Le Se/Arcep-Bénin Hervé Guèdègbé au sujet de la couverture réseau: « 2500 points d’accès sont déjà déployés et fonctionnels »

Mardi 03 octobre dernier, l’émission « Instant régulation » de l’Autorité de régulation des communications électroniques et de la poste (Arcep-Bénin) a reçu le Secrétaire exécutif de l’Arcep-Bénin, Hervé Guèdègbé. L’Invité de Achille Fatondji sur la radio nationale a abordé les enjeux de la régulation du secteur des télécommunications électroniques et de la poste au Bénin, le maintien et le renforcement des services au public, sujet d’actualité en milieu rural. Il ressort de son exposé que des 3000 points d’accès exigés aux opérateurs par le législateur, une mission de contrôle s’est rendue compte que partout sur le territoire national, il y a déjà 2500 ponts d’accès fonctionnels où le citoyen peut se rendre, faire son appel, envoyer des Sms, naviguer sur internet, payer et se retirer.

 

Matin Libre vous propose le verbatim de cet entretien.

Première partie

Introduction du journaliste Achille Fatondji

La problématique présente plusieurs questionnements des habitants des territoires ruraux et oblige à réfléchir à de nouvelles formes de présence et de mutualisation pour les différents services, qu’ils soient postaux, communications électroniques ou même scolaires et médicaux. Ces services sont en pleine mutation. Les habitudes des usagers changent notamment avec le numérique et le besoin de proximité se renforce. C’est un enjeu de gouvernement. Voilà pourquoi le gouvernement du Bénin en a fait une priorité.

De quoi parlons-nous ? de l’accessibilité des services de communications électroniques dans les zones rurales. L’accès des communes au haut débit, au très haut débit demeure une priorité pour le gouvernement du président Patrice Talon. Le Ministère de l’économie numérique et de la digitalisation sous le leadership de Madame Aurélie Adam Soulé Zoumarou et toute son équipe traduisent par des actes ces priorités sur le terrain. Mais sans infrastructures, pas de disponibilité des services numériques. Dans l’une de ses émissions bilan, la ministre Aurélie Adam Soulé Zoumarou a indiqué sur la base du Pag 1 le déploiement de plus de 2500 km de fibre, la réhabilitation du…, des extensions qui ont été faites mais aussi la mise en place des points de présence dans les communes pour permettre de rapprocher le haut débit des populations. Les opérateurs eux mettent en place des réseaux de collecte et d’accès pour atteindre les usagers en bout de chaine. Ce n’est pas tout.

Dans le cadre du Pag 2, il est prévu de continuer le déploiement de la fibre notamment dans la partie ouest. Les opérateurs vont eux aussi intensifier les réseaux de collecte et d’accès que ce soit en réseau fixe ou l’internet haut débit ou en réseau mobile pour le haut débit mobile et les communications mobiles en général. On y voit toute l’importance des points d’accès. C’est carrément le socle des services de communications électroniques dans les zones rurales. L’accessibilité aux services de communications électroniques dans les zones rurales, les enjeux de déploiement, des points d’accès, c’est le thème de ce numéro de votre émission « Instant régulation ». Avec le secrétaire exécutif de l’Arcep Bénin, nous allons mieux comprendre ce thème. Le président de l’Association la voix des consommateurs sera lui aussi là. N’empêche vous pouvez, par vous-même vous adressez à nous dans l’émission, poser toutes vos questions et préoccupations.

Questions-Réponses

Journaliste : M Hervé Coovi Guèdègbé, bonsoir

Hervé Coovi Guèdègbé : bonsoir Achille Fatondji

Merci d’être là, je rappelle que vous êtes le Secrétaire exécutif de l’Arcep Bénin. Nous parlons de l’accessibilité des services de communications électroniques dans les zones rurales, les enjeux de déploiement des points d’accès. Que comprendre par ce thème ?

