Profil : Sandra Tchibozo, la chanteuse au parcours atypique

Yabo Ayaba Sandra Fulberte Ida Tchibozo est une artiste chanteuse connue et prisée pour la qualité de son timbre vocal. Dans le paysage artistique et culturel béninois, Sandra Tchibozo fait son petit bonhomme de chemin en gratifiant les fans et mélomanes de croustillants morceaux.

Digne fille née d’une famille modeste, elle a déjà projeté de façon prémonitoire son envie brûlante d’être artiste. « Je disais à qui voulait l’entendre que j’allais devenir chanteuse », mentionne la chanteuse dans un témoignage à ce sujet. Toute chose qui n’a pas été assez facile pour elle quand bien même elle y est parvenue aujourd’hui. Grande passionnée de la belle mélodie, elle a fait ses premières armes dans les chorales de son église située au quartier Agla. Mais avant, elle se délectait dans les déclamations poétiques qui ne sont rien d’autres qu’une forme d’expression artistique préparant à l’art de la musique.  Ses premières tentatives d’engagement à la chose artistique n’ont pas reçu l’adhésion favorable de ses parents.

« À l’internat, je me suis passionnée pour la poésie et j’aimais beaucoup les déclamer pour le grand plaisir de mes sœurs internes, comme moi et les sœurs catholiques qui étaient nos tutrices. Bref, j’animais nos longues soirées. Quand je suis sortie de là, une certaine brouille a commencé avec mes parents car, ils avaient fait exprès selon moi de m’inscrire dans un collège qui n’avait pas de groupe musical afin que je n’y chante pas », fait savoir la chanteuse. Cependant, ceci n’a pas émoussé son ardeur et sa dévotion pour la chose artistique. Bon gré mal gré, Sandra Tchibozo a pu trouver les moyens de faire le théâtre pendant trois ans où elle était internée.

Ce qui lui a permis de renforcer et d’améliorer ses capacités dans la prise de parole et le maintien de la scène.  Ces expériences cumulées ont favorisé à l’artiste une ouverture sur ses réels talents. Ainsi, lorsqu’elle a eu la chance de changer d’établissement scolaire, elle intervenait de temps en temps sur les scènes de l’orchestre ‘’Jazz Five’’ du collège confessionnel catholique Père Aupiais où elle interprète les morceaux qu’elle aime le plus. En ce moment comme une belle poule mère, sa génitrice, qui a finalement compris la passion de sa fille, la protège et assure son arrière.  Alors l’appel de Sandra à l’art de la musique se faisait de plus en plus insistant qu’elle-même pratiquement au contact des muses qui lui « faisaient entendre des voix, des mélodies, des chansons ».

Signe d’une destinée suspendue au monde de la musique.  Dans la foulée, la chanteuse interprète bénéficie du soutien du grand animateur radio télé de variété musicale, Steeve Facia.  A l’époque, elle avait déjà à son actif son premier single intitulé  » Même si ». Ainsi dans les démarches de la promotion de sa carrière, Steeve l’a présentée à feu Oscar Kidjo pour l’arrangement de ce premier titre.  « Avec leur aide, j’ai fait ma première télé à la villa du 21 avril à Gbégamey avec mon single « Même si » : j’avais 16 ans ! ce sujet était toujours très houleux avec ma famille. Car il n’y avait que la musique qui m’intéressait ».

Malgré tout, l’artiste a tout de même réussi à jumeler la préparation de sa carrière et ses études qui étaient la priorité pour ses parents. Titulaire donc d’un baccalauréat et d’un brevet de technicien supérieur, BTS, Sandra Tchibozo n’a pas laissé choir sa carrière artistique. Ainsi, grâce au producteur Ernest Mvuama, elle a pu avoir son premier album finalisé à Paris avec la collaboration des musiciens du célèbre Frédéric Ehui Meiway à l’époque, notamment le vieux briscard. Ce livre sonore est sorti à Paris en septembre 1999 et vendu par la Fnac. Il importe de rappeler que la veille de la sortie de ce premier album n’a pas été assez rose pour la chanteuse. Une grosse déception amoureuse venait de la tutoyer et l’a fait descendre dans les ténèbres avant qu’elle ne renaisse de ses cendres tel un Phoenix.

  Avec le temps, elle eu la grâce de devenir médecin en France, parallèlement à sa passion, puis s’est mariée. Aujourd’hui, elle a signé son retour au-devant de la scène musicale avec une belle collaboration intitulée ‘’Tel un Phénix’’. Une collaboration faite et enregistrée avec l’artiste à multiple casquettes Jah Baba.

Teddy GANDIGBE 

Source : Matin Libre

Laisser un commentaire

Au quotidien

avril 2024
L M M J V S D
1234567
891011121314
15161718192021
22232425262728
2930  

Archives