Planification familiale, SSR et prévention du Vih: Une campagne transfrontalière mobilise les populations d’Hilla-Condji et Sanvée-Condji

Au nœud de la frontière d’Hilla-Condji et Sanvée-Condji entre le Bénin et le Togo, des autorités béninoises, en présence de leurs homologues togolais, ont procédé, jeudi 26 octobre 2023 au lancement d’une campagne transfrontalière sur la promotion de la planification familiale et la prévention du Vih. L’activité a connu la forte mobilisation des populations.

 

Initiée par l’Agence nationale des soins de santé primaires en partenariat avec l’Organisation ouest africaine de la santé (Ooas), le projet Swedd et Ipas, la campagne transfrontalière de mobilisation sociale qui a également connu l’implication de l’Association béninoise pour le marketing social et la communication pour la santé (Abms) et d’autres partenaires, vise à renforcer la disponibilité des services de santé de la reproduction et leur accès aux cibles (adolescent.e.s, jeunes, hommes, mères et enfants) du nœud frontalier.

En clair, ladite campagne a pour objectifs d’améliorer les connaissances en Santé sexuelle de reproduction (SSR), en Planification familiale (Pf) et prévention des Ist/Vih d’environ 12 000 personnes y compris les adolescent.es et jeunes ; offrir les services de SSR /Pf à 800 personnes y compris les adolescent.es et jeunes ; assurer la distribution de 50.000 préservatifs masculins et féminins aux populations fréquentes à la frontière ; faire le dépistage du Vih/Sida et du cancer du sein et du col de l’utérus à au moins 15000 femmes âgées de 25 ans et plus ; recruter au moins 1000 nouvelles utilisatrices des méthodes modernes de contraception ; administrer la vitamine A et l’Albendazole à 95% des enfants de moins de 5 ans dans des communes du nœud frontalier.

A la cérémonie de lancement officiel, Dr. Clétus Adohinzin, représentant le Directeur général de l’Ooas, a fait savoir que l’aventure a commencé en 2014, et cette campagne, suspendue en 2020 pour raison de Covid, a déjà impacté plusieurs frontières des pays de la sous-région dont le Bénin, le Togo, le Ghana, la Côte d’Ivoire, le Burkina-Faso. « Normalement, c’était le Sénégal et la Guinée qui devraient l’organiser cette année. Mais nous avons décidé de revenir à la frontière Hilla-Condji – Sanvée-Condji parce que l’Ooas a été très honorée en 2016, en 2018 de voir la réussite que nous avons eue ensemble à ce nœud et également au nœud avec le Ghana. Donc nous avons décidé de remercier le Bénin et le Togo en réitérant notre confiance à ces deux pays », a expliqué Dr. Clétus Adohinzin.

Chaque fois que nous visitons un nœud, indique-t-il, nous explosons systématiquement les statistiques. « Nous avons généralement quadruplé les statistiques conférées à chaque zone quand nous visitons la zone. C’est le défi que nous nous sommes lancé en réitérant notre confiance aux autorités du Bénin et du Togo. J’invite les prestataires à foncer afin que d’ici le 31 (octobre Ndlr) nous puissions fournir à nos autorités les évidences qui justifient cette campagne-là », a exhorté Dr. Adohinzin. Au nom du conseil communal de Grand Popo, le Premier adjoint au maire, Raymond Hounkpatin a exprimé sa joie de voir sa commune accueillir cette campagne. Ainsi s’est-il engagé à l’accompagner en ce qu’elle vise à « mieux capturer le dividende démographique ». Le Préfet du Mono, Bienvenu Milohin, en soulignant aussi l’importance des services offerts aux populations dans le cadre de cette campagne, a réitéré « l’engagement de la préfecture à faciliter toutes les formalités administratives nécessaires pour le bon déroulement des présentes activités ».

Au nom du gouvernement béninois, Sibylle Assavèdo, Directrice adjointe de cabinet du ministre de la santé, a, dans son discours, souligné que l’initiative marque la volonté des deux Etats de maintenir la population en bonne santé pour participer au développement. « Cette campagne est donc non seulement l’occasion de rattraper les cibles perdues de vue, mais aussi de sensibiliser les populations sur l’importance de l’utilisation des services de santé. Le but est donc de donner un déclic pour dynamiser l’offre des services de santé non seulement à Hilla-Condji et Sanvée-Condji mais aussi dans le département du Lac au Togo ainsi que dans la zone sanitaire Comè-Bopa-Grand Popo-Houéyogbé au Bénin », a-t-elle laissé entendre. A propos du choix du nœud frontalier, Dr Sibylle Assavèdo a expliqué qu’il est « lié à la densité particulière de la population avec les risques que cela comporte ».

Aussi, ajoute-t-elle, « les nœuds frontaliers sont sujets à d’intenses activités économiques et d‘importants flux migratoires qui rendent la population peu disponible, créant ainsi de nombreuses perturbations dans la délivrance des services de santé ». Pour le succès de la campagne, elle a invité « toutes les populations des localités concernées à sortir massivement pour bénéficier des services qui sont offerts gratuitement ». Pour finir, elle a remercié la KFW à travers l’Ooas, Ipas, la Banque mondiale et tous les autres partenaires dont Abms, l’Association béninoise pour la promotion de la famille (Abpf) qui se sont investis dans l’organisation de la campagne. Précédée d’une caravane dans Grand-Popo, la cérémonie de lancement de la campagne par les officiels a pris fin par la visite des stands, des tentes et cliniques mobiles installés sur le site et animés par des équipes de l’Abms/Psi, l’Abpf, entre autres.

 

BA

Source : Matin Libre

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