Nouveau pacte financier mondial: Ces appuis de la France au Bénin qui cadrent avec le récent sommet de Paris

« Nous frapperons fort, car nous allons tout d’abord établir un nouveau consensus. La lutte contre la pauvreté, la décarbonation de notre économie, afin d’atteindre la neutralité carbone d’ici 2050, et la protection de la biodiversité sont étroitement liées. Nous devons donc nous accorder conjointement sur la meilleure façon de faire face à ces défis dans les pays pauvres et les pays émergents du monde en développement, sur le montant des investissements, sur la réforme de l’ensemble des infrastructures comme la Banque mondiale, le FMI, les fonds publics et privés, et sur la manière dont il nous faut engager un nouveau processus ». Dans cet esprit de la déclaration de Emmanuel Macron, président de la République française, le Sommet de Paris pour un nouveau pacte financier mondial a été organisé les 22 et 23 juin 2023 avec pour objectif de construire un nouveau consensus pour système financier international plus solidaire. Nul doute que les réponses apportées par la communauté internationale face à l’Agenda 2030 des Objectifs de développement durable (Odd) sont aujourd’hui fragmentées, partielles et insuffisantes, surtout dans un contexte de crises mondiales successives. Il fallait donc se voir pour échanger sur la façon dont la révision du logiciel va se faire. Au terme de cette réunion internationale qui a rassemblé plus de 120 délégations d’Etats et d’organisations internationales, dont une quarantaine de chefs d’Etat et de gouvernement, on peut noter la détermination collective à relever les défis communs en matière de climat, d’environnement et de développement par une coopération mondiale renforcée ; une série d’engagements dans le sens de contribuer à réformer le système financier international (près de 80 ans après la création des institutions de Bretton Woods) et à améliorer la protection des biens publics mondiaux permettant de préserver la planète et d’en prendre soin tout en garantissant aux plus pauvres des financements à faible coût. De façon concrète, conscients que la menace de la dette empêche tout développement durable, les participants ont discuté des moyens garantissant que la dette sera utilisée comme un outil fiable pour financer les besoins en matière de développement durable et dégager des marges de manœuvre en cas de catastrophes naturelles.  Le Royaume-Uni, la France, les États-Unis, l’Espagne, la Barbade, le Groupe de la Banque mondiale et la Banque interaméricaine de développement ont donc lancé un appel à l’action aux créanciers bilatéraux, multilatéraux et du secteur privé pour proposer des clauses de suspension de la dette en cas de catastrophes naturelles. Au sommet de Paris qui s’est déroulé au palais Brongniart, ancien siège de la Bourse de Paris, l’autre bonne nouvelle pour le continent africain est que la Zambie a conclu un accord pour restructurer ou alléger sa dette tandis qu’un partenariat pour une transition énergétique juste a été instauré entre le Sénégal et les pays du G7 pour soutenir la transition du pays vers un bouquet énergétique dans lequel la part des énergies renouvelables représentera 40 % d’ici 2030. Dans le contexte climatique et énergétique actuel où la recherche de solutions durables est devenu un enjeu mondial, c’est un pas important pour le pays de la Teranga qui va être appuyé à se débarrasser du fioul lourd dans son énergie (décarbonisation).

Des projets au Bénin dans la philosophie du nouveau pacte financier

La philosophie qui sous-tend le récent sommet de Paris est de lutter contre le réchauffement climatique sans sacrifier la lutte contre la pauvreté. Le chef de l’Etat français Emmanuel Macron l’a souligné : « Lutter contre la pauvreté et agir pour le climat et la biodiversité : nous n’avons pas à choisir ». Avant même cette réunion sur le nouveau pacte financier mondial, des projets qu’appuient la France au Bénin étaient mis en œuvre dans ce sens. Le projet Pavicc (Adapter les villes aux changements climatiques) qui a pour finalité d’améliorer le cadre de vie et la résilience des territoires et des populations béninoises en prenant en compte les risques liés au changement climatique dans la planification urbaine en est une illustration. Ce projet sur 6 ans qui a démarré en 2018, financé par l’Agence française de développement va permettre à des villes béninoises comme Cotonou, Sèmè-Podji, Comè et Bohicon de bénéficier de la réalisation de plusieurs kilomètres de caniveaux, de voirie pavée ; de l’extension d’un collecteur d’eau pluviale et l’aménagement urbanistique et paysager Su le plan de l’énergie, la France et le Bénin travaillent à améliorer l’accès à l’électricité des habitants du lac Nokoué. En mai dernier, dans la localité de Sô-Ava a eu lieu le lancement officiel des travaux du projet d’installation de lampadaires solaires sur les rives du lac Nokoué. Ce projet d’électrification a pour objectifs de permettre aux populations du lac Nokoué d’avoir accès à l’électricité et ainsi améliorer la vie des habitants ; Développer les énergies décarbonnées au Bénin ; Créer de nouvelles synergies concrètes entre entreprises françaises et opérateurs béninois.

Le projet s’inscrit dans la stratégie nationale du gouvernement béninois qui vise le développement de l’éclairage public. Il est mis en œuvre par l’Aberme (Agence Béninoise d’Electrification Rurale et de Maîtrise de l’Energie) en partenariat avec la société française Novéa Énergies spécialisée dans l’installation de lampadaires solaires et avec le Trésor français qui agit par le biais du Fond d’Aide au secteur privé (Fasep).

 

Jacques BOCO

Source : Matin Libre

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