinion publique de plus en plus défavorable

La probabilité d’une intervention militaire de la Cedeao pour rétablir l’ordre constitutionnel au Niger, après le coup de force du Cnsp, est agité depuis quelques jours. Intervenant sur Rfi, le ministre des Affaires étrangères du Bénin a laissé entendre que le Bénin, en tant que membre de la Cédéao, comme les autres pays de la Cédéao, est prêt à participer à la résolution de cette crise. « S’il devait y avoir une intervention au Niger, il ne s’agit pas d’intervenir contre un pays. Il s’agit d’aller libérer une autorité démocratiquement élue, prise en otage par des personnes qui avaient la charge de sa sécurité. Donc, en réalité, on n’est pas dans le cas des fantasmes de guerre, etc., il s’agit d’aller libérer et de réinstaller un président régulièrement élu », a défendu Olushegun Bakari sur les antennes de Rfi. Mais de plus en plus, l’option du Bénin dans cette crise est critiquée. Déjà la fermeture, par le Bénin, de ses frontières au Niger n’est pas acceptée dans l’opinion. Bien entendu, le Bénin souscrit entièrement aux décisions prises par la Cedeao que dirige le président du Nigeria, Bola Tinubu. Etant donnée l’amitié retrouvée entre le Bénin et le Nigeria, on comprend que le chef de l’Etat du Bénin puisse s’aligner automatiquement sur les décisions de la Cedeao. Mais est-ce que cela suffit pour oublier que le Niger est le premier client du Port de Cotonou ? En plus de cela, le Bénin a en commun avec le Niger le projet Pipeline Niger-Bénin. Et il est connu de tous que les Etats n’ont pas d’ami, mais des intérêts. Tout ceci fait que beaucoup de Béninois pensent que le Bénin devrait relativiser sa position quant à la situation au Niger. On en était là, quand la possibilité pour le Bénin de soutenir une intervention militaire est évoquée. Et là, les voix s’élèvent pour déconseiller un tel acte et surtout inviter le chef de l’Etat béninois à ne pas se laisser embarquer dans une telle aventure. Non seulement parce qu’on ne sait pas quelle en sera l’issue, mais elle risque d’être périlleuse pour le peuple nigérien, étant donné le soutien que certains pays apportent au Cnsp. Que cela soit au Bénin comme dans la sous-région, les options de la Cedeao ne font pas l’unanimité. Il y a comme un déphasage entre l’institution sous-régionale et les aspirations profondes des peuples africains. Dans un tel contexte, tout Etat qui s’aligne sur les décisions de la Cedeao doit s’attendre à faire face à des critiques internes.

M.M

Source : Matin Libre

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