Flambée du prix de l’essence de contrebande et du transport : Le pouvoir d’achat s’effrite, le panier de la ménagère en souffrance


La flambée des prix de l’essence de contrebande et du transport causent des dégâts collatéraux sur le pouvoir d’achat des populations. Elle a d’abord impacté le coût du transport qui, à son tour, a agi sur les prix des produits de première nécessité. Ils connaissent en effet une hausse sur les marchés de Cotonou et environs. Ainsi les prix de l’huile, du maïs et surtout du sel ont grimpé de façon vertigineuse. C’est le constat fait par une équipe de votre rédaction dans différents marchés.

Monique AHOUANDJINOU et Chancelle MELE (Stags)

Mardi 20 juin 2023. Il est 13h au marché Dantokpa en plein cœur de Cotonou. Une foule anime ce lieu d’échanges de marchandises. Dans le brouhaha habituel du marché, le soleil de plomb de la mi-journée laisse place à de sombres nuages accompagnés d’une averse. Les va-et-vient deviennent intenses et chacun se cherche un abri. Mais les étalages sous les hangars accueillent toujours quelques clients qui tiennent à s’approvisionner. Amina, simplement habillée d’une robe bleue avec un pagne noué au niveau des seins, est devant son étalage de condiments. Là, elle échange avec ses clients sur les prix de ses produits. « Je veux des tomates pour 200 Fcfa et du piment pour 100 Fcfa », réclame Charlotte à la vendeuse. Mais, à sa grande surprise, Amina lui compte trois boules de tomates pour 200 FCFA et une petite poignée de piments verts dans un creux de papier de ciment pour 100 FCFA. Pendant que Charlotte sursaute en entendant les prix, la commerçante reste intransigeante. « C’est le marché hein. Actuellement, il est difficile de trouver des tomates. Il faut batailler dur pour avoir un panier. Les prix grimpent au jour le jour », répond la vendeuse au geste de dépit de Charlotte. « Tu ne vas pas me traiter comme ça hein. J’ai plus de bouches à nourrir, donc tu dois voir dedans pour moi », clame aussitôt Paula, postée à proximité attendant son tour d’être servie. « On va faire comment ? Ce n’est pas par volonté. Le marché nous dicte notre conduite », réplique-t-elle. C’est dans ce jeu de dialogue que l’on découvre la montée des prix des produits de première nécessité. Du piment au maïs en passant par les huiles végétales, tous connaissent de hausse et ils sont presque conformes d’un étalage à un autre.


Le prix du transport a augmenté

Ainsi, il est désormais difficile de ravitailler sa maisonnée. Les produits de première nécessité ont augmenté de prix sur les marchés. La cherté se ressent plus en périphérie de Cotonou puisque les détaillants des marchés des autres villes doivent payer le coût du transport pour s’approvisionner chez les grossistes au marché Dantokpa. Avec la montée du prix de l’essence, le prix du transport a augmenté et cela se ressent sur les prix au niveau des détaillants dans les marchés périphériques. C’est le cas à Godomey où les vendeuses sont obligées d’appliquer le coût du transport sur leurs denrées. « Les prix ont augmenté chez les grossistes. Je vends du piment en détail et je vais m’en procurer au marché Dantokpa. La bassine de piment rouge est passée de 2500 à 3500 FCFA. Quant au piment vert, il est passé de 2500 à 4000 FCFA. J’ai acheté le panier de tomates à 15.000 FCFA alors que c’était à 12.000 FCFA récemment. En plus de cela, je paie plus chèrement pour transporter mes marchandises de Tokpa à Godomey. Je payais 100 FCFA sur le transport de chaque panier mais actuellement je débourse 200 FCFA. C’est vraiment difficile pour nous et nous n’avons d’autres choix que d’augmenter les prix sur les produits », a déclaré une vendeuse de condiments. Un portefeuille de 10.000 FCFA n’est plus suffisant pour faire les provisions d’un mois. Il faut débourser pour contenter la famille. Un ravitaillement comporte généralement du Riz, du Haricot, du Maïs, des condiments, de l’huile, des épices, du sucre… Mais tous ces produits de première nécessité ont augmenté de prix. Par exemple, le sel de cuisine, autrefois cédé à 300 FCFA le kilogramme a plus que doublé de prix. Il faut désormais débourser 700 FCFA pour se procurer le sel exporté et 1000 FCFA pour le Xwladjè, une variété locale très prisée par les femmes. « Le prix du maïs est passé de 20 000 FCFA a 25 000 FCFA le sac de 50Kg. On est passé pour l’huile végétale de 20 000FCFA a 22 000 FCFA le bidon », déclare une autre vendeuse qui cède désormais la mesure de Maïs à 250 FCFA au lieu des 200 FCFA antérieurement pratiqués. Ell vend également de l’huile dont le prix du litre passe de 800 à 900 FCFA. Par ailleurs, elle explique que le bidon de 25 litres a augmenté de 2000 FCFA (passant de 20.000 à 22.000FCFA).

Du côté du marché de Cococodji, les populations ne décolèrent pas non plus sur la flambée des prix des produits de première nécessité. « On achetait les condiments avec un budget de 2500f mais aujourd’hui quand on vient au marché de Cococodji, on n’arrive plus à payer grand chose pour préparer avec ce portefeuille », a affirmé un père de famille. Selon l’indice harmonisé des prix à la consommation (IHPC) du mois de mai 2023, la hausse constatée sur les produits alimentaires et boissons non alcoolisées est de +2,7%. Un pourcentage qui agit négativement déjà sur la bourse des ménages. Et, à l’allure où va la hausse des prix des produits de consommation, la pente grimpante risque de ne pas retomber. Malheureusement.

Source : Fraternité

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