Promotion du consommons local : Le Xwladjè, une production locale à valoriser

09h. Marie Sossou, productrice de sel xwladjè est présente dans un marécage à DJIKA, un quartier de la commune de Ouidah. C’est son lieu de production du sel local extrait à partir du sable marais. Du sable au sel, le processus dure 2 heures d’horloge. L’extraction démarre par un ramassage du sable marais dans des paniers disposés la veille. Des tuyaux sont placés de part et d’autre des paniers pour filtrer l’eau du sable. « C’est de l’eau filtrée qu’on récupère le sel. Si vous goûtez l’eau extraite des tuyaux, elle est salée. Après l’extraction de l’eau, il faut la mettre sur le feu, elle est mise sur des fours artisanaux avec des fagots de bois pour obtenir du sel à 100 degrés », explique-t-elle. Le sable d’où est extrait l’eau salée, est retourné dans la lagune. Mais avant de se rassurer de la qualité de ce sel, Marie Sossou procède à sa vérification par un procédé traditionnel. « La vérification du niveau de concentration de l’eau se fait au moyen de graine de noix de palme. Quand la graine de noix de palme vient à la surface de l’eau, cela signifie que la quantité de sel est suffisante pour continuer la production mais dans le cas contraire il faut reprendre le processus », précise la productrice. A 12h, trois sacs de 50 Kg de sel sont prêts pour être convoyés sur le marché. Elle reprend le même processus trente minutes plus tard après avoir rangé le premier dans les sacs. C’est ainsi qu’elle se donne à l’œuvre jusqu’à 18h. La productrice fait une moisson de 10 sacs au moins en trois extractions au décompte en fin de journée. Marie Sossou range les sacs sous bonne protection et attend le lendemain pour transporter sa marchandise au marché de Kpassè.

Xwladjè, un sel bio et rentable


Marie Sossou ne se plaint pas. Elle réalise une activité fleurissante avec l’extraction du sel local communément appelé Xwladjè. C’est au marché de Kpassè que les sacs de sel atterrissent pour la vente. « Je vends le sac de 50 kg à 22.000 FCFA aux détaillants. C’est vrai que ces derniers temps, il n’y a pas de marché à cause de la cherté de la vie mais je trouve mon compte », confie-t-elle. A leur tour, les détaillants vendent le sel à 600 FCFA la mesure et font un gain de 30.000 FCFA avec un bénéfice de 8.000 FCFA sur le sac acheté. Elles sont nombreuses dans l’activité de Xwladjè et on les retrouve dans les marchés de Ouidah. Si Marie Sossou a trouvé sa mine d’or à Djika, d’autres font l’extraction à Djègbadji, un autre quartier de la même commune. Mais ces temps-ci, le sel se fait rare à cause des intempéries. « À cause de la pluie, il y a de l’eau un peu partout, les sites de production du sel sont inondés. Il est difficile en ce temps de pluie de recueillir l’eau pour la préparation », explique-t-elle. Par ces temps de rareté du sel, certaines vendeuses profitent pour faire de la surenchère et le cèdent parfois à 700 ou 800 FCFA la mesure. Le sel est un ingrédient omniprésent dans les placards de la cuisine et intègre incontestablement l’alimentation quotidienne de chaque foyer. Source indéniable de créativité culinaire, il est utilisé pour rehausser la saveur des plats.

Ultancia HODONOU (Stag)

Source : Fraternité

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