Merci une fois encore Achille. Je voudrais à l’entame de la séance saluer encore les auditeurs de la radio nationale qui nous écoutent chaque fois que nous sommes présents et qui mieux amplifient les observations, les suggestions, les sensibilisations que nous faisons à travers l’émission « Instant de régulation » que le conseil de régulation de l’Arcep a bien voulu autoriser, le conseil qui est dirigé par le président Flavien Bachabi. Pour en venir à votre question principale, que faut-il entendre par point d’accès de services payants de communications électroniques, je pense que dans votre liminaire, vous avez présenté l’ensemble de l’écosystème des communications électroniques.

Il s’agit donc de l’ensemble des moyens pour que le citoyen puisse avoir accès aux services de communications électroniques. Et qui dit facilité d’accès demande d’éliminer ou de réduire toutes les barrières pour pouvoir profiter d’un service, pour pouvoir utiliser un service, pour pouvoir donc jouir d’un service. C’est dans ce domaine également, celui des communications électroniques, l’un des objectifs essentiels de faciliter l’accès des populations aux services de communications électroniques. Et pour le faire, il y a plusieurs voies, plusieurs moyens. Vous avez rappelé tout-à-l’heure les lourds investissements du gouvernement et qui ont été motivés par le Programme d’action du gouvernement dans son volet numérique et qui a pris une grosse part déjà dans ce qui est le déploiement des infrastructures. Vous avez parlé du déploiement de la fibre optique dans nombre de départements, ce qui a été fait et qui continue encore.

Vous avez également les problématiques de neutralité technologique qui ont fait que le Bénin fait partie des rares pays à accepter que les opérateurs offrant des services de communications électroniques à utiliser toutes les technologies pour pouvoir donner le service. Dans l’accessibilité, nous avons également la tarification mais la question de l’accessibilité demeurera toujours. Chaque fois et autant qu’il restera un citoyen qui n’est pas encore dans le monde ouvert des systèmes de l’information, on va parler de l’accessibilité. C’est donc en réponse à cette problématique que le législateur béninois a prévu au code numérique, à l’article 101 que les opérateurs de réseaux de communications électroniques ouverts au public doivent déployer des points d’accès des services de communication payants sur tout le territoire national de façon raisonnable et suivant un calendrier et une répartition définie par l’Autorité de régulation.

Si vous voulez, nous allons revenir dans un court instant sur toutes ces dispositions du code. En attendant, est-ce que vous pouvez éclairer les auditeurs sur votre mission relativement à ces services de communications électroniques dans les zones rurales, la mission de régulation qui revient à l’Arcep ?

Oui je voudrais que vous me permettiez de finir l’axe d’explication. Parce que les points d’accès, c’est nouveau. Vous avez par le passé nombre d’initiatives qui consistent à mettre en place des centres communautaires où tous les citoyens pouvaient aller pour faire de l’informatique, il y a eu les cabines téléphoniques de l’opérateur OPT à l’époque, devenu Bénin Télécom SA. C’est dans ce sens que je suis en train d’expliquer qu’il faut éliminer toutes les barrières, même quand vous avez déployé des infrastructures de télécommunication. Même quand il a existé des agences, les tarifs, il restera des citoyens qui, peut-être, à défaut d’avoir les moyens pour acheter le terminal, que nous appelons le portable puisque sans terminal, on ne peut pas communiquer, les points d’accès représentent donc ce dernier bout qui permet à un citoyen qui n’a pas le terminal, qui peut être exclu par rapport à la distance, par rapport à l’espace de communication, dès qu’il a une préoccupation, de courir donc à ce point, d’émettre un appel, d’envoyer un Sms, de naviguer sur internet, d’utiliser le réseau social qu’il veut et de payer juste pour le besoin ponctuel qu’il a, quitte à satisfaire donc son besoin de communication.

Donc, pendant longtemps on a dit les populations ont accès aux services de communications électroniques quand il y a la couverture totale. Oui, c’est bien. Quand les tarifs sont abordables, oui c’est bien. Mais il y a un citoyen qui peut bien sûr avoir la communication et une couverture de sa zone, il peut même détenir les moyens et peut-être lui, il a un besoin pressant de passer un appel à un parent et il n’a pas peut-être du crédit, il n’a peut-être par de l’argent dans son téléphone et il a un point devant sa maison et il peut donc aller accomplir son besoin, celui de communiquer.

