Perles à la hanche chez les femmes : Une arme de séduction en perdition

Le port de perles à la hanche est l’une des pratiques qui, pendant longtemps, a occupé une place de choix dans la beauté féminine. De nos jours, force est de constater que les femmes n’en font pas une préoccupation majeure.

Ornella, demoiselle proche de la vingtaine, ne s’en cache pas : « Je préfère rester sans les perles. Je ne les supporte pas ». Comme elle, Olivia, une jeune maman a de bonnes raisons de ne pas porter des perles. Elle confie : « comme je n’aime pas porter des habits qui descendent, j’ai du mal à porter les perles de peur qu’à tout moment, elles ressortent de mes dessous ». Ainsi, de plus en plus de jeunes filles et femmes ont fait l’option des hanches lisses sans les perles autour. Dans les villes de Cotonou et d’Abomey-Calavi, en circulation sur la moto, à la plage, dans les bars et les boîtes de nuit, à la maison voire à l’église, il n’est d’ailleurs pas rare de croiser des femmes qui, de par leur habillement, laissent voir qu’elles n’en ont pas porté. Entre habitude perdue ou effet de mode, les raisons de se passer des perles à la hanche ne manquent pas.

Des raisons plutôt drôles !

Pour Olivia, la cause du désintérêt pour les perles à la hanche se trouvent dans son style vestimentaire. « Mon style vestimentaire ne me permet pas de porter des perles. Quand je porte mes robes ou mes combinaisons, les traces des perles sont visibles. Ce qui gâte mon style. En outre, quand je suis en pantalon, je me sens obligée de ranger mes perles à tout moment surtout quand je suis sur Taxi Zémidjan », laisse-t-elle entendre. Loin des raisons avancées par la jeune maman, ce sont des effets allergiques qui empêchent Ornella de porter des perles autour de la hanche. « J’ai souvent des démangeaisons quand je porte des perles. Une fois avec mes amis, ils pensent que j’ai un dessous sale ou que j’ai des infections », fait-elle savoir.

Par ailleurs, certaines femmes aiment porter les perlent mais ont abandonné cette habitude au fil du temps pour des raisons d’âge avancé. « Je portais des perles depuis mon enfance. Je ne suis jamais restée sans perles et ceci, je l’ai appris auprès de ma grand-mère bien avant sa mort. Il faut avouer que je portais des perles de protection qui sont mêlées à celles ordinaires. En plus de cela, mon époux me l’exigeait lorsque nous nous sommes mariés. Il n’hésitait pas à m’en acheter. Sans mes perles à la hanche, j’ai l’impression que quelque chose me manque. Mais, à présent que mon âge est avancé, je n’arrive plus à les porter tous les jours. Je me réveille parfois avec des douleurs. C’est à cause de cela que j’ai commencé à les enlever malgré moi », a confié une quinquagénaire. Chez d’autres femmes, les raisons de l’absence de perles autour de leur hanche se trouvent dans leur croyance religieuse. « Le port de perles est interdit chez les évangélistes même si ce n’est pas dans toutes les églises. Selon notre religion, ces objets n’honorent pas notre Dieu. Une femme chrétienne digne du nom ne doit pas porter les perles. Ce sont des objets de séduction qui tendent à perturber notre entourage et par ricochet, notre cheminement avec Dieu prend aussi un coup. Malgré cela, on constate que certaines femmes continuent de les porter de façon fantaisiste », a déploré Raïssa, une chrétienne évangélique.

Une arme de séduction malgré tout !

Qu’importe les diverses raisons des femmes à délaisser de nos jours le port des perles autour des hanches, Sandra, une jeune femme mariée n’a pas eu de choix à faire. « Mon mari a insisté pour que je porte les perles et lui-même m’en a acheté. C’est ce qui le séduisait au fait. Moi aussi avec le temps, j’ai pris goût. J’ai constaté après qu’il y a eu un changement de forme au niveau de ma hanche. Quand je me déshabille, je réalise que je suis plus sexy actuellement qu’auparavant. J’adore à présent les perles », assure-t-elle. Si les données ont donc changé au fil des générations, il n’empêche que les perles à la hanche, demeurent jusqu’aujourd’hui, une arme de séduction. Mais, une arme négligée pour des raisons propres à chaque femme.

Monique AHOUANDJINOU & Happy AHOMONDJI (Stags)