Pénurie du précieux liquide: Offrez du sang pour sauver des vies ! (Reckya Madougou sensibilise par une troublante histoire)

En prison depuis bientôt 3 ans, Reckya Madougou ne cesse de venir au secours de personnes qui, comme elle, traversent des situations difficiles. Alors qu’elle a envoyé ses émissaires pour solder des factures et ordonnances de certains malades dans un hôpital de la place, ils ont été confrontés au problème de manque de sang. Reckya Madougou a donc orienté une partie de son aide pour mettre des poches de sang à la disposition des sages-femmes afin que des vies soient sauvées. Voici cette saisissante histoire que Reckya Madougou voudrait partager afin de sensibiliser les Béninois à offrir du sang pour sauver des vies.

 

Une si troublante histoire…

Offrez des poches de sang pour sauver des vies et gagnez en bonheur ! Mon histoire débutera par une citation très inspirante du Dalaï-Lama qui la résume à souhait. « Les sources fondamentales du bonheur sont la bonté, la compassion et l’amour. Si nous adoptons ces qualités même lorsque nous sommes entourés d’hostilités, nous ne serons pas perturbés. D’un autre côté si nous manquons de compassion et que nous sommes remplis de colère ou de haine, nous ne pouvons pas trouver la paix »

L’histoire se déroule entre une prison et un hôpital. Deux endroits de malheur certes mais aussi d’espérance, car d’heureuses rencontres inattendues du destin peuvent s’y opérer sans que les protagonistes ne se croisent physiquement. Nous étions au mois de Septembre 2023. Je traversais une douloureuse crise sanitaire, qui d’ailleurs n’est pas entièrement résorbée à ce jour. Le traitement initial prescrit par mon médecin traitant, mon référent de confiance dans ce milieu où la fiabilité est la chose la moins partagée, n’avait pas fonctionné. Mon médecin était déjà absent du Bénin à l’époque des faits.

Conformément à mes droits, je sollicite passer un simple appel téléphonique à mon médecin traitant afin de lui expliquer les nouveaux développements et symptômes suite à l’observance de sa prescription. Cet appel classique depuis une cabine téléphonique de la prison, à laquelle tous ont accès, m’a été refusé, de manière discriminatoire comme à l’accoutumée. Et ce, en dépit de toutes les démarches épistolaires entreprises à ce propos.

Mais là n’est pas mon propos du jour, car dans mon épreuve, j’ai appris le SECRET IMPARABLE DU PARDON. Alors je pardonne sans cesse. Aussi lorsque l’injustice atteint ces niveaux incompréhensibles, en marge de tout humanisme, dites-vous bien que même vos oppresseurs sont des instruments. Ils sont des instruments probablement aux mains des ténèbres, mais par la Volonté du Tout-Puissant, pour vous façonner. Les Saintes Écritures nous enseignent que l’or est épuré par le feu avant de révéler sa véritable nature et valeur.

Contre toute attente, c’est donc ce moment de souffrance extrême dans ma chair que Dieu choisit pour m’investir d’une mission. Je me soustrais volontairement de la souffrance morale quant à elle car si je ne peux pas contrôler la méchanceté humaine, je peux à tout le moins décider de son effet sur mon mental…  Alors que je me tordais de douleur, au cours de notre prière quotidienne, survient un message spirituel m’invitant à voler au secours d’autres malades dans un hôpital de la place.

Mes anciens followers ici savent que j’ai pour habitude depuis deux décennies de secourir des orphelins, des veuves, des malades, des prisonniers, de soutenir des lieux d’office religieux, etc. Il se fait qu’à cette rentrée scolaire, après avoir accompagné des orphelinats en vivres et fournitures, j’avais reporté à plus tard mon assistance aux malades à l’hôpital, compte tenu des limites de ma situation actuelle.

C’est dans ce contexte que le rappel divin fut sans appel. Je devais me démerder pour y répondre favorablement comme les années écoulées. Alors j’envoie des émissaires dans l’hôpital en question avec pour mission de régler des factures et ordonnances de certains malades. Curieusement, arrivés sur les lieux, la Providence divine les oriente vers des sages-femmes qui étaient surprises du passage des philanthropes car en ce moment précis, elles se lamentaient entre elles du fait qu’il ne leur restait que trois poches de sang et que tous les jours des femmes en couche décèdent par simple manque de sang. Elles nous ont alors conseillé d’acheter des poches de sang. Ce qui fut aussitôt fait.

Et ma joie ne s’est pas arrêtée là. Une femme ayant accouché depuis plusieurs mois n’a pu rentrer avec son bébé, faute de règlement de sa facture. La pauvre était obligée de dormir à la belle étoile dans la cour de l’hôpital et en journée elle visite son bébé gardé dans la pédiatrie des lieux. Pour une facture de quelques centaines de milliers de francs CFA. Ce même jour, par la Main divine, cette femme a pu rentrer chez elle avec son enfant. Elle n’a pu s’empêcher de proférer d’abondantes prières à l’endroit de sa bienfaitrice qu’elle ne connaît pas, mais que son Dieu connaît parfaitement pour être CELUI qui a instruit cette dernière.

Le miracle dans cette histoire est que, sans nouveau traitement de mon côté n’ayant pu échanger avec mon médecin, mes douleurs ont quand même diminué. Comment vous l’expliquer ? En fait elles sont toujours présentes mais mon bonheur d’être un instrument pour sauver des vies me procure une telle paix que la transmission de ma propre souffrance à mes sens s’en trouve affaiblie. Ainsi, même si mes douleurs sont persistantes, d’une part je les ressens moins et d’autre part, je n’ai pas de doute qu’un jour elles disparaîtront entièrement avec leur cause principale.

J’exhorte humblement ceux et celles d’entre vous qui en avez les moyens, à la solidarité, en parcourant nos centres de santé pour offrir des poches de sang. Une poche de sang ne coûte que 2.900F CFA. Vous pouvez en prendre autant que votre générosité le permet. Puissiez-vous également vous acquitter des factures dues par des malades ou prendre en charge des ordonnances, vous en récolterez un bonheur incommensurable, quelle que soit votre épreuve personnelle. Coryez-moi.

Reckya Madougou

#ToutExpire

#DuSangPourSauver

Source : Matin Libre

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