Un point qui fonctionne automatiquement ?

Automatiquement, parce que le législateur a exigé que ces points fonctionnent 24h/24 avec des tarifs qui sont affichés afin que le citoyen qui vient là n’a pas à se munir de quelque chose. Vous allez dans des contrées où on peut avoir la couverture du réseau en télécommunication et il se peut que le citoyen n’a pas accès à l’électricité pour charger son portable. L’existence du point d’accès de services payants de communications électroniques permet à ce citoyen de rentrer dans le monde de l’information, d’aller accomplir son besoin et de faire son geste chaque fois qu’il a besoin des services de communications électroniques. Donc les points d’accès de services de communications électroniques ne sont pas vus par rapport à la discrimination rurale ou urbaine d’un espace mais c’est vu par rapport à l’universalité du service de communications électroniques pour les citoyens. Le législateur l’a bien fait qu’il l’a mis à l’article 101 qui est dans le chapitre qui est réservé aux services universels. Donc le législateur dit toutes les barrières quelles que soient les conditions économiques, techniques, géographiques dans lesquelles un citoyen se retrouve, son besoin en services de communication doit pouvoir être assuré.

On comprend bien alors ce contexte et cette obligation d’assurer l’accessibilité du service aux consommateurs. Maintenant, venons-en à la mission. Dans ce contexte, dans cet arsenal juridique qui est posé, comment-est-ce que l’Autorité arrive à jouer sa mission, sa partition ?

Vous savez que chaque fois que le législateur pose des principes qui créent des droits au profit des communautés, il renvoie un certain nombre de choses à la règlementation. C’est ainsi que le législateur a non seulement posé le principe que les opérateurs doivent déployer des points d’accès, il en a désigné le garant qui est l’Autorité de régulation. Dans l’article 101, le législateur dit que c’est l’Autorité qui veille et il en a posé la procédure en demandant à l’Autorité de régulation, de façon raisonnable, de définir les endroits, définir le nombre, de valider la tarification et de veiller donc à la mise en œuvre. Et c’est ce que l’Autorité de régulation a fait à travers la décision 2020-20 du 17 juillet 2020. Donc cette décision est venue mettre en œuvre cette mauvaise disposition du code du numérique qui n’a jamais été dans aucune base juridique organisant le secteur des communications électroniques au Bénin.

A travers cette décision, le régulateur, l’Autorité de régulation des communications électroniques, a réglé les détails de la mise en œuvre de cette disposition. Premium, il faut définir quelles sont les zones qui doivent pouvoir obtenir ce bénéfice parce que le législateur a parlé de, vous savez, il y a des endroits où les facteurs de base sont plus développés que dans d’autres endroits. Vous prenez les arrondissements de Cotonou, vous avez presque ensemble les facteurs de base. Vous avez l’électricité, la fibre optique, le service financier mobile, une panoplie de choses qui peuvent vous permettre à tout moment de rentrer dans le monde du système d’information.

Donc, l’Autorité de régulation a cartographié le pays. Il a identifié en tenant compte des facteurs de base, où est-ce qu’il peut avoir des problèmes d’électricité, où est-ce que les agences des opérateurs de communications électroniques ont fait beaucoup plus de distance pour pouvoir avoir accès aux services, où sont les écoles dans certaines zones rurales, où se trouvent des marchés où on peut y être et ayant un besoin utile pressant de faire un appel.

