Nouveau-né sur le marché du livre au Bénin : ‘’Le Vodun présenté à ma fille’’ du Prof. Dodji Amouzouvi

Le Prof. Dodji Amouzouvi plonge une âme innocente au cœur des réalités et principes sacrés ayant trait à la religion Vodun.  À La faveur d’une cérémonie sobre, celui que le monde du panthéon Vodun connait sous l’appellation de Baba Avimandjènon, a rendu public son énième ouvrage qui scrute la question du vodun. 

Ouverte par la prestation du ballet ‘’Lared’’ qui s’est illustré à travers l’exécution magistrale du rythme ‘’Zandrô’’ précédé de la prière de Nan Koudjètchéhoun, cette cérémonie officielle de lancement a permis au Professeur Dodji Amouzouvi de mettre sur le marché du livre, et donc à la disposition des amoureux de la littérature, son tout nouveau bébé intitulé ‘’Le Vodun présenté à ma fille’’. La séance de présentation de l’œuvre s’est déroulée, jeudi 14 mars 2024 à l’amphi Etisalat sur le Campus universitaire d’Abomey Calavi. Postefacé par le professeur Placide Clédjo cet ouvrage, dans une démarche pédagogique, présente les principes du monde vodun comme un vivier de savoir, de richesse et de philosophie inépuisable.  L’idée derrière cette œuvre est de proposer aux lecteurs un ouvrage typiquement pédagogique sur les principes et la pratique du vodun en tant qu’une religion entièrement à part.

Et la formule trouvée pour transmettre le message c’est la forme de dialogue orientée vers une jeune âme pour ne pas dire une jeune fille. Un véritable discours d’un géniteur acteur du Vodun qui présente le vodun tel qu’il est et non tel que nous le présentent les hommes des religions importées. Riche de 124 pages et préfacé par Sèmèvo Bonaventure Agbon, Journaliste et rédacteur en chef du quotidien Bénin intelligent, ce bouquin de poche, plus qu’un panier de préceptes d’enseignement sur le Vodun, est une grosse poire riche en substance d’alimentation sur la méconnaissance de cette religion africaine qui retentit au-delà des frontières.  « Pour moi c’est une fierté de voir et de célébrer le Vodun à l’université. Il y a 25 ans cela n’était pas possible à l’Uac. Parce que même prononcer le nom Vodun, le mot Fâ ce n’était pas possible. C’est pour cela que je voudrais saluer le comportement anti conformiste du professeur Dodji que j’ai rencontré ici à l’Uac. Lorsque j’ai publié  »Introduction à une poétique du Fâ » des collègues disaient : on va encore parler du Fâ à l’Uac ? Qu’est-ce que Kakpo fait ? Il n’a qu’à rester chez lui et faire ça. Nous sommes réfractaires au Vodun mais nous pratiquons le Vodun tous les jours sans l’avouer.  En 2017, j’ai publié Les épouses du Fâ que j’ai fait préfacer par le Père Feu Jacob Agossou.

Il y a eu des critiques : des gens ont dit comment un grand prêtre peut préfacer un livre sur le Fâ ? Alors qu’ils ne l’ont pas lu.  Lorsque le livre a été mis au programme, il y a eu des critiques. Certains ont refusé de l’acheter à leurs enfants. Alors qu’ils ne l’ont pas lu. Or, nous les recevons dans nos différents cabinets. Parce qu’ils savent que nous ne pouvons pas parler à haute voix eux ils se permettent de nous critiquer à haute voix. Désormais nous allons vous citer quand nous allons commencer par parler. Ce que nous enseignons à l’Université doit porter les traces du Vodun. Nous ne pouvons pas enseigner autre chose que ce que nous sommes. Nous avons proscrit de nous enseigner nous-mêmes.

Si nous ne parlons pas de nous-mêmes qui va le faire à notre place » témoigne le présiednt du comité des rites Vodun au Bénin, le Professeur Kakpo Mahougnon. Une manière de faire savoir que cette thématique abordée par le Professeur Dodji Amouzouvi est irréversiblement capitale dans ce contexte où le marché de la mondialisation réclame une affirmation de soi pour espérer exister. Une cérémonie marquée par la présence d’éminentes personnalités à l’image du roi Alèkpéhanhoun, le Docteur Florent Eustache Hessou, l’ex ministre d’Etat chargé de l’enseignement supérieur le professeur François Abiola, l’actuelle ministre de l’enseignement supérieur Marie Odile Atanasso, les têtes couronnées, sages et notables.

Teddy GANDIGBE