Santé: Maladie hémorroïdaire et faiblesse sexuelle: il n’y a pas de lien…

 (Qu’elle soit interne ou externe, elle n’évolue jamais vers un cancer)

 Thierry, Janvier, Ismaël, pépé Marcellin, etc. souffrent de « l’hémorroïde ». Du moins, c’est ainsi qu’ils nomment la maladie. Si, chez Janvier, c’est interne et que chez Ismaël, c’est externe, il est un fait que le mal s’est rendu maître de leur vie. On parle de nombreuses restrictions alimentaires, de faiblesse sexuelle… Il est même dit que tout le monde en souffre. Hémorroïdes ou maladies hémorroïdaires, causes, symptômes, traitement et lien avec les organes génitaux, on fait le tour avec un professionnel, un Hépato-gastro-entérologue, Spécialiste du foie et des maladies digestives. Il garde l’anonymat.

 

« C’est un sujet intéressant. C’est très bien d’y avoir pensé. Ça va éclairer. Il y a plusieurs personnes qui souffrent mais qui ne consultent pas. Les hémorroïdes, en fait, ce sont des éléments qui sont présents normalement au niveau de l’anus chez tout le monde depuis la naissance. Tout le monde a des hémorroïdes. Il s’agit de veines présentes dans l’anus. On les compare un peu à des coussinets, des coussins. C’est ainsi que ça se présente autour de l’anus. Ce sont des veines douillettes. Et, on en a deux types. On a des hémorroïdes internes qui sont généralement au niveau du canal anal et des hémorroïdes externes qui sont immédiatement à l’extérieur de l’anus uniquement visibles lors des complications. Ces veines assurent ce qu’on appelle la continence fine de l’anus. C’est-à-dire que le fait que quelqu’un arrive à retenir les selles, les hémorroïdes y jouent un rôle important. Elles participent à cette action. Mais, on peut vivre sans ça », laisse entendre, d’entrée, le Spécialiste pour dire que les hémorroïdes sont des veines. Les unes en interne et les autres en externe de l’anus. Et, qu’en réalité, l’hémorroïde en soi n’est pas une maladie.

Morceau choisi : « Maintenant, comme on a tous des hémorroïdes, il y arrive à un moment donné, qu’on fasse une maladie hémorroïdaire. Tout le monde a l’hémorroïde mais tout le monde ne fait pas la maladie hémorroïdaire. Quand quelqu’un dit qu’il a l’hémorroïde comme pour dire qu’il est malade, c’est de l’ignorance ».

Selon les propos du gastro-entérologue, la maladie hémorroïdaire, se présente fondamentalement sous trois aspects. « On a d’abord, la trombose hémorroïdaire interne et externe. La trombose hémorroïdaire externe, c’est une tuméfaction douloureuse des veines, un gonflement douloureux au niveau de l’anus. C’est comme un caillot qui se forme dans les veines. La thrombose hémorroïdaire interne se traduit par une sensation de tension et de brûlure à l’intérieur du canal anal.

Nous avons ensuite les saignements. Ici, c’est lorsque les hémorroïdes saignent. Le malade vient à la consultation parce que son anus saigne. Quand il va à la selle, il remarque qu’il y a du sang. Celui-ci peut être minime (sang sur le papier à l’essuyage) ou beaucoup. Abondant et répété, il peut provoquer une anémie. Le prolapsus hémorroïdaire, c’est le troisième type de maladies hémorroïdaires et c’est lorsque l’anus sort pendant que l’intéressé va à la selle. Le prolapsus peut s’extérioriser lors de la selle ou lors d’effort (marche prolongée) ».

Des causes simples, mais pas banalisables

De nombreuses incertitudes persistent sur les causes de la maladie hémorroïdaire. Parmi les facteurs déclenchants les mieux documentés, on retient, fait savoir, l’Hepato gastro-entérologue, la constipation. « La constipation, c’est le fait de ne pas aller à la selle correctement. Il y a des gens qui font trois jours sans aller à la selle. Quand ils vont au WC, ils poussent, ils forcent. Et en poussant, ils provoquent maintenant une maladie de ces veines », explique-t-il.

La deuxième cause principale, c’est l’alcool, les épices, le piment. « Il y a des gens, quand ils prennent beaucoup d’alcool, les épices, le piment, ils font des diarrhées. Toute chose qui dérange ces hémorroïdes-là et ça donne la maladie. Le fait de prendre tout le temps de l’alcool fragilise les veines de l’anus. Il en est de même pour le piment. Quand on en prend de trop et qu’on va à la selle, ça brûle l’anus. Tout ça fragilise les veines de l’anus et il se créent des maladies hémorroïdaires », soutient-il.

