Togoville Jazz Festival 2023 – Hortense Nayo : « Le secret de l’identité de la musique togolaise se trouve dans le vaudou »

Habillée d’un tissu africain, avec son foulard attaché sur la tête, la jeune chanteuse togolaise Hortense Nayo rappelle, ce soir, un peu la légende sud-africaine Myriam Makeba. Accompagnée des musiciens de Lomé Orchestra, elle a tenu en ébullition pendant une heure la scène de l’Institut Français du Togo dans la soirée du Samedi 15 avril 2023. Inspirée par la culture vaudou, Hortense chante principalement en langue mina et dans un style afro jazz, soul, funk, avec des harmonies qui font l’apologie de la tradition togolaise et louent les dimensions spirituelles, culturelles et cultuelles de cette religion endogène.

 

Dans une communion artistique avec le public, la chanteuse Hortense Nayo, grâce à une voix avec une magnifique ressemblance à celle d’une certaine Angélique Kidjo ou de Bella Bellow, donne de la chaleur sur la scène. Tout en s’inspirant de la tradition de son pays, elle propose une musique imprégnée de la culture du Togo. Elle dévoile et explique à son public l’importance d’un retour à la source au bénéfice de la culture africaine. Dans une parfaite fusion des rythmes importés et locaux, elle dénonce la diabolisation faite du vaudou qui, selon elle, rassemble pourtant toutes les énergies positives qu’il faut pour la bonne existence humaine. Celle qui autrefois chantait du gospel se retrouve aujourd’hui à faire de la musique moderne d’inspiration ancestrale, non pas par caprice mais par intime conviction de n’avoir pas, selon ses dires, retrouver de l’autre côté la satisfaction artistique qu’elle recherche. « Le vaudou n’a rien de mauvais. La seule richesse qui nous reste en Afrique aujourd’hui c’est le vaudou», affirme-t-elle. D’où son combat actuel qu’elle mène pour la préservation de ce qu’elle appelle la force de l’Afrique.

Un répertoire musical purement dédié à la gloire de la culture togolaise en général et celle du vaudou en particulier. Sous la direction artistique de Peter Solo de Vaudou Game, Hortense Nayo, à travers ses harmonies sonores et multidimensionnelles, invite le Togo à se trouver une identité musicale propre. Une identité avec laquelle le Togo peut se faire valablement représenter à travers le monde. Et pour elle : « Le secret de l’identité de la musique togolaise se trouve dans le vaudou ». Et elle y accorde une grande importance parce que toujours selon elle le vaudou regorge de richesse. « La musique togolaise se trouve dans le vaudou ». Dans sa recherche musicale, la jeune togolaise collabore avec Lomé Orchestra et explore l’aspect culturel du vaudou. Selon elle, elle retrouve son identité dans le style afro punk vaudou : « Les premières notes qu’on a commencé à jouer c’est comme si j’étais connectée à quelque chose immédiatement. J’ai senti quelque chose d’inexplicable en moi. C’est comme si j’avais retrouvé ce que je cherchais. Cette recherche m’a vraiment emmenée à travailler avec des artistes, des musiciens dans le domaine traditionnel. Une intuition me disait que le secret de l’identité de la musique togolaise se trouve là-bas. » Hortense Nayo semble désormais avoir trouvé sa voie. Dans ce mélange afro, jazz, funk et d’autres sonorités locaux, telles que le Agbadja, le Bôbôbô, le Akpêsseè et bien d’autres, elle espère se réaliser artistiquement et personnellement afin de s’imposer comme l’une des voix majeures de la scène musicale togolaise et africaine.

Bérénice Célia GAINSI (Coll. depuis Lomé)

Article rédigé dans le cadre de la phase présentielle de l’atelier d’initiation de journalistes culturels francophones à la production de podcasts avec le soutien de l’Organisation Internationale de la Francophonie (OIF)

Source : Matin Libre

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