Transformons la dépendance en opportunité: L’Appel du mois du  » Consommons local « 

Les ministres en charge du commerce, des Etats membres de l’UEMOA ont eu la géniale idée au cours de l’une de leurs assises annuelles le 25 octobre 2019, de décider de l’adoption du mois d’octobre comme celui du « consommons local » sur le marché communautaire. Depuis lors, trois éditions de cette initiative visant la création d’un espace de dialogue entre les consommateurs et les producteurs locaux de biens et services, se sont déjà tenues. La quatrième est en cours avec l’honneur fait au Bénin d’abriter les manifestations officielles à l’échelle communautaire.

 

Seulement, quel est pour le Bénin, le label identitaire phare sur le marché commun de 120 millions de consommateurs de l’Union ? À l’instar du Danfani et autres merveilles dans le secteur textile au Burkina Faso, de l’Attiéké et d’autres références dans l’agroalimentaire telles que les huiles végétales ou la parfumerie en Côte d’Ivoire. Ce constat fait émerger en moi une envie pressante de partager avec vous une formidable expérience personnelle.

Depuis quelques temps, j’utilise sur ma peau et dans mes cheveux une huile de coco vierge, 100% naturelle, extraite à domicile par mes proches. Je ne vous dis pas le ravage. Tous ceux qui m’aperçoivent ne peuvent s’empêcher de m’interroger sur le secret d’un tel rayonnement nonobstant mon état de santé. En plus de sentir goulûment bon, cette décoction incolore rend à votre peau toute sa noblesse. J’y reviendrai dans une publication spéciale qui intéressera tout particulièrement mes amazoniennes en guise de secrets de bien-être, de beauté et de séduction de leurs époux. Pour l’heure, interrogeons-nous sur notre label.

Ce que nous apprennent les données de l’Institut National de la Statistique et de la Démographie (INSTAD) est qu’en 2022, sur l’ensemble des biens et services constitués essentiellement de coton ni cardé ni peigné, vendus à l’étranger, seulement 15% l’ont été en direction des pays d’Afrique dont ceux de l’UEMOA. Bien moins qu’en 2021 où ce taux était de 17%. En valeurs, le Bénin a acheté sur le marché international pour ses besoins, 2.348, 2 milliards de francs CFA de biens et services dont 417,1 milliards de francs CFA de riz contre seulement 559,9 milliards de francs CFA de marchandises exportées.

La situation de dépendance des Etats de l’UEMOA aux importations est si préoccupante que le ministre ivoirien du Commerce, en procédant au lancement de l’édition 2023 du mois du Consommons local dans son pays n’a pu retenir son indignation, m’a-t-on rapporté: « (…) de nombreux produits consommés par la région ouest africaine proviennent principalement de l’extérieur, notamment des pays asiatiques. Ces importations ont été évaluées à plus de 19.000 milliards de francs CFA en 2021 ».

Une telle disparité peut et doit se muer en opportunité, tant pour les Etats que pour le secteur privé en vue d’initiatives et d’investissements dans la transformation et l’industrialisation afin de remplacer progressivement les produits d’importation par une gamme de produits locaux compétitifs et labellisés. Bien évidemment que les défis liés à la levée des barrières à l’application effective du traité relatif à la libre circulation des personnes et des biens dans l’espace UEMOA, demeurent entiers.

 

#consommerlocal

#Reckya MADOUGOU

Source : Matin Libre

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