Vote d’un nouveau Code électoral : Allons-nous vers un Etat-parti ?

Un Code électoral qui dresse davantage le lit à l’exclusion lors des élections générales de 2026. Voilà la revanche des députés de la Majorité parlementaire, après le rejet par la Minorité de la proposition de révision de la Constitution.

Des amendements portés à la proposition Aké Natondé, on note que le seuil de suffrages requis pour prétendre à l’attribution de sièges lors des élections législatives et communales passe de 10% à 15 voire 20% selon le type d’élection. Sur la question du parrainage, seuls les députés et les maires élus en 2026 peuvent parrainer les candidats à la présidentielle. Les duos de candidats doivent être parrainés par au moins 15 % de l’ensemble des élus députés et maires, contrairement aux 10 % prévus dans l’ancienne loi.

De même, ce parrainage doit provenir d’au moins 3/5 de l’ensemble des circonscriptions électorales. Les députés et les maires doivent parrainer uniquement membre ou désigné du parti qui les a positionnés sur sa liste pour les élections législatives ou communales. Le nouveau code électoral prévoit un accord de gouvernance entre les partis. Dans ce cas. Un député ou maire peut parrainer un candidat d’un autre parti, ayant signé un accord de gouvernance avec son parti.

Outre le parrainage, la plupart des amendements n’ont rien à voir avec la décision de la Cour constitutionnelle. D’où l’hypothèse d’un plan B qui serait minutieusement préparé et mis en œuvre, après l’échec de la révision de la Constitution. Un plan B qui renforce l’exclusion, source des violences post-électorales de 2019 et 2021. C’est donc une erreur de penser que le vote du Code électoral, intervenu dans la nuit du mardi 5 au mercredi 6 mars 2024, est une juste un saut d’humeur des députés pro Talon, après le rejet de la révision de la Constitution.

Quand on regarde bien, ces amendements ne vont pas exclure de la course à la Présidentielle que des allogènes. Le partage des sièges aux élections législatives et communales est aussi impacté. Au lieu de 10% contenus dans l’ancien code, ce sont les partis qui ont recueillis 20 ou 15% de suffrages, selon le type d’élection, qui seront admis au partage des sièges. Cette disposition ne vise pas que le parti d’Opposition Les Démocrates. Le Bloc républicain est aussi concerné. Mais quand on sait que les députés Br ont aussi applaudi le nouveau Code, alors il y a anguille sous roche. L’Up-R et le Br ne mûrissent-ils pas depuis quelques temps un projet de fusion ? On sait la chose possible et selon certaines indiscrétions, voir ces deux partis ensemble serait le vœu secret du chef de l’Etat. Qu’il vous souvienne que des députés Up-R et Br sont allés en Chine à l’école du parti Etat chinois.

Depuis quelques temps aussi, les rencontres se multiplient entre Joseph Djogbénou et Abdoulaye Bio Tchané. Est-ce que la finalité de tout ceci, ce n’est pas un parti unique pour la Mouvance présidentielle, un parti qui seul, et chaque fois, va s’accaparer de tout, occuper toutes les fonctions électives ? n’est-ce pas le sens de la déclaration de Augustin Ahouanvoébla ? ; « Quand nous allons finir ce qui est déposé, le peuple sera heureux de savoir que n’importe qui ne peut plus se lever dans un coin pour créer un parti et dire qu’il est chef de parti ».

M.M

Source : Matin Libre

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