Les autres causes tout aussi banales mais à prendre très au sérieux sont le stress car il favorise la constipation ; les professions où l’on est tout le temps assis, du matin au soir. A écouter notre source, le fait d’être assis pendant longtemps sur la veine, provoque des maladies hémorroïdaires. Les cyclistes sont exposés tout le temps à la maladie hémorroïdaire, alerte-t-il. Résumant qu’en somme, les comportements alimentaires, la position assise prolongée et les troubles du transit (constipation et diarrhée) sont à prendre au sérieux si on veut éviter une maladie hémorroïdaire.

Par ailleurs, les menstruations, les femmes enceintes, avec des hormones font des maladies hémorroïdaires. Il y a aussi certaines familles qui ont dans leur hérédité, des gènes qui transmettent la maladie hémorroïdaire, révèle-t-il, sans oublier les efforts physiques et certains agents irritants médicamenteux comme certains laxatifs, suppositoires utilisés dans la constipation.

Aussi, une maladie hémorroïdaire se développe avec l’âge. Les enfants n’en souffrent pas. Chez un enfant, c’est exceptionnel et c’est la trombose. On parle de la maladie de l’hémorroïde généralement après 20 ans. Les personnes âgées font les maladies hémorroïdaires parceque la veine vieillit. Elle a, en effet, longtemps assuré la continence fine. Donc, l’âge est aussi un facteur favorisant la maladie hémorroïdaire, évoque le professionnel.

Maladie hémorroïdaire et faiblesse sexuelle, on lève l’équivoque

Nombreuses sont ces personnes qui lient leur faiblesse sexuelle à la maladie de l’hémorroïde. Des Janvier, Ismaël, on en compte par dizaine. Seulement, la réalité est à chercher ailleurs. Aux dires du Gastro-entérologue, Spécialiste du foie et des maladies digestives, c’est de l’amalgame.

« L’activité sexuelle est une pathologie artérielle. C’est-à-dire que ce sont les artères qui font que l’homme va en érection. C’est le sang qui vient dans la verge par les artères. Et c’est ça qui crée l’érection chez l’homme. Mais là-bas, pour ce qui est des maladies hémorroïdaires, on a parlé de veines. Donc, on ne saura lier un problème veineux à un problème artériel. Il n’y a pas de lien entre la maladie hémorroïdaire et la faiblesse sexuelle, ni chez l’homme ni chez la femme. Je reçois beaucoup de personnes en consultation qui le disent. C’est du pipeau. Nous sommes formels là-dessus. Ceux qui ont une faiblesse sexuelle doivent aller rechercher la cause chez l’urologue », s’est-il voulu formel avant de préciser que : « Maintenant, ce qu’il faut retenir, c’est que quand on a une maladie hémorroïdaire, comme toute autre maladie, on n’est pas à l’aise. Donc, n’étant pas à l’aise, ça va rejaillir sur la sexualité aussi. Ou, c’est peut être la gêne d’une maladie sous-jacente comme la maladie de la prostate, le diabète. Mais, il n’y a pas un lien direct entre la maladie hémorroïdaire et l’activité sexuelle ».

La maladie hémorroïdaire n’évolue jamais vers un cancer

Contrairement à ce qui se dit, les deux maladies hémorroïdaires ne sont pas des pathologies dangereuses et il n’existe pas de cancer de l’hémorroïde. rassure le spécialiste. « Qu’elle soit interne ou externe, elle n’évolue jamais vers un cancer. Une maladie hémorroïdaire n’est jamais dangereuse », affirme-t-il tout en énonçant les mesures pour traiter la maladie hémorroïdaire. Elles reposent sur des traitements naturels, médicamenteux, instrumentaux, chirurgicaux. Mais d’abord, ce sont les conseils.

Citation : « S’agissant des traitements naturels, la constipation étant la première cause, à ce niveau, on conseille au patient de prendre beaucoup de l’eau, des légumes, et des fruits pour faciliter le transit. Pour ceux qui sont stressés, on leur demande de ne pas être trop stressés. Pour ceux qui ont des attitudes sportives comme ceux qui font du vélo tout le temps ou qui voyagent tout le temps, on leur demande d’essayer de marcher, de se lever toutes les 2 heures. Il faut aussi surtout éviter le blé. Puisque c’est le blé qui constipe généralement.

Pour ce qui est des traitements médicamenteux, on prescrit des fois des médicaments. On  prescrit des laxatifs pour ceux qui sont constipés. On ajoute aussi des veinotoniques. C’est-à-dire qu’on apporte des choses pour tonifier les veines de l’anus. On apporte également des antalgiques pour ceux qui ont mal.

