Poids lourds, Tokpa-Tokpa, motards et zémidjan : Les cibles que doivent viser les mesures du gouvernement

Le gouvernement, dans le souci d’en finir avec les drames de circulation de plus en plus alarmants, entend mettre en œuvre des mesures radicales susceptibles d’assurer la sécurité routière. En circulation, l’indélicatesse notée chez les conducteurs de minibus Tokpa-Tokpa, l’imprudence des conducteurs de véhicules poids lourds et ceux des taxi-moto font d’eux les premières cibles à prendre en compte dans la mise en oeuvre desdites mesures.

Le gouvernement, face à la résurgence des accidents de circulation, a décidé de prendre le taureau par les cornes. Pris aux tripes suite au drame de circulation occasionné par la collision entre un bus et un véhicule poids lourd survenu à Dassa-Zoumé ayant causé une vingtaine de morts, des blessés graves et des dégâts matériels enregistrés, le gouvernement, en Conseil des ministres de la semaine écoulée, a annoncé la mise en œuvre de mesures radicales en vue de garantir la sécurité routière et de ne plus permettre que de pareils cas d’accidents funestes se reproduisent. Si l’autorité en arrive à une décision sans complaisance dans le souci de limiter des dégâts issus des accidents de circulation, le drame de Dassa n’est que la goutte d’eau qui a fait déborder le vase au regard des multiples cas d’accidents dont les routes et des localités du pays sont le théâtre. Et s’il est vrai que les accidents sur les axes routiers deviennent récurrents, il n’en demeure pas moins vrai que certains usagers prennent à la légère le respect du code de la route.

Tokpa-Tokpa toujours vieux avec des pannes répétées sur la voie
L’impertinence notée chez les conducteurs de minibus communément appelés ‘’Tokpa-Tokpa » n’est plus à démontrer. Ces minibus, jamais à l’état neuf, ne représentent visiblement que des carcasses ambulantes assujetties à des pannes répétées le long du parcours, objet de risque d’accident pour d’autres usagers. Au regard de l’ensemble de défaillance au niveau des minibus et l’inconduite de leurs chauffeurs, ce qui vient à l’esprit est de savoir si ces minibus sont régulièrement soumis à la visite technique et les autres contrôles d’usage. Il est aussi fréquent de voir les conducteurs de ces minibus commettre des infractions au code de la route telles que des arrêts brusques sans clignoter, des dépassements fantaisistes, l’excès de vitesse, les surcharges pour ne citer que celles-là. Après ceux-ci, ceux qui mettent en péril la sécurité routière sont les conducteurs de véhicules gros porteurs et ceux des bus. IL leur est imputé la destruction massive des infrastructures routières à savoir : les poteaux électriques, les feux tricolores et les bétons de séparation sur les terre-pleins centraux. Il n’est pas rare de les voir dévier dans des magasins et boutiques pour y semer des dégâts. Donnant l’impression des personnes souffrant de troubles de vision, les conducteurs de poids lourds ne semblent avoir qu’une seule notion, l’excès de vitesse qui aboutit à la perte de contrôle. Au mauvais moment et au mauvais endroit où ce ne sont plus des poteaux ni des boutiques, ce sont des vies humaines en font les frais. L’éclatement du pneu ayant occasionné la situation alarmante survenue à Dassa amène à noter le défaut de visite technique de même que l’excès de vitesse qui n’a fait qu’alourdir les dégâts causés.

L’excès de vitesse, un fléau qui interpelle
Au vu de ces dégâts à l’allure inquiétante, savoir si ces conducteurs sont toujours en état de prendre la route avec les poids lourds devient une préoccupation. L’autre cas qui affole les usagers de la route, ce sont les motards civils qui déstabilisent de nombreux usagers de par le bruit trop fort de la moto et surtout la vitesse inquiétante à laquelle ils effectuent les dépassements. S’il est vrai qu’il n’y a pas encore une piste spécifique dans le pays pour ces genres de courses, il paraît inadmissible que leur passage soit un risque d’accident de circulation pour les autres usagers. Les amis en jaune communément appelés Zémidjan ne sont pas du reste. Toujours ennemis des feux tricolores, les conducteurs de taxi-moto se distinguent en circulation par des propos injurieux envers les autres usagers, le sens interdit qui semble favori et dans l’ensemble, tout laisse croire que la majorité ne maîtrise pas le système de freinage de leurs motos en l’occurrence les marques Bajaj, Boxer et autres. Ce n’est pas un secret que parmi eux, la plupart, avant de se mettre en circulation, prennent des produits soit contre la fatigue, soit contre le sommeil ou encore, une bonne cure de racines macérées dans des liqueurs. Maîtriser tout cela passera indubitablement par la fermeté dans le contrôle. Ainsi il serait idéal que les mesures radicales envisagées par le gouvernement visent a priori, sans négliger les autres, les conducteurs des minibus Tokpa-Tokpa, ceux des camions gros porteurs et bus, les motards et les Zémidjan. Garantir la sécurité routière à tous les usagers en vaut le coût. Ce serait assurer les allers-retours des populations sans qu’elles aient la peur au ventre. C’en serait fini des drames de circulation. Des vies humaines et l’état des infrastructures routières en dépendent.
Fidégnon HOUEDOHOUN

Source : Fraternité

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