Semaine de l’Europe: Plein feu sur des projets de l’UE à Cotonou et Abomey-Calavi

La célébration de la « Semaine de l’Europe » était l’occasion pour la Délégation de I’Union européenne au Bénin, de mettre en lumière des projets financés par l’Union européenne (UE) et ses Etats membres dans les communes de Cotonou et d’Abomey-Calavi. Dénommée « La Route de l’Europe », la visite-découverte s’est déroulée, jeudi 11 mai 2023, sous l’égide de l’Equipe Europe au Bénin, composée de l’Ambassadrice de l’Union européenne et des Ambassadeurs des Pays-Bas, de la France, ainsi que les représentants de l’Allemagne et de la Belgique, du Ministère des affaires étrangères et celui de l’Economie et des finances, en compagnie des professionnels des médias du Bénin.

 

Journée marathon pour la délégation conduite par l’Ambassadrice de l’Union Européenne, Sylvia Hartleif et composée de l’Ambassadrice des Pays-Bas, Catharina Geertuida Maria Tjoelker-Kleve, de l’Ambassadeur de la France près le Bénin, Marc Vizy, du chef de mission adjoint de l’Ambassade de l’Allemagne, Moritz Junginge, de la représentante de l’Ambassade de la Belgique, ainsi que des membres de l’administration de la délégation de l’Union européenne au Bénin, de l’administration publique béninoise et des journalistes du Bénin. Au titre des réalisations mises en lumière figurent : le projet Safeveg Afrique de l’Ouest, le Programme Erasmus+, le Projet ‘’ Station de traitement des boues de vidange (Stbv) ‘’, le Projet de renforcement du réseau de distribution électrique au Bénin (Préra) et le Programme « PASPort.

Projet Safeveg

Parti de la Délégation de l’Union européenne à Cotonou, le cortège s’est ébranlé vers la commune d’Abomey-Calavi, avec pour point de chute, le site pilote d’implémentation du projet Safeveg Afrique de l’Ouest à Togoudo.  Financé par les Pays-Bas, pour la sauvegarde de l’environnement et pour une agriculture agro-écologique, il vise à réduire la sous-alimentation ; améliorer les revenus des petits producteurs alimentaires en particulier les femmes et les jeunes et à étendre l’utilisation durable des terres au Bénin, au Burkina Faso et au Mali. Sous les explications de la présidente de l’Ong Jardin de l’espoir, Raoudath Bouraïma, la délégation a pu constater les résultats probants du projet, faits de variétés de légumes et autres produits. L’objectif à terme, selon la présidente, est d’offrir aux consommateurs, des produits sains et d’améliorer les pratiques agricoles.  Après la visite, les hôtes n’ont pas caché leurs impressions : « J’étais très heureuse de rencontrer un jardin complètement biologique, avec une diversité de productions, et une force de travail des producteurs qui m’impressionne, c’est ça le Bénin », a confié l’Ambassadrice des Pays-Bas. Et à celle de l’Union européenne de poursuivre : « Je suis très impressionnée de ce qui se fait ici dans ce jardin ».

Programme Erasmus+

Poursuivant le périple, l’équipe a marqué un arrêt à l’Université d’Abomey-Calavi. Il s’y est tenu une rencontre d’échanges avec les étudiants, en vue de susciter leur participation massive à Erasmus+, le programme de l’Union européenne pour l’éducation, la formation, la jeunesse et le sport pour la période 2021-2027. Il offre de nombreuses possibilités aux étudiants, membres du personnel et établissements d’enseignement supérieur du monde entier. Les interventions de la délégation, appuyées par celles du recteur de l’Université d’Abomey-Calavi, le professeur Félicien Avléssi et du Directeur de cabinet de la Ministre des enseignements supérieurs et de la recherche scientifique, Rogatien Tossou, agissant au nom de la ministre empêchée, ont visiblement suscité l’adhésion des étudiants qui n’ont pas manqué d’exprimer des préoccupations auxquelles des réponses ont été apportées. L’Ambassadrice de l’Union européenne a mis un point d’honneur à l’importance qu’accorde l’Union, à la coopération académique ainsi qu’à la mobilité des étudiants. Le programme Erasmus+ en est l’illustration et inaugure un nouveau cadre de coopération. Une opportunité à saisir par les étudiants béninois, à en croire Sylvia Hartleif pour qui « Erasmus+ n’est pas un cadeau », mais plutôt « investissement dans l’éducation de la jeunesse africaine ».