Quant aux traitements instrumentaux, on y a recours quand des fois, les traitements médicamenteux échouent. Ils sont faits par des gastro-entérologues. Ce sont des techniques. Les deux premières ont pour but de renforcer le soutien des hémorroïdes internes en créant une zone cicatricielle au sommet de celles-ci. Il s’agit de la création d’une brûlure minime de la paroi par un agent chimique (sclérose), thermique (photocoagulation). La troisième technique, c’est la ligature élastique qui consiste à l’apposition d’une strangulation localisée au sommet de l’hémorroïde. C’est-à-dire, à poser des élastiques dans l’anus. Des trois techniques, la ligature élastique est disponible au Bénin.

Pour ce qui est des traitements chirurgicaux, c’est en cas d’échec de tous les traitements précédents, qu’on passe à la chirurgie. C’est le chirurgien qui va maintenant enlever les paquets hémorroïdaires. C’est pourquoi, je vous disais qu’on peut vivre sans les hémorroïdes. Puisque les veines sont devenues malades, il faut les enlever. Et là, il faut bien préciser qu’il faut un chirurgien expérimenté pour faire ce type de travail ».

 

Des restrictions alimentaires, en finir avec la psychose

« Quand on dit de ne pas prendre du gombo, poisson frais, viande, le haricot, du riz, etc, ce sont des histoires », apprécie l’expert pour qui, « Il ne faut pas que les gens soient dans une psychose ». En effet, va-t-il préciser, « Si en prenant de l’alcool ça fait saigner les hémorroïdes, il faut arrêter. On peut vivre sans alcool. Quand vous prenez le riz et que ça vous constipe, ça peut provoquer ou aggraver votre maladie hémorroïdaire. Dans ce cas, vous en prenez une fois en passant et vous prenez assez de fruit. Mais, quand on dit à quelqu’un de ne pas prendre du gombo, je ne vois pas le lien. Le gombo c’est un légume. Ça doit pouvoir faciliter le transit ».

A l’arrivée, quand on soupçonne une maladie hémorroïdaire, avant tout traitement, conseille-t-il, il faut d’abord consulter un professionnel pour l’identification de la cause de la maladie. On peut chercher à savoir aussi si c’est une allergie. Si c’est une maladie hémorroïdaire, le malade se fera soigner par un Gastro-entérologue.  Il doit aussi s’attacher les services d’un nutritionniste qui va lui donner le régime adéquat.  « Il y a certains malades, quand ils prennent du sucre, ils se mettent à saigner. Leur maladie hémorroïdaire débute. Par quoi remplacer le sucre, ou s’ils doivent continuer, comment s’y prendre? C’est au Nutritionniste de les éclairer ».

Gastro-entérologues et tradipraticiens, des partenaires

Dans cette affaire de maladie hémorroïdaire, la plupart de ceux qui se sont confiés à votre journal, sont traités par des tradipraticiens. Si, notre anonyme n’a rien contre, il préconise toutefois à la population de se faire consulter par un gastro-entérologue, un professionnel afin que le diagnostic soit clairement posé.

Séquence : « Le diagnostic doit être posé par un gastro-entérologue grâce à l’anuscope, un appareil qu’il introduit dans l’anus et qui lui permet de voir les hémorroïdes internes. Les hémorroïdes internes ne peuvent pas être identifiées par un simple toucher. Les tradipraticiens, nous n’allons pas contre eux.  Ce sont des partenaires. Le patient peut faire sa phytothérapie après. Nous sommes en Afrique. La phytothérapie n’est pas exclue dans la prise en charge de la maladie hémorroïdaire. Il y a des plantes qui ont des propriétés veinotoniques. Mais le diagnostic doit être posé pour qu’on soit sûr que les hémorroïdes sont malades ».

En réalité, témoigne-t-il, les faits que rapportent la plupart des malades ne sont pas documentés. Alors même que toute brûlure dans l’anus, tout élément étranger qui sort de l’anus, n’est pas seulement dû à la maladie hémorroïdaire.

Aussi, rappelle-t-il, tout saignement de l’anus n’est pas une maladie hémorroïdaire. Derrière les saignements de l’anus se cache des fois, le cancer de l’anus, révèle notre source. « Quelqu’un qui saigne n’est pas forcément en train de faire une maladie de hémorroïde. Ça peut être un cancer débutant. Donc, il faut se rendre à l’hôpital pour voir le gastro-entérologue pour poser le diagnostic de la maladie hémorroïdaire. Tout diagnostic doit être posé par un spécialiste. Parce que, va-t-il signaler, nous recevons des gens qui disent qu’ils sont souffrants depuis 15 voire 20 ans mais, en réalité c’est un cancer débutant.

Pour dire, qu’aucune des plaintes sus-décrites ne signe avec certitude une maladie hémorroïdaire. D’autres maladies de l’anus ou de l’intestin peuvent donner des signes absolument identiques, tels les douleurs, saignements, brûlures.

Cyrience Fifonsi KOUGNANDE

Source : Matin Libre

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