C’est pour assurer une certaine équitabilité

Voilà ! Et à cet effet, l’Autorité de régulation a défini dans la première phase 1508 sites points d’accès numériques par opérateur. Ce qui revient à 3000 points d’accès pour les deux opérateurs qui animaient le marché au moment de la décision 2020-20. Donc, à travers cette législation, les citoyens béninois auront accès à 3000 points où ils peuvent s’y rendre et aller faire des appels téléphoniques, aller faire des messages, utiliser internet, payer et repartir sans au préalable avoir acheté un portable, couvrir des frais d’électricité, etc. Donc, 3000 points ont été définis et les opérateurs ont trouvé beaucoup d’intérêt dans la mesure parce que la mesure aussi permet d’être présent sur le territoire. Donc les opérateurs ont répondu à l’appel et je peux vous dire que la dernière séance du conseil de régulation qui s’est tenu en septembre a fait le point après un audit de la mise en œuvre de ces dispositions dont je peux vous donner les résultats qui sont très concluants.

3000 ponts d’accès dites-vous. C’est un chiffre captivant. Je voudrais savoir si c’est une réalité sur le terrain ?

C’est une réalité et cette réalité a été mesurée au travers des dispositions de la loi qui demande à l’Autorité de veiller à ce que les obligations qui sont pour les opérateurs soient respectées. Et dans ce sens, nous avons fait une mission sur le terrain en envoyant des agents qui ont fait la collecte pendant trois semaines sur tout le territoire national pour s’assurer que le nombre de points d’accès qui a été demandé comme obligations, les espaces géographiques où ces points d’accès doivent être installés, nous nous sommes intéressé même à la qualité de l’infrastructure qui reçoit ces points d’accueil, je peux vous dire que vous en avez aujourd’hui jusqu’à 2500 points d’accès environ qui sont déjà déployés et qui sont fonctionnels. La répartition géographique des points d’accès en dehors du Littoral qui est constitué de la ville de Cotonou, tous les 11 départements du Bénin ont reçu des points d’accès où le citoyen peut s’y rendre, faire des actes qui permettent de rentrer dans la consommation des services de communications électroniques, de payer et de se retirer.

 

Je lis sur le visage de Monsieur Aubin Accrombessi, président de l’Association la voix des consommateurs, un petit sourire, témoignage certainement de la bonne marche de cette accessibilité. N’est-ce pas M Accrombessi ?

Bonsoir M le Secrétaire exécutif et bonsoir à tous nos auditeurs, noc concitoyens consommateurs. C’est vrai, il y a effectivement plusieurs points d’accès. Nous on n’a pas été sur le terrain pour évaluer, donc nous faisons confiance au témoignage du Secrétaire exécutif.

Certainement qu’il y a des retours qui vous parviennent du terrain ?

Oui c’est plutôt que nous avons vu les expériences de Cotonou. Récemment j’étais encore dans un point d’accès et je ne sais pas si les populations sont suffisamment informées que ces points d’accès continuent d’être utiles, mis à leur disposition, parce que de ce point d’accès auquel j’ai pu accéder c’était assez calme. Il n’y avait pas de l’affluence.

 

Il se pose, selon vous, une question d’habitude, de culture ou de l’usage de la chose mise à disposition ?

Oui dans un premier temps, quelle a été la forme de la communication faite autour de ces points d’accès ? C’est vrai qu’entre temps, c’était bien occupé, des consommateurs y allaient mais est-ce que les services auxquels les consommateurs ont accès depuis chez eux aujourd’hui ne les ont pas affranchis de l’usage de ces points d’accès ? C’est ça d’abord la vraie question parce que si j’ai une technologie qui me permet de mieux accéder aux services électroniques, je me vois moins faire recours à ces points d’accès.

 

Vous pensez qu’avec vos moyens technologiques, là-bas, on vous rend la vie moins difficile ?

La préoccupation du consommateur aujourd’hui, ce n’est pas seulement le coût. C’est le rapport qualité-coût. Si je dois aller m’asseoir quelque part et que le débit qui m’est offert doit me laisser télécharger un support Pdf peut-être en 2, 3 minutes alors que chez moi, j’aurais pu le télécharger en 10 secondes, vous comprenez que je n’ai aucun intérêt à aller m’assoir là. Parce qu’en plus, il faut reconnaître que c’est des points qui permettent de compenser les insuffisances. Quand le service n’est pas vraiment accessible…

A suivre !

Transcription Bertrand HOUANHO

Source : Matin Libre

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