Chaque représentant des États membres a apporté des précisions sur la complémentarité entre Erasmus+ et la coopération entre ces Etats. Pour l’Ambassadeur des Pays-Bas, les universités néerlandaises et celles du Bénin travaillent en coopération depuis 1980 dans plusieurs domaines, notamment des programmes de recherche mutuelle. Des actions qui, selon ses propos, devront être poursuivies pour le renforcement de la capacité humaine, socle du développement d’un pays. L’Ambassadeur de France près le Bénin a lui aussi fait l’état de la coopération académique de son pays avec le Bénin. A en croire Marc Vizy, plusieurs universités françaises interviennent dans plusieurs projets du Bénin et il y a environ 5000 étudiants béninois en France actuellement. Il se félicite de l’existence d’un partenariat extrêmement riche et nourri. Les représentants de la Belgique et de l’Allemagne n’ont pas manqué d’apporter des précisions sur les interventions de leurs pays respectifs, en matière de coopération universitaire.

Projet ‘’ Station de traitement des boues de vidange (Stbv) ‘’ 

L’autre projet objet de visite est intitulé ‘’ Station de traitement des boues de vidange (Stbv) ‘’ financé par l’Allemagne (KFW) dans le cadre des mesures prioritaires prévues dans le Plan directeur des eaux usées de Cotonou, Abomey-Calavi, Sèmè Kpodji et Porto-Novo. D’un montant de 11millions d’euros, ce projet vise à assurer un accès durable à l’assainissement et l’amélioration des conditions de vie, en réduisant les risques de maladies d’origine hydrique. Il intègre la construction d’une station de traitement de boues de vidange d’une capacité de 600 m3 /j. Selon la présentation du Directeur de la planification du projet, David Codjo, il répond à la nécessité de traiter les boues de vidange d’au moins 300 000 personnes de la commune d’Abomey-Calavi et de ses environs, avant leur dépôt dans le milieu naturel. La délégation a eu droit à la visite du circuit de traitement, avec un système composé de poste de pesage des camions, de points de dépotage, des canaux de dépotage, d’un système de lagunage, d’un laboratoire d’analyses des paramètres de boues, avant l’évacuation selon le circuit naturel et la valorisation des déchets

Projet de renforcement du réseau de distribution électrique au Bénin

Co-financé par l’Union européenne, l’Agence française de développement (Afd), la Banque européenne d’investissement (Bei) et le gouvernement du Bénin, le Projet de renforcement du réseau de distribution électrique au Bénin (Préra) a pour objectif de renforcer et moderniser le réseau de distribution de la Société béninoise d’énergie électrique (Sbee) afin de permettre son extension tant en milieu rural qu’urbain, tout en contribuant au redressement financier de la société. Ce projet a visiblement suscité un grand engouement au sein des bénéficiaires du poste d’Akassato, commune d’Abomey-Calavi, ayant reçu la visite de la délégation. Dans son intervention, leur représentant n’a pu contenir son émotion : « Avant, la zone était vraiment dans l’obscurité totale et il fallait 200.000f cfa avant d’avoir accès et difficilement à un compteur. Aujourd’hui, grâce à vous, j’ai de l’électricité en abondance chez moi juste avec 20.000f Cfa seulement », s’est exclamé Faustin Agboton. Le projet ambitionne de raccorder 81 localités rurales de l’Atlantique dont le village lacustre d’Agonguè dans la commune de Sô-Ava.

Programme PASPort

La randonnée dénommée ‘’La Route de l’Europe’’ a marqué son épilogue par la visite du port de Cotonou bénéficiaire du « Programme d’appui au secteur (para) portuaire (PasPort)», dans l’après-midi de ce jeudi 11 mai. Financé par Enabel, le Programme d’appui au secteur (para) portuaire vise à contribuer à la création d’emplois décents et durables, à l’augmentation des revenus des acteurs économiques et des ménages et à l’amélioration des équilibres macro-économiques. Le projet ambitionne par ailleurs « d’améliorer la compétitivité du secteur portuaire à travers l’amélioration du climat des affaires et le renforcement de la compétence des acteurs (para) portuaires. Selon la présentation du directeur des grands travaux du Port autonome de Cotonou, Bart Van Eenoo, le coût du plan directeur de la modernisation du port est estimé à 600 millions d’euros dont un financement de 130 millions d’euro de la Bad/Afd, de 144 millions d’euro de la France et de 60 millions d’euro des Pays-Bas. Les travaux concernent entre autres, le déménagement du port de pêche, la construction d’un quai pour la marine nationale et l’extension du bassin portuaire. Une descente sur les lieux a permis à la délégation de découvrir des projets en cours de réalisation et certains sites devant abriter des projets à venir, financés par l’Union européenne.

 

Thomas AZANMASSO

Source : Matin